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04/05/2006

SALUT RAYMOND ...

Raymond. Monsieur Raymond ! Raymond Barthez.
Un très grand monsieur du rugby s’en est allé, discrètement, selon ses valeurs, à 86 piges.
Je m'étais promis d'écrire quelques mots amicaux. Je vous les livre.
Raymond restera parmi les quatre (ou cinq) personnes qui ont contribué à jeter les bases méthodologiques du rugby moderne. Avec Poulain, Liénard, Conquet et le « théoricien » Deleplace, ils ont construit ce que l’on nomme aujourd’hui « les fondamentaux ».Travail visionnaire, innovant, révolutionnaire aussi, dans une ambiance franco-franchouillarde qui prônait plutôt l’individualisme, l’inspiration, « la race », que les rigueurs d’un travail collectif.
Raymond Barthez n’a jamais revendiqué une œuvre. Il disait fréquemment qu’en rugby il n’y avait aucune vérité, rien de définitif. Mais qu’à partir d’une discipline de base, d’acquis indispensables, alors et alors seulement, le terreau de l’excellence pouvait être travaillé.
Mentor de A.S. Béziers générique, celle de 1981, il conduisit au succès une équipe et sema la graine d’un avenir fertile. Je crois que Raymond a inventé, sans le savoir, sans le dire, sans l’objectiver (comme aurait dit Sansot récemment disparu) le rugby systémique où le tout est plus que la somme des parties. Exégète de Lucien Mias en la matière, l’idée nouvelle (à l’époque) d’un collectif primant sur l’individuel (fût-il génial !) devint son credo. « L’école biterroise », prolongée et amendée par Raoul Barrière (étrange similitude des initiales R.B.) vient de là, comme le blues vient de Memphis.
Ce recul nécessaire à l’analyse, Raymond s’en était donné les moyens par une statut de « consultant du rugby ». Il ne vivait pas exclusivement du rugby, professeur de sport au CREPS jusqu’à sa retraite. Il ne pensait pas que rugby car, homme de gauche, il développa toute sa vie une activité syndicale importante. Il ne vivait pas à Béziers mais à Montpellier, ce qui l’éloignait des « passions locales ». Il n’était pas obnubilé par l’élite car il œuvrait pour le rugby universitaire, sans chichi.
Tout cela lui a évité la saturation rugbystique pour garder un appétit de gourmet pour le sport-roi. J’avais grand plaisir à voir avec lui un match à Sabathé, où, spectateur-analyste il se tournait vers moi pour échanger, en complices : « Tu as vu, le demi de mêlée ? Pas d’appuis ! Peut rien créer ! Surtout pas lancer quelque chose ! A ce niveau, quand même ! »

Allez, salut Raymond ! Tu as, sans doute retrouvé « le Postier » pour de fond et Navarette pour la fun.
N’aie pas de regrets. C’est autre chose qui se joue maintenant sur les stades sponsorisés …

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