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31/07/2007

GUERRIERS, OUI MAIS PAS TROP !

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L’équipe de France de rugby a fait un stage commando de survie au-dessus de Mont Louis.
Pourquoi pas ! Encore que je ne vois pas vraiment l’intérêt de porter des troncs d’arbres, de franchir des torrents sur une poutre, « de tuer des poulets et des lapins vivants » (sic Olivier MILLOUD). Mais il faut bien que les journalistes exultent.
Ce qui m’a un peu plus heurté, c’est de voir à la une des journaux (notamment Midi Libre) nos braves rugbymens en treillis et fusil d’assaut à la main. Cet uniforme camouflé et cette arme s’avéraient totalement inutile à l’exercice. Des survets adaptés (l’équipementier se serait fait un plaisir de concocter, le cas échéant, une tenue ad hoc particulièrement seyante … commercialement rentable !) et des lests quelconques auraient fait parfaitement l’affaire.
Et évité le symbole détestable d’une confusion sport=guerre que les éducateurs dignes de ce nom cherchent à éviter au maximum dans l’esprit des jeunes.
Signe des temps ce dérapage symbolique n’a pas choqué les foules qui s’émeuvent sitôt qu’un brave chasseur flanqué de son épagneul breton se trouve photographié dans la presse. Non ! Ce sont des associations de protection des animaux (SPA et l'OABA) qui ont demandé des explications à la Fédération Française de Rugby !

Même si les propos de nos joueurs phares n’étaient pas d’une légèreté remarquable (« On a dû tuer des poulets pour manger. Après une semaine de marche, on peut dire que ce fut une boucherie » rapporte Damien Traille), l’enjeu de la représentation médiatique de la violence auprès de la jeunesse ne semble plus fondamentale.

Bon allez ! En espérant que les All Blacks ne nous gobent pas tout crus comme des huîtres de Bouzigues !

08/07/2007

« LUCIEN RELÈVE-TOI, ILS SONT DEVENUS FOUS ! »

Pauvre rugby !
Je ne crois pas que nous fassions une coupe du Monde remarquable. Pour plusieurs raisons.

Le premier constat concerne les qualités des joueurs retenus. J’ai écrit ailleurs qu’il était nécessaire de prendre en compte, pour chaque joueur :
1- la VAI (Valeur Ajoutée Individuelle) soit les dons de vitesse, résistance, force physique, mais aussi les acquis fondamentaux, appuis, adresse manuelle, vision du jeu, coordination gestuelle, … En un mot ce que « l’encadrement » mesure à longueur d’année lors de stages à Marcoussi ou ailleurs.
2- La VAC (Valeur Ajoutée Collective) c’est-à-dire l’apport systémique qui permet à l’ensemble de bien (mieux) fonctionner sur le terrain (ou à l’extérieur car il ne faut pas oublier la cohésion du groupe)
3- La VAP (Valeur Ajoutée People) conçue comme la réputation et l’intérêt médiatiques qu’il ne faut en aucun cas négliger en ces périodes de professionnalisme et de sponsorisation...

J’ai le sentiment que les sélectionneurs 2007 ont privilégié le premier et le dernier critère selon un penchant « classique ». Poids, taille, force ça sécurise. Gueule, dégaine, discours, ça attire les médias. Le cas type étant Chabal réunissant les deux !
Par contre, le second critère me paraît largement oublié. Ce même joueur n’a qu’un très faible coefficient collectif. Il joue un coup sur trois selon une séquence répétitive et stéréotypée ce qui ne bénéficie guère à l’ensemble obligé de « compenser » dans toutes les autres séquences. Les anciens se rappellent de « la révolution Mias » qui, forte de cette VAC, poussa sur la touche des « artistes » comme André Boniface, des « personnages » comme Amédée Domenech, … au grand dam des media mais avec le succès sportif que l’on connaît ! Je crois qu’on pourrait dire aujourd’hui
« Lucien (Mias) relève-toi, ils sont devenus fous ! ».

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Deuxièmement, et toujours en référence à la même « révolution », nous nous satisfaisons d’un plagiat du jeu, non plus des Britanniques comme à l'époque, mais des sudistes. Les Blacks font comme ci, les Bocks comme ça, les Australiens comme … Résultat, un patchwork de systèmes de jeu, comme un pot-pourri joué par des musiciens (un peu) moins doués. Nous avons cessé de perdre contre les Anglais le jour ou nous avons cessé de les imiter servilement. Peut-être qu’il serait temps de trouver un type de jeu spécifique, qui irait bien à des joueurs dotés de moins de VAI et de créatine, mais avec une forte VAC mise au service de ce programme, en équipe de France mais aussi dans les clubs ou les centres de formation.

Enfin, le cadeau empoisonné d’un secrétariat d’état « virtuel » n’arrangera pas la planète rugby french. Tout d’abord, ça vous met une étiquette politique sur un sport. Et l’on sait que ces deux termes ne font pas souvent bon ménage. Mon expérience me rappelle qu’à l’époque , les opinions personnelles étaient comme les habits que l’on accrochait aux patères des vestiaires pour passer le maillot unitaire du combat. Je me souviens d’équipes qui, rétrospectivement, comprenaient des cocos, des socialos, des de droite, … sans que nous n’en ayons eu référence, sans que cela n’ait affecté nos mauls, mêlées ou autres. Déjà que la coupe du Monde ne se présentait pas comme un long fleuve tranquille, cette nouvelle source de crispation ne va pas améliorer la donne. Expliquez-moi comment le président de la FFR va parler à son supérieur, le secrétaire d’état aux sports potentiel, qui se trouve en fait son employé ? Prions pour qu’aucun joueur français ne soit positif aux tests anti-dopage, car ça la foutrait mal ! Prions doublement pour que ledit secrétaire d’état ne pète pas les plombs dans une de ses diatribes, qui font la moitié de son charme, proférée contre un arbitre anglo-saxon !
Mais, bien sûr, j’ai certainement tort ! Nous allons gagner la coupe du Monde !
C’est comme si c’était fait, milo dious !