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27/10/2006

COURIR PLUS VITE QUE LES FOUS D'ALLAH

Si l’on en croit Jean Lacouture, “ le rugby, c’est un style ”. Plus précisément: des styles marqués par des terroirs, Agen ou Béziers, l’Aquitaine ou le Languedoc. Ainsi n’a-t-on pas manqué d’observer que le jeu à XIII, hérésie par rapport à l’orthodoxie du rugby à XV, s’est imposé sur des terres historiquement réfractaires, celles du Catharisme, celle du Midi viticole devenu le Midi rouge. La terre des Trencavel, des Faidits, celle de Marcellin Albert sera aussi celle du rugby à XIII! Le projet de Fouroux expulsait dans la caducité une pareille analyse.
Fouroux a compris cette révolution. Les gros bras du rugby ne seront plus de solides campagnards gonflés au cassoulet, à la façon des frères Spanghero, ce seront des produits de laboratoires pharmaco-informatiques, des logiciels en chair et en os, fabriqués dans les villes pour donner du spectacle à des citadins habitués aux écrans de leurs micro-ordinateurs. Les racines du rugby ne seront plus dans les valeurs villageoises, abandonnées à la folklorique nostalgie occitaniste, elles seront dans le futur informatique. Paradoxe des racines dans l’avenir: le rugby ne sera plus quelque chose qui nous vient du passé, dont les traditions nous ont été léguées par la passe des générations; il sera quelque chose de situé dans un no man’s time futur pratiqué par des hommes interchangeables (cette interchangeabilité est prévue par la règle du jeu proposée par Fouroux) scientifiquement usinés, des hommes qui seront des fonctions, des hommes virtuels.

La démesure (le sport se mouvant dans l’élément de la démesure), d’interdit et d’exception, est devenue valeur – chez les Modernes, tout homme est appelé à se dépasser, autrement dit à exister dans sa propre démesure. Sur l’humus de cet imaginaire se greffe le concept (forgé par Rousseau) de perfectibilité, qui ouvre la voie aux pratiques de l’amélioration de l’homme et dont la puissance évocatrice légitime le déchaînement sportif. “ Médecine et dopage, préparation et réparation, autant que recherche et expérimentation sur l’homme, se combinent alors ”, avoue Isabelle Quéval (S’accomplir ou se dépasser. Essai sur le sport contemporain. Gallimard, 2004, 344 pages).
De fait, à la différence du jeu, le sport est un objet moderne qui s’est doté, dès le milieu du XXème siècle, d’un objectif très différent: fabriquer un certain type d’homme. En ce sens, le sport est une anthropofacture; il vise à créer une nouvelle espèce d’homme qui aura intégré les impératifs quantitatifs de la performance, qui aura mécanisé son corps et son esprit. Cet homme sera doté du mental du gagnant, remplacement de l’âme. Il aura rempli son esprit de l’imaginaire publicitaire qui accompagne le sport, avec les marques et leur fétichisme: Lacoste, Adidas, Nike, Coca Cola, etc. Ce qui est enseigné dans le sport est à la fois la soumission à un certain ordre social et l’impossibilité d’en sortir, l’enfermement.

Eh bien non! Je n'ai pas écrit ces éléments pertinents sur le sport en général et le rugby en particulier! Ils sont de Robert Redeker prof de philo toulousain. Oui, voilà, celui qui est pourchassé par les islamistes intégristes pour avoir rédigé une chronique dans le Monde qui n'a pas eu l'heur de leur plaire!
Je pense qu'il était intéressant de savoir que cet homme écrivait aussi des choses qui sont proches de nos préoccupations, sur le sport, le corps et les dérives modernistes de la performance. Allez voir sur www.robertredeker.net et sur http://lire-ecrire-penser.hautetfort.com/

07/10/2006

JUSTIN BRIDOU,ÉCONOMISTE

J’avais l’habitude de puiser mes sources chez Smith, Keynes voire Marx, quand il s’agissait d’économie. Quelle erreur ! Justin Bridou m’a ouvert les yeux.
Justin m’a dit l’autre jour : en économie il existe un principe majeur : il faut toujours considérer le saucisson en entier. Les petits rigolos qui nous gouvernent (ou du moins essaient de nous le faire croire) vous parlent toujours en référence à la rondelle qui est censée vous concerner. Ils nous la montrent sous tous les angles, même en transparence. Voyez, qu’ils nous disent, on ne peut pas faire mieux. Quand il sont en veine de concertation ils avancent : peut être un peu plus de maigre, un peu moins de peau ou de poivre, … mais c’est tout ! Une rondelle c’est une rondelle, c’est concret ça ! Pas de démagogie.
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C’est qu’ils vous culpabiliseraient les bougres ! Comme si vous bouffiez le lard du voisin qui a plus faim que vous! Sauf que la vôtre de rondelle, elle est mince comme un feuillet à cigarette et qu’elle fond d’année en année. Transparente ! Ce qu’ils omettent de dire c’est que d’autres rondelles sont elles plantureuses, grasses à souhait, bien équilibrées en gras. Mais non, ça c’est la partie du saucisson dont on ne discute pas. Na !
Justin m’a aussi expliqué que l’idéologie, en fait, c’est des goûts variés sur le saucisson. Il y en a qui vante la mortadelle un peu rose, la rosette un peu fade, d’autres qui défendent le montagnard à l’ancienne, le fumé, le cendré, … Au fond c’est du porc avec plus ou moins d’adjuvants, plantes, âne, épices ou autre. Avant il y avait de vraies différences. Aujourd’hui, avec les fourches caudines des normes européennes et la standardisation des goûts, ce n’est plus que des arguments de marketing.
Enfin, quant au déficit budgétaire, moi je croyais, avec mon ami Loulou de Cazouls, que c’était du bidon comme les vingt cinq pour cent gratuits offerts par Cochonou. Du virtuel. Eh bien non Justin m’a certifié en connaisseur que ça se transformait en vrai saucisson ! On sèche moins la viande (inflation), on joue un peu avec la qualité du cochon censé venir de Corse mais originaire en fait de dpce (divers pays de la communauté européenne), on coupe plus gros, … Après, le tout est de savoir la partie du saucisson qui reste traditionnelle, réelle, par rapport à la partie « aménagée ».
Maintenant, en vérité je vous le dis, quand vous négocierez le jésus , placez-vous au niveau du saucisson, pas à celui de la rondelle. Vous aurez peut-être la chance d’entrevoir le bout qui pourrait vous satisfaire. Vraiment !!