compteurs visiteurs gratuits

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/04/2009

SECRETS, MENSONGES ET COMPLICITÉS

Pendant que nous, les couillons fervents, vaquions à nos activités, le long des vingt dernières années, se construisaient deux mondes.

Un monde «normal», ce qui revient à dire fait de vérités avérées, de vérités travesties (semi-mensonges) et de mensonges assumés (en général politiques). Un monde quoi ! Car rien ne serait plus violent qu'un univers où la vérité règnerait sans partage, quoi qu'on en pense. Ce monde, c'était le nôtre, ponctué de pouvoir d'achat, de salaires, de consommation, de grèves et de licenciements, de CECA, de Marché Commun, ...
Et un monde de la falsification éhontée où rien ne possède les qualités minimales attendues. D'abord un cadre mensonger, les mesures y étant falsifiées (comptabilités trompeuses avec tout un système de hors bilan, ou de bilans éclatés, ...), les contrôleurs étant marrons (sociétés de notation complices), les produits inventés pour que leur principale qualité réside dans l'impossibilité de connaître vraiment  ce qu'ils contiennent  (donc ce qu'ils valent), des lieux géographiques couverts par l'omerta (paradis fiscaux), des opérateurs fictifs (virtuels) créés de toutes pièces  pour masquer les véritables acteurs, ... j'en passe et des meilleures. Ensuite des décisions obreptices qui, loin de relever du rationnel, «s'erratisent» pour tenter de rafler le jack pot se situant, évidemment, en dehors des cheminement logiques. Des décisions qui créent, ce faisant, un pôle de pari sur lequel se portent des joueurs suscitant des anticipations auto réalisatrices, ... et ainsi de suite, à l'infini. Des décisions d'autant plus erratiques qu'elles peuvent rapporter gros au joueur mais qui ne lui coûtent pas si elles s'avèrent perdantes.
Tout cela les initiés le savaient. Les économistes, les politiques, les banquiers, les assureurs, ..., au minimum, même ceux qui jouent aujourd'hui les vierges effarouchées, connaissaient l'étrange univers de la finance. Peut-être pas tous dans le détail des rouages, peut être pas dans l'intimité de la complexité inextricable des montages, sans doute pas dans l'exhaustivité des réseaux impliqués. Mais suffisamment pour être accusés de complicité !
Et, en premier lieu, les politiques ! Centristes, gaullistes, socialistes, qui, à des moments différents ont détenu les clés de la maison France, personne n'a attaqué, même dénoncé, le risque systémique majeur qui se tramait au-dessus de nos têtes et qui faisait courir à notre société des risques insensés.
Que pouvaient-ils faire ? Certainement pas grand chose, puisque il s'agit d'un mensonge collectif, et comme tel, occulté, refoulé. J'en veux aux socialistes qui par vanité mal placée -celle de passer pour de «bons gestionnaires»- ont « fait avec » ce monstre financier. Qu'on me montre des interventions, des discours, stigmatisant autre chose que de vagues litanies sur la mondialisation ou la globalisation des marchés ! Qui a accusé les banquiers arrogants de détourner des milliards appartenant aux petites gens ? Jospin ? Fabius ? Rocard ? Aubry ? Personne, les muets du Sérail ! Je parle de la gauche, mais les giscardiens-barristes ont rajouté la turpitude de contribuer à rendre le monde du mensonge plus prégnant. Ils furent les premiers à déréguler au nom d'une concurrence bonne conseillère. Pourtant Barre, prof d'économie, ne pouvait pas ne pas connaître ... ce qu'il enseignait! Les chiraquiens furent tout aussi inoffensifs pour les financiers, favorisant même certaines prises d'intérêts ! Quant aux sarkozistes , ils sont les plus coupables ! Car, eux n'ont même pas le prétexte fallacieux de la méconnaissance ! Aujourd'hui, la mystification s'étale au grand jour. Et pourtant on continue à perfuser des milliards, à ne sanctionner personne et à faire comme si les malversations, mesurées sur l' échelle ouverte de Madoff, ne représentaient que des erreurs de gestion dans le «monde normal» ! On va réguler le « monde du mensonge », promis, juré ! On va lui mettre des couleurs, blanc, gris, noir. Sauf que presque toutes les sources de mensonge restent vivaces ! Bien vivaces ! La seule limite, pour l'instant, réside dans le plafonnement des «sucrages» individuels. Lamborghini et Ferrari interdites, vous voudrez bien vous satisfaire des Porsches !
Le capitalisme, peu de gens le disent, représente un système basé sur une information VRAIE. Vérité des prix, vérité de la concurrence, vérité des produits, vérité des bilans, ... tout cela rendu possible par une «information maximum égale à la disposition de tous les acteurs». Là réside d'ailleurs l'oxymore d'un capitalisme mondialisé. Le vrai capitalisme qui se rapprocherait asymptotiquement du modèle idéal concernerait des zones limitées et homogènes. Le contraire de ce que l'on vit actuellement.
Tout a basculé lorsque le monde du mensonge s'est mêlé du monde normal. Le jour où les fonds de placement ont exigé des sociétés de production des taux de profit inaccessibles «normalement». Le jour où l'on a dépecé le premier groupe pour le «réaliser à la découpe». Le jour maudit où il a fallu licencier pour la seule raison d'«impacter la côte»...patrons-otages.jpg

Alors, réformer le capitalisme, messieurs Obama, Sarko et cie commence par extirper au maximum le mensonge de la finance (traçabilité des capitaux), supprimer au maximum le secret des affaires (secret bancaire, confidentialité des comptes, ...), obliger la transparence des transactions (qualification et nature de la chose échangée), afficher les responsabilités des acteurs. Peut-être concevoir une frontière plus imperméable entre le monde réel et le monde de la finances.
Et réformer le capitalisme suppose que les chinois nous laissent faire. Oui, les chinois qui insidieusement nous intoxiquent en nous prêtant facilement, un peu comme ils ont intoxiqué les envahisseurs via l'opium et l'addiction doucereuse afférente. Ils détiennent  entre 800 et 1.000 milliards de bons du trésor américains, masse considérable qui s'accroît à chaque fois que ces messieurs des 20 injectent de nouveaux milliards dans le tonneau des Danaïdes. Cela représente un nouvel opium. Macroéconomique cette fois.

Illustration adaptée de Philippe Tastet  http://www.philippetastet.com/

Les commentaires sont fermés.