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15/01/2009

LE TEMPS DES GALETTES

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RÉUNION D’UN GROUPE DE TRAVAIL SUR LE PROJET CAMPUS
Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
n°21 rue Descartes PARIS (5)


Assistaient à la réunion : Mme Valérie Pécresse Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, M. David L. (Groupe Vinci), Arnaud de la M. (Groupe Véolia), Mlle Zorha D. (Bouygues), Simon C. (Groupe Eiffage), Gontrand T. de la J. (Medef).
M. de Léna. Chef de Cabinet.

En propos liminaires, Mme le Ministre rappelle que, devant l’endettement de la France (qui ne respecte déjà pas le pacte de stabilité européen), l’Etat compte, grâce aux PPP (Partenariats Public Privé), poursuivre l’investissement sans que cela n’apparaisse dans la comptabilité publique. Les collectivités locales endettées pourront également, avec les techniques de «déconsolidation», continuer à investir pendant la durée d’un mandat électoral en repoussant les conséquences sur les mandats à venir. Le plan Campus relève pleinement de cette logique. Il convient donc de communiquer dans deux sens : premièrement insister sur les montants de financement plutôt que sur leur source, deuxièmement, avancer les notions de rénovation de la recherche, de modernisation, de classement de Shanghaï. Masquer à tous moment le désengagement de l’État, pour parler de « révolution du savoir » ou de « mise à la norme internationale de l’université ». Elle rappelle son agenda chargé et l’obligation de brièveté de cette entrevue (elle doit recevoir la fille de l’émir d’Oman). Elle donne la parole à son directeur de cabinet pour les éléments plus techniques.
M. de Léna rappelle les objectifs de ce Plan Campus : Primo, et prioritairement, susciter des travaux d’infrastructures urbaines (bâtiments, voiries, réseaux, …) en impliquant fortement et financièrement, les collectivités locales. Secondo, via des économies d’échelle, supprimer environ deux mille cinq cents postes d’enseignants mais surtout d’IATOS. Tercio, en faisant la place aux groupes privés dans les conseils, il s’agit de capter à leur profit le potentiel de recherche publique actuellement trop souvent « stérilisé ». Les autres objectifs ne sauraient être privilégié par rapport à ces trois priorités.
Le représentant du groupe Bouygues insiste pour qu’il soit affirmé que les travaux afférents au projet Campus s’inscrivent «en plus» des annonces de grands travaux anti-crise. Mme le Ministre confirme.
Le représentant du groupe Vinci souligne que les heureuses nouvelles dispositions du Code des Marchés Publics pourraient permettre d’attribuer directement les travaux aux «Majors» qui pourraient ensuite, le cas échéant, sous-traiter au cas par cas. Ceci afin de donner une meilleure visibilité financière en termes de trésorerie. Après discussion, il en est convenu, avec l’accord du Medef. L’Institut de la Gestion Déléguée servira de plateforme de répartition des contrats, confidentiellement.
M. Simon C. rappelle l’urgence du lancement de ces travaux urbanistiques. Le quinquennat du Président est largement entamé et il serait de bon aloi de ne pas anticiper sur une prochaine embellie. Il ne saurait donc être question de laisser les universitaires ralentir le processus sous des motifs fallacieux de pédagogie ou « autres balivernes habituellement servies par ces intellectuels immobiles ». L’argent du plan Campus est avant tout destiné à la modernisation des infrastructures.
Le représentant du Medef, pose la question des « sciences molles » et de leur coût, non rentable. À l’occasion de ce plan Campus, son syndicat préfèrerait que soient impulsées des filières techniques gérées en partenariat avec ses représentations locales. Mme le Ministre répond qu’il convient de ne pas affoler les syndicats étudiants, sensibles sur ce sujet. Elle dit que l’affaire se fera sans coup férir, via l’étouffement desdites filières financièrement, par le biais des dotations nationales déclinantes et des collectivités, qui devront prioriser leurs soutiens.
M. de Léna souhaiterait aborder l’apport qualitatif de ce Plan. Mlle Zorha D. glose sur le fait que «regrouper des nuls ne crée pas de synergie». Si les universités françaises étaient performantes, cela se saurait à Shanghaï, grosses ou pas ! Il faut donc impérativement réorienter les forces et les moyens de recherche vers des créneaux potentiellement rentables à court terme. De façon drastique ! Le statut de la fonction publique n’étant pas adapté à ce redéploiement, le nombre de chercheurs-fonctionnaires devra être rapidement réduit, selon tous les moyens à disposition. Les interlocuteurs sont unanimes à souhaiter cette « banalisation » du statut de chercheur. Certains avancent même qu’une certaine précarisation ne serait pas étrangère à la productivité créative ! David L. suggère que l’on envisage d’étendre à la recherche le processus « d’externalisation » observé dans les hôpitaux. L’injection massive de main d’œuvre étrangère issue des pays de l’est, notamment, bien moins coûteuse, bien formée et officiellement précarisée (règles de l’immigration), apparaît globalement efficace.
Pressée par le temps Mme le Ministre propose de charger M. de Léna d’organiser une réunion sur le sujet dans le mois à venir. Elle lève la séance.

(toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existé seraient fortuite)

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