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13/10/2008

ROUSIGOUS* DE CRISE


• Pourquoi ceux qui, il y a quelque temps, en grands experts, fustigeaient le système français de retraite par répartition et prônaient les fonds de pension comme panacée moderne de la protection vieillesse, sont-ils invisibles et inaudibles ? Sans doute que les milliers d’américains qui ont perdu entre 20 et 45% de leurs capital retraite les prendraient à partie !

• Dans le même registre de la « solidarité générationnelle » (sic), hier on nous tirait des larmes sur l’impossibilité de couvrir le besoin financier exigé par le système de répartition. « Strictement impossible, et indécent pour ceux qui travaillent (Fillon dixit !) ». Et ce n’est pas inconvenant peut-être de balancer quelques dizaines de milliards venant des contribuables pour éviter à certains financiers qui s’en sont mis plein les fouilles ne fassent faillite ?

• N’est-ce pas choquant de nous avoir juré, croix de bois, croix de fer, qu’on ne pouvait augmenter le SMIC, les bas salaires, les fonctionnaires utiles, les crédits de recherche, les budgets indécents de la justice, alors que l’on trouve du jour au lendemain, sans sourciller, des centaines de milliards ? Certes je suis économistes et je sais comment ces tours de passe-passe peuvent se faire. Mais pourquoi ne pas en avoir usé, à bon escient, pour soutenir la qualité de vie et donc la croissance, plutôt que pour éponger des dettes de spéculateurs gavés ?

• N’est-ce pas inconvenant d’injecter quelques milliards d’euros dans des organismes bancaires ou financiers comme ça, sans contre-partie ? Il faudrait, a minima, récupérer des actions en retour. En d’autre terme, ça s’appelle nationaliser ! Quand la gauche l’a fait en février 1982, ces messieurs au cigare ont couiné grave en disant que l’État serait un mauvais gestionnaire, et patati et patata … Résultat, on a dénationalisé et les mêmes, ou leurs frères, ont généré le plus grand pastis du siècle ! Bonjour les compétents !!

• J’attends encore le premier capitaliste financier courageux qui osera donner sa démission en disant clairement qu’il s’est trompé, fourvoyé, déconsidéré, dans la gestion de son groupe. Et qui partira cultiver son jardin, à Blanc Mesnil ou à Aulnay, sans aucune indemnité. C’est là la différence avec 1929. A cette époque les banquiers se suicidaient, se défenestraient, parce qu’ils, étaient ruinés pécuniairement et socialement. Aujourd’hui, les mêmes sont gras de parachutes dorés sur tranche, de pécules stock-optionnés, et vivent dans des palaces luxueux sans honte voire même avec l'arrogance du mépris.

• J’aurais aimé que Madame Parizot-Medef troque son cachemire rose contre du gris (foncé). C’eût été plus harmonisé avec la conjoncture. Elle n’a même pas percuté qu’elle reproduit maintenant avec l’État ce qu’elle stigmatisait hier pour les ouvriers vis-à-vis des patrons. J’aurais aimé aussi qu’elle y aille franco avec les gold parachutes, au lieu de cette charte emberlificoté qui s’avère une invite à la magouille entre administrateurs sans vergogne.

• Puisque, d’un sentiment général, il manque des régulations, pourquoi ne pas plancher sur une « politique européenne d’encadrement des activités économiques et financières », une sorte de plan à la française qui avait fait ses preuves et que les libéraux ont voué aux gémonies en se référant à des principes fallacieux de primauté efficace du marché ?

• Où est la gauche ? Y a-t-il encore quelqu’un pour dénoncer, fustiger, attaquer, … ce gouvernement qui est certainement le pire que la France est eu depuis des décennies. Où sont les manifs massives, bloquantes, alarmantes, alarmistes, … qui feraient « monter la mayonnaise » ? Ce serait pourtant de bonne guerre car, croyez bien, que la droite ne se priverait pas, dans les mêmes circonstances, de descendre les Champs Elysées, drapeau en tête, drainant la foule des bien-pensants, a qui l’on aurait foutu la trouille de la perte de leurs économies et le leur jardinet !

• Où sont les citoyens à qui l’on vient de dévoiler au grand jour, d’une façon aveuglante, qu’on les a durablement grugé, exploité, extorqué, cyniquement, qu’on leur a menti sans vergogne, qu’on leur a piqué leur avenir, parfois celui de leurs enfants … et que l’on continue à traiter comme de la piétaille avec une arrogance d’intouchable ? On a fait des révolutions pour beaucoup moins que ça ! On a renversé des ministères pour un milliardième de ça ! Bientôt il sera trop tard car on sait bien que la tornade passée, les pauvres seront ruinés, les moyennement pauvres seront lessivés, les riches entamés, et la caste des hyper-puissants en profitera pour resserrer à leur profit les cordons sociétaux qui, déjà, nous étranglent. Cette crise peut-être une libération ou un goulag.
Oui, j’ai bien dit un goulag, parce que, hélas c’est comme cela que finissent ceux qui n’ont pas osé résister aux aberrations du pouvoir. Quel qu’il soit !

* morceaux à ronger (en occitan)

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