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06/02/2009

LETTRE AU MHRC

Cher MHRC, après les dernières péripéties, il ne te manquait plus que ça ! Etre marié « de raison » comme une vulgaire jeune fille maghrébine ! En effet, Georges Frêche a sévi (je trouve qu’il sévit beaucoup ces temps-ci !). Et que je te commente le passé, et que je critique le présent et que j’écris le futur en dévoilant le  chef putatif , « le fils de Nicollin » dixit, qui deviendrait président cet été. C’est classe de faire exister le gars par sa seule filiation !
Primo, le fils de Nicollin succèdant au gendre de Vézinhet ça fait un peu beaucoup clanisme ou consanguinité de village. Personnellement, je trouve ces pratiques d’un autre âge. De deux choses l’une, soit l’individu est compétent (et répondant financièrement), soit il ne l’est pas. Dans le premier cas c’est l’ordre normal des choses qu’il se présentât à la direction de la SAOS, sans considération exogène, pour y être élu. Dans le second cas, cela revient à payer un jouet au « petit » pour qu’il s’amuse, ou à acheter un train électrique au « gamin » pour que le papa se distraie. Ou tout simplement, peut être pire, mettre un séide à la tête du club afin d’y maîtriser les « intentions de vote » des supporters. Les mauvaises langues disent que Jojo avait pensé (encore) à Navarro, mais je ne les crois pas ! Si ça devait se réaliser, je ne voudrais pas te décevoir, cher MHRC, mais ledit gamin ne s’est pas illustré très favorablement lors de son passage biterrois.
Secondo, permet-moi de dire à Georges qu’il arrête de faire du sport un brouet politique. Quand je l’entends t’imposer un président ici et menacer Goze de ses foudres « s’il se mêle » des élections municipales de Perpignan, je crois rêver ! Y aurait-il une morale à Montpellier et une autre en catalogne ? Je me souviens d’un temps où Frêche  rayait d’un trait de stylo le MUC rugby au prétexte que « c’était un nid de communistes ». J’étais aussi dans son bureau lorsqu’il mit son veto à la prise des rênes du club par Louis Nicollin dans les années quatre vingt: « Il veut tous les sports pour me faire chanter cet enfoiré ! » … Je témoigne du parjure fréchien quant au rugby montpelliérain affirmant une chose à dix-huit heures tout en dépêchant dans la nuit, des émissaires défendre le contraire au congrès de la FFR ! J’en passe et des meilleures. Toutes ces « interventions » délicates ont peut-être contribué à ta naissance, cher MHRC. C’est la version du grand Timonier. Pour ma part, je suis plus circonspect. Tout cela a laissé des traces et des fractures indélébiles chez tous ceux qui ont contribué à créer le terreau favorable à un grand club. Des rancœurs qui empêchent la sérénité d’une gouvernance neutre et qui ressurgissent périodiquement.
Mais Frêche a lu Alain Duhamel1  qui écrivait  « Le rugby n'est pas seulement l'un des sports les plus pittoresques et les plus virils, c'est également, c'est nécessairement, c'est de plus en plus un objet politique identifiable, parce qu'il y a un usage politique du rugby et qu'il y a, que cela fasse plaisir ou non, une nature politique du rugby, presque une vocation politique. ».
Hélas, le problème, c’est que la sagacité managériale de Georges s’étiole! Le champ de son inventivité se rétrécit à des magouilles électoralistes, lui qui a pourtant été un grand concepteur de la ville moderne.
Le Frêche que j’ai connu œuvrerait davantage à l’impulsion (j’ai bien dit impulsion, entre incitation et diktat) d’une « Province du Sud » à l’instar de celles imaginées par les anglo-saxons. Etant bien entendu que dans ce creuset il y aurait de toutes opinions, comme en Irlande il y a de toutes religions et en Nouvelle Zélande de toutes couleurs ! Parce que «l 'agressivité, la puissance, le sacrifice de l'affrontement, le goût de la castagne, l'esprit de corps farouche, la passion de la prouesse, du dépassement de la volonté jusqu'à l'héroïsme, tout cela sonne plus martial que jauressien ». Parce que le rugby est un jeu maçonnique, Daniel Herrero2  dixit. « L'égoïsme n'y est pas moins présent qu'ailleurs. Mais la solidarité, l'idée de fusion et de partage sont développées comme des stratégies humanistes ». Preuve que l’on peut dire à peu près n’importe quoi quant à la quintessence politique du sport ovale3 . A bisto de nas, le supporter catalan est plutôt de droite (j’ai des noms !), le narbonnais plutôt à gauche (idem), le biterrois plutôt centriste frangin (c’est une tradition), le clapassien plutôt mitigé (à l‘instar d’un docteur qui a beaucoup œuvré), … Un patchwork immaîtrisable !
C’est pour cela que, si G.F. avait toute sa créativité passée, il pourrait innover vraiment et créer un vrai centre de formation régional rugbystique sur le tryptique « un sport, un métier, une carrière ». Soit, le rugby comme ciment, une formation à un vrai métier selon des accords universitaires spécifiques (métiers du sport, de la communication, de l’informatique, des NTIC, …), une carrière, par exemple dans la fonction publique territoriale par convention avec le CNFPT. Avec ce « pack » professionnel il y aurait sans doute de quoi attirer une vingtaine de jeunes à haut potentiel par an et irriguer ainsi les clubs historiques (Béziers, Narbonne, USAP, Montpellier, voire Carcassonne). Cela marierait une innovation économico-sportive avec un développement régional territorialisé qui a besoin des « phares » que constituaient les équipes fanions.Top.jpg
Parce qu’il faut laisser ce sport, qui se débat déjà avec le professionnalisme, la pipolisation (des nanas aux seins nus sur la pelouse dimanche, Jules Cadenat a du se retourner dans sa tombe !), le fric, la qualité du spectacle, … au maximum hors du combat politique.
Georges se trompe d’époque ! Jadis « les édiles, ou les candidats potentiels, ne pouvaient se désintéresser de ce lieu mythique où se jouait, chaque semaine, l’honneur du terroir, et qui mobilisait ainsi la majorité de la conversation sous les platanes. Il s’ensuivait un échange entre le système rugby et le système politique local : le second pouvait se servir du premier, mais, en retour d’ascenseur, « renvoyer » des places d’emplois municipaux, faciliter les promotions, faire bénéficier de l’entregent, améliorer les (infra)structures sportives, … »4 . Aujourd’hui le rugby de papa et la politique du même c’est fini !
Alors, cher MHRC, je te souhaite le débarquement d’un président providentiel plein de millions, centre gauche pastel, franc-maçon de la bonne obédience, qui soit un manager astucieux pour inviter Frêche et les gros pardessus à des banquets radicaux d’après match sans jamais les laisser envahir l’espace sacré du jeu sportif.

PS: J'apprends que l'ex new président Pérez est en garde à vue. Allons bon ! Cela n’arrange pas les choses mais ne fait que renforcer mon diagnostic.


1 Rugby, objet politique identifiable. Tribune Libération.fr 12 sept. 2007.

2 Rugby, franc-maçonnerie et autres digressions. riri-marxiste-eclaire.blogspot. Jeudi 6 mars 2008.

3 cf  H. Haget. Le rugby est-il de droite ? L’Express.fr du 12/09/2007.

4 A. Noy. Une petite histoire du sport ovale. A.P.

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