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29/09/2008

LA NAGE PITOYABLE DU NAIN CONTRE LE TSUNAMI

Cela va vous surprendre, mais Sarkozy m’a fait de la peine ! Il avait pourtant fait l’effort de se rapprocher de la mer pour terrasser le tsunami financier ! Toulon c’est une belle ville, il y a là, la Flotte, l’Arsenal, les Herrero brothers et le Pharo!
Et là le petit homme gesticulant, gominé et costumisé sur fond bleu horizon, m’a touché. Il y croyait, aux rodomontades de régulations, aux menaces de sanctions contre les capitalistes voyous, aux « il faut et y ka » ! On va les pourfendre ces banquiers véreux, ces financiers marrons !
Il était d’autant plus courroucé qu’il en avait rêvé de ces puissants argentés, qu’il avait même frayé avec eux sur leurs yatches élancés, dans leurs villas princières et leurs ryads exotiques. Il s’avérait trahi, amoindri, rabaissé à un vulgaire politique qui peut se faire plus gros que le bœuf !
Car, je vous le dis, en vérité, rien ne peut plus endiguer le tsunami que je vous annonce (avec quelques autres, mais pas beaucoup) depuis plus d’un an. Les politiques sont dérisoires avec leurs mesurettes, avec leur froncement de sourcils. Ils sont pitoyables avec leurs sept cents milliards de dollars juste en cache sexe d’une monstrueuse  crise. Pendant vingt ans, ils ont sacrifié aux desiderata de ceux qui haut et fort réclamaient la dérégulation. Thatcher, Reagan, se voulaient les paragons d’une nouvelle ère de libéralisme efficace et les premiers à faire sauter les barrages, les bassins de rétention, les droits protecteurs, les surveillances, les contrôles, en un mot tout ce qui tentait, bon gré mal gré, d’endiguer le torrent dévastateur de la spéculation financière. Les malins se sont engouffrés dans cette brèche en espérant tous être du côté des gagnants. Sarko, il y a quelques mois, ne disait pas autre chose ! Mais l’économie se venge.
Un autre bon ami catalan, je l’appellerai le Gurleyetshaw de la Salanque, a jadis émis la thèse que la monnaie, c’était de l’information et donc du pouvoir. Un pouvoir lié à l’asymétrie de l’information. Le lendemain du jour, il y a plusieurs siècles, où de petits malins ont limé les pièces d’or (rognure) pour en prélever la limaille, le fossé s’est creusé entre celui qui savait vraiment ce que valait la pièce et celui qui croyait ce qu’on lui disait. Palmstrück a rajouté le mensonge de la monnaie fiduciaire (confiance) fondée sur la faillite, Law la supercherie de la contrepartie virtuelle (la Louisiane). Et depuis les financiers s’ingénient à accroître l’asymétrie en « trafiquant » la « garantie » de la monnaie d’abord, des produits financiers surtout. Penchez-vous un instant sur le jargon dont ils usent : titrisation, désintermédiation, redlining, hedging,…. Tout est fait pour noyer celui qui tente d’évaluer le risque et l’obliger à se fier à des «évaluateurs» tiers. Lorsque ces derniers deviennent ripoux (agence de notation américaines) vous comprenez l’arnaque !
Remontons aussi à la logique fondatrice de ce système. Il ne faut pas oublier que l'essence même du capitalisme serait de récompenser la compétence, la rigueur et la bonne gestion. Or, à vouloir, à tout prix, prévenir les faillites ou les infortunes des financiers, on en vient à développer ce que les économistes définissent comme le risque moral (en anglais : moral hazard) qui alimente des comportements imprudents, fondés plus ou moins consciemment sur l'idée que si les choses tournent au vinaigre, le gouvernement n'aura d'autre possibilité que de secourir les fautifs. Certains appellent cela le «socialisme pour les riches». D’autres parlent de « Libéralisme de l’absurde » par le fait que plus le tsunami est fort plus les coûts collectifs d'une crise potentielle seraient trop insupportables pour les pouvoirs en place, obligeant leur intervention, coûte que coûte.tsunami5.jpg
Alors vous comprenez pourquoi l’ énervé de la rade m’apitoie. Des responsables ? Mais ils ont tous plus ou moins trempé dans ce tsunami de désinformation à des fins de profit. Des verrous ? Mais où et avec quel pouvoir de coercition ? Le tsunami est virtuel (au moins scriptural) et donc non « localisable » territorialement. Pour quelle moralisation ? Si on stigmatise les profits financiers il faut changer de système !
Alors le gnome de Toulon, tout comme ses collègues gouvernants, ne sera bon qu’à éponger les dégâts les plus voyants lorsque la vague sera passée et qu’elle aura, comme toujours dans les catastrophes, engloutis les plus pauvres, les plus précaires et ceux qui auront cru aux miracles annoncés d’un libéralisme sans entraves. En espérant que les secourus seront plutôt les crédules victimes amputés de leur logement, de leur économies, de leurs retraites, que les banquiers cousus d’or mais prompts à apitoyer les dirigeants.
Sarko m’a fait de la peine car je crois qu’il était sincère. Comme Guéant . «Ce qui aggrave le cas des princes qui nous gouvernent, ou de leurs experts, c’est que souvent ils ne savent pas qu’ils ne savent pas. D’autres fois, ils se raccrochent à des fétiches, confondant par exemple capitalisme et développement.»

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