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06/01/2009

LETTRE A NAVIZET

Monsieur le Manager général du MHRC, je me félicite d’abord de votre nomination, moi qui n’aie cessé de recommander aux clubs d’employer dans leur gestion les diplômés de l’UFR STAPS (URESP).

Votre première mission s’inscrit dans l’apprentissage du néo Président Deffins à l’humilité qui reste la vertu majeure du rugby ! On ne dit pas urbi et orbi que l’on sera possesseur du Bouclier de Brennus dans trois ans. C’est d’un ridicule achevé, et Messieurs Patrick Sébastien et Guy Novès se sont chargés avec délice, à la télévision, de tailler une canadienne pour l’hiver audit président. Il faut rester réaliste, l’équipe de Montpellier n’est qu’un morceau d’équipe avec quatre internationaux (dont Fulgence Ouedraogo, énorme en défense) qui cachent, tant que faire se peut, les carences du reste (pas de buteur, Kuzbik plaquant un adversaire sur sept ou huit, Sarraméa attrapant un ballon sur trois et, dans les cas favorables, tapant aveuglément devant lui, …).

Seconde piste, les finances. D’abord, cher manager général, se pencher sur « l’armée mexicaine » de l’encadrement : Nourault, Hyardet, Bès, le préparateur physique, … tout ce beau monde à-t-il un bon rapport qualité/prix ? Mais, peut-être est-ce la dérive du rugby professionnel de banaliser cette « cour » pléthorique de pseudo-experts : du placage, du jeu au pied, du tir au but, de l’écroulement des mauls, … qui se prennent tous pour des indispensables et pérorent dans un langage pédant. Aujourd’hui il n’y a pratiquement plus d’entraîneurs sans cahiers de notes au mieux, ordinateurs au pire ! Que peuvent-ils bien noter de si important, alors que les matches sont télévisés, enregistrés, et qu’ils peuvent les revisionner à l’envi, en accéléré, au ralenti, … ?  Je me marre de voir certaines « bourrounes », passées « coach », arborer des dossiers comme des notaires !

Ensuite, je ne suis pas sûr de la pertinence de garder les quatre mousquetaires. Le système de la formation consiste à générer « de la valeur ajoutée », certes, mais aussi de la rentabiliser. En plus, les jeunes en devenir sont motivés par la possibilité qui leur est offerte d’aller ailleurs, où l’herbe s’avère plus verte ! Ainsi, pour ma part, j’aurais « réalisé » Picamoles qui mérite de jouer au Stade Toulousain pour sa carrière et Tomas qui me paraît limité dans sa progression. J’aurais tenté d’avoir Tillous-Bordes à tout prix, parce qu’il représente la base du jeu actuel. En effet, un demi de mêlée neuvième avant et perforant, à la Keller, devient fondamental. Il faut ensuite et prioritairement un ouverture buteur qui puisse jouer en cinq-huitième avec Trinh Duc et un arrière de métier (Bortolussi est trop fragile, c’est-à-dire trop souvent blessé). Enfin deux ailiers rapides s’avèrent indispensables à la pratique du jeu moderne (Barna n’a jamais confirmé ses espoirs auscitains). Bien entendu un pilier ou deux du type « no scrum problem » viendraient asseoir un pack qui est courageux. Le staff a annoncé l’arrivée de Benjamin Thiery (pourquoi pas !), de Nallet (bon !) et fait miroité Chabal. Pourvu que ce dernier ne vienne pas ! L’homme n’y est pour rien, mais je déteste cette appropriation people du rugby qui le dénature définitivement après les pom-pom girls, la Reine Blanche de C., le rose malabar et les calendriers libidineux ! D’autant plus que le fameux « impact-player » joue un coup sur trois, voire sur quatre !

Enfin et surtout, veillez à ce que l’on mette (entraîneurs et joueurs) en place un SYSTEME DE JEU, et que l’on s’y tienne ! Actuellement, trop d’équipes jouent à ne pas perdre, ou à faire faire des fautes à l’adversaire. Je crois qu’il y a la place (si on possède les ambitions affichées par Deffins) de produire du jeu, de trouver des stratégies d’intervalle, de brèches, plutôt que l’incessant rentre-dedans stérile et peu spectaculaire qui se généralise dans le Top 14. Sans parler du ping-pong rugby (voir dernier Brive-USAP) ! Sinon, à l’image de l’élimination massive des équipes françaises des tournois européens, vous subirez la loi des teams « joueurs ». Implacablement !

Puisque vous êtes un professionnel de ce sport, je ne résiste pas au plaisir de soumettre à votre réflexion cette opinion de Pierre Bourdieu : «  Jeu d’extraversion et d’inspiration où l’on se lance à corps perdu, le rugby … dans ses élans les plus exaltés et ses mouvements les plus enlevés, est le produit de ce que les mathématiciens du passé appelaient un art combinatoire (ars combinatoria), capacité d’engendrer à l’infini les combinaisons et les permutations à la fois nécessaires et imprévisibles, miraculeuse et inévitables, qui suscitent le ravissement du connaisseur ».

Voilà une « feuille de route » bien remplie! Bonne année !

Cordialement 


Humour Vidéo

PS: Salut à Jean Abeilhou viré par Bilalian. Je le trouvais bon, même s'il situait Chalabre (patrie de B. Baby) en Ariège!

Montpellier Hérault Rugby Club.

P. Bourdieu. Introduction. Le grand livre du rugby français 1981-1982. FMT Editions SA.

 

02/01/2009

VŒUX

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