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26/02/2008

DIS, JOJO, POURQUOI TU TE MARES ?

Les NTIC exigent des précautions, voire des protections, drastiques quant à leur maniement (je n’ai pas dit manipulation !). Les medias de papa, presse écrite, radio, actualités cinématographiques, avaient deux caractéristiques majeures : une certaine lenteur de fonctionnement et de diffusion ainsi qu’un usage fermé. Sur le premier critère, il est évident qu’avant qu’une info soit recueillie, choisie en comité de rédaction, montée, publiée, diffusée, … il se passait, comme l’aurait dit Fernand Reynaud, un certain temps. Temps qui pouvait servir à arrêter,filtrer, édulcorer, voire censurer ladite info. De même pour les autres vecteurs. La stratégie en la matière des gouvernements précédents est limpide. La couverture de mai 68 peut servir de modèle de veto présidentiel ! En ce qui concerne l’usage fermé, on appelle ainsi le fait de veiller à ce que les messages servent à ce qui est prévu lors de leur fabrication : informations d’actualité, humour, critique littéraire, … sans dérive particulière. Les medias actuels, notamment Internet, possèdent, tout au contraire, une rapidité de diffusion phénoménale et une transgression d’usage élevée. Quiconque possède un téléphone portable peut enregistrer n’importe quelle scène dont il est témoin et la diffuser sur la toile au profit de milliers, voire de millions, d’internautes qui en détournent l’usage à l’infini. Quiconque maîtrise un peu l’informatique devient capable de procéder à des montages photo ou vidéo, confondant de vérité. Il s’avère, en conséquence, vital de faire très attention en amont de tout acte, à son impact communicationnel potentiel. C’est à cette fin que les conseillers en communication ont été, dans un premier temps dévolu, surtout en politique.
Là aussi, l’usage à fait qu’une dérive est apparue, transformant les « boucliers » en « faiseurs d’opinion ». Les spin doctors, afin de se mieux valoriser et se vendre aussi, se sont mués en créateurs d’évènements, de fabricants de messages ciblés, … de délivreurs de leçons. Et les dirigeants, les plus ambitieux ou les plus impatients, se sont laissé submerger par eux.
Nicolas Sarkozy qui cumule toutes les qualités, c’est bien connu, hormis la patience, la tempérance, le recul et la sérénité, apparaît comme la « victime » de ce phénomène, à Paris, après en avoir été le « bénéficiaire » à Marne la Vallée ou en Egypte.
Soudain il se rend compte que tout peut lui nuire, parce que tout est « mis en boîte » enregistré, diffusé, commenté, exploité, … Tout ! Il n’y a plus de « zone démilitarisée » comme on le dit dans ce domaine, c’est à dire des espaces protégés par des firewalls efficaces.
Si le candidat Sarko avait joué la compétence, l’ataraxie, la discrétion, alors sa campagne, sa vie, sa famille, … auraient été volontairement inaccessibles pour les journalistes aujourd’hui vilipendés. Je ne dis pas que l’opération se soit avérée facile ni même exhaustive, mais quand on désire y mettre les moyens, l’on y arrive. Il existe des spécialistes de la discrétion aussi efficaces que les experts en promotion. Pour faire image, le système sarko se trouve aujourd’hui déboussolé par des virus médiatiques car ce système n’était nullement protégé par un parefeu inviolable.
Et comme la vitesse de diffusion décrite ci-dessus joue à plein, le phénomène de contagion (le buzz) s’installe avec son concert de fausses pubs, de détournement ou de provocation, qui sont autant de transgressions d’usage. Plus rien n’est maîtrisable ! Pauvre Sarko, que je ne plains guère, qui a ouvert en grand la boîte de Pandore. Qu’il se rappelle le buzz sur Georges Freche et les footballeurs de couleur, sur les harkis et les oreillons. Même abus de la comm même peine en boomerang ! Dis, Jojo, pourquoi tu te mares ?
Les conseillers en communication de demain seront de vrais experts en verrouillage d’image, en filtrage de messages « out », en neutralisation d’effets, en valorisation réelle de contenus. Le contraire de ce qu’ils font aujourd’hui en escroquant le politicien gogo, fût-il Président de la République. La gouvernance politique représente une mission ataraxique excluant toute scorie évènementielle. Sinon, d’autres métiers existent qui reposent, eux, sur la surprise permanente et renouvelée. Par exemple le métier de clown …

18/02/2008

LES CERFS-VOLANTS DE CLICHY-SOUS-BOIS

Avant de dire n’importe quoi, les hommes politiques devraient aller voir des films. Notamment « Les cerfs-volants de Kaboul » désintégrant le racisme des Pachtounes à l’égard des Hazaras. Un petit juif, auraient dit les nazis, un petit Tutsi, aurait dit les Hutus, un … Mieux qu’un discours, mieux qu’un cours, il s’agit d’une « leçon de choses », cet exercice difficile dans lequel excellaient les vieux instits de mon enfance.
Avant de décider quoique ce soit, les hommes politiques, Sarko en premier, devraient faire un stage obligatoire d’une semaine comme prof. Oh, même pas comme prof des écoles, ce serait trop cruel (pour eux et pour les enfants) ! Même pas au collège où ils prendraient rapidement des invectives en direct : « Ô bouffon de nain, tu te casses avec ta chanteuse et tu nous lâches les nikes ! » voire « Arrête de m’balnave avec ta tchatche pour amortis. Tu te la pètes trop grave ! ». Non, en première ou seconde année de fac, là où tout le monde pense que « les filtres sociétaux » ont agi et qu’il ne reste plus que de gentils adolescents au langage policé et au bagage correct.
Là, ils verraient le niveau culturel de la jeunesse française actuelle. Pas celle des banlieues, pas celle des campagnes reculées, le tout-venant de la future élite. Là, ils mesureraient le vide sidéral quant aux référentiels que l’on voudrait acquis ! Alors, avant d’attaquer à la grenade Guy Mocquet ou au missile Shoa, il faudrait penser à ensemencer le désert des Tartares ! Ce que je dis là n’est ni méchant, ni nostalgique, ni rien du tout. C’est un fait, un constat, qui gêne d’ailleurs les principaux concernés, les jeunes ! Car ils ne s’en foutent pas ! Ils sont bien conscients de leurs carences. Ils voudraient bien qu’il existe un viagra culturel qui booste leur culture générale, rapidos.
Commençons alors à remettre des tranches historiques qui jalonnent le passé (avant tout le « passé court » à partir de 1900). La plupart des jeunes pensent que W. Churchill est un personnage de roman et qu’il n’a jamais existé ! De Gaulle ? ça doit être vers 190…5. Lénine ? Oh en 1830, au moins !.. Maurice Thorez ? Un chanteur d’opéra…
Je ne dirai pas « Ya ka » car la tâche s’avère ardue. Il y faut des moyens, certes, et virer des instits et des profs ne sauraient en aucun cas améliorer le schimblick ! Mais pas seulement. Il existe une inefficacité de l’apprentissage historico-culturel traditionnel. On peut le regretter, mais appendre sur des bouquins, voire en écoutant un prof, la révolution russe, la Commune, la guerre de 14, … ne donne que de très médiocres résultats. La culture ne s’apprend pas vraiment elle se transmet, se grave, s’imprègne, … Elle n’est pas un savoir-vivre appris, elle est un savoir être résultant. Il faudrait bien comprendre que le rôle de l'école est d'apprendre aux enfants ce qu'est le monde, et non pas leur inculquer un art de vivre, disait Hannah Arendt. Toute la difficulté réside dans ce paradoxe qui puise aux racines de la laïcité, montrer à voir les nervures choisies d’un passé plus ou moins idéalisé, sans trop inculquer une opinion prosélyte !
Je m’explique : l’enjeu est de donner à voir une guerre d’Algérie (par exemple), vue côté français (mais pas trop), replacée dans ses enjeux (sans prendre trop partie quant au colonialisme), décrivant des modes d’affrontement différenciés (guerre classique, guérilla, terrorisme, police urbaine,…) d’où émergent des types d’actions illégitimes (torture, attentats, Sakhiet, …) avec des manœuvres politiques complexes d’un côté (FLN, MNA, PCA, …), comme de l’autre (Gaullisme, OAS, Putch, …) et ailleurs (rôle USA, URSS, Tunisie, Egypte, …) et des courants ethniques (espagnols, italiens, kabyles, berbères, …) et religieux agissant. Et l’après (Evian, harkis, Charonne, …). Ouf !! Et pourquoi ? Pour que les jeunes puissent se construire leur propre corpus concernant cet événement. A tous les niveaux, le maître pourra être cloué au piloris pour dire ou ne pas dire ceci ou cela, le dire trop fort ou de façon pas assez audible … On comprend déjà pourquoi les programmes (et les profs) s’étendent volontiers sur Louis XIV, la campagne d’Egypte ou la Révolution !
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Alors, la Shoa à expliquer, merci beaucoup ! Tu en fais un peu trop et tu te retrouves pro israélite, ou pas assez et tu deviens antisémite. Tu parles d’Auschwitz, Birkenau, Treblinka, tu omets Buchenwald, Dachau et tu deviens anti-polonais ! Tu traites de l’implication des autorités françaises et c’est du communisme primaire, tu passes sous silence et le qualificatif de pétainiste t’est accordé. Sans parler de Drancy, des justes, des Papon et autre Bousquet !
Alors, faire un « jumelage historique » entre un gamin de neuf dix ans et un enfant juif déporté, il faut avoir, à mon avis, un esprit torturé pour inventer cette ignominie pédagogique. Aucune victime n’est remarquable en soi, historiquement. Seul l’holocauste mérite le qualificatif de fait historique et devient susceptible d’un traitement historique COMPLET et ATARAXIQUE. Et celui qui aborde le sujet doit le faire le plus motu proprio possible
Ce genre de connerie, lancée au détour d’un banquet (fut-il casher, fut-il hallal !) est de nature à enflammer des braises latentes dont on ne connaît pas bien le type d’extincteur idoine. Arrêtons les capucinades du ludion infatué que certains avaient cru élire pour exercer avec vigueur un mandat de chef de l’Etat. Il faudra bientôt parler « d’impeachment » !!

10/02/2008

L'EUROPE EST MAL PARTIE.

L’Afrique noire est mal partie ! René Dumont, dans cet écrit de 1962, pronostiquait ainsi le triste avenir du continent maudit. Ce texte référence m’avait empêché, à l’époque, de faire le cours de « Politiques de développement » dont j’étais chargé, selon les arcanes classiques de mes maîtres et que l’homme au pull rouge stigmatisait comme causes de ce malheur annoncé. L’exercice m’avait conduit à utiliser une approche systémique, alors peu connue, et à produire un enseignement dont je ne suis pas peu fier rétrospectivement.
Ce petit détour pour vous expliquer pourquoi, à mon avis, l’Europe est mal partie en réitérant l’erreur africaine d’économiser un préalable d’impératif fédérateur. En systémique, l’agir impose 1- la mobilisation d’un pouvoir capable de résister aux rapports de forces soulevés, 2- un consensus fort sur les missions transférées audit pouvoir, 3- un type de régulation ad’hoc pour pérenniser les acquis.
L’Afrique ne s’est pas donnée le pouvoir panafricain taillé à l’aune de l’affrontement avec les forces colonialistes (et néo coloniales), n’a pas mis en commun, de ce fait, les enjeux et les moyens opportuns. Et elle a sombré dans un retour aux pires turpitudes des luttes intestines entre plus pauvres que pauvres, entre ethnies, entre tribus . Une lente remontée de la Barbarie ressurgissant des entrailles des peuples déçus et que l’on a pu suivre aussi, avec effroi, à deux pas de chez nous, dans l’ex Yougoslavie ou le bloc de l’Est …
Le parallèle ne se trouve pas dans cette horreur humanitaire, heureusement pour nous, mais dans la procédure. Je vais en dire quelques mots.

Le débat, dont le récent Congrès a spolié les Français, ne porte pas sur le besoin d’Europe mais sur le comment. En effet il est plus qu’évident que nous devons nous doter d’un pouvoir excédant celui d’une nation qui s’avère désormais trop exiguë. Sauf à accepter d’être à terme totalement laminés par le rouleau compresseur des états-continents qui se profilent. Certes il faut s’interroger sur les modalités d’élection et de contrôle dudit pouvoir « de dissuasion ». Mais tout de suite après il faut l’investir de missions précises, consensuellement choisies par les membres du système, sans réticence aucune et sans double-jeu. C’est pour cela que le catalogue à la Prévert du texte constitutionnel giscardien ne pouvait convenir. On se fout de la couleur des panneaux indicateurs ! L’important c’est de dire TRES PRECISEMENT les deux ou trois grandes choses que l’on veut, non seulement préserver, mais promouvoir.
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Vous allez croire que je manque d’ambition. Il n’en est rien ! Si nous sauvons déjà quelques éléments essentiels à note civilisation (c’est cela la politique de civilisation ) à un horizon de vingt ans ce sera un succès incommensurable ! Tant pis pour le plombier polonais si nous sauvons un mode de vie général. Sinon le plombier sera chinois et nous mangerons thaï sous la houlette d’un indien ! LE débat essentiel réside dans le choix de ce « cahier des charges » simple et impératif à assigner à l’Europe. Plus ce choix est drastique, plus il exige débat et impose le sacrifice.
Or, que vivons-nous ? Un ballet politico-diplomatique autour de textes verbeux et abscons, mélangeant religion, droit et économie dans un brouet se voulant le plus insipide possible. Une Europe vue par les européens comme un guichet de subventions et un potentiel juteux de postes d’élus et de fonctionnaires, à qui l’on fera appel au besoin, mais que l’on flouera sitôt que possible. Une empêcheuse de tourner en rond dans des corporations ou des corporatismes qui datent d’une autre époque, dans des règlements que nous nous sommes taillés sur mesure pour extorquer un peu plus ou un peu mieux. Une Europe que l’on accuse de tous les maux dans une défausse habile de nos mauvais résultats ou de notre incapacité à avoir une politique d’industrialisation vertébrée … On comprend l’électeur de base de n’être pas prêt à faire des sacrifices importants pour cette foire d’empoigne à laquelle il ne comprend pas grand-chose.
On ne lui a pas dit que c’était là le dernier bouclier contre la Barbarie ! Qu’avant de penser à préserver le Basque ou le Breton, le cassoulet et la bouillabaisse, le resto et le taxi … qui ne sont pas vraiment menacés, il fallait réfléchir et sauver les piliers même de notre civilisation. Pourquoi faudrait-il que la notion de « développement », même sous sa forme adoucie et vaselinée de « durable », contienne uniquement ce noyau aveugle techno-économique pour qui tout progrès humain découle strictement des croissances matérielles.
Ce n’est pas par hasard que des noms comme Attali, Maurin, Sen, Stigliz, … se trouvent projetés en avant de l’actualité (même s’ils ne sont pas toujours utilisés dans leur rôle de penseurs, même s’ils ne sont pas toujours bien compris). Ils représentent une approche systémique de la société que l’on a trop longtemps baillonnée avec un verrou culturel et un verrou économique.
Libérons une débat systémique sur la Civilisation !