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12/10/2011

SALUT, LES HAMSTERS!

Je voudrais dire à ceux qui suivent mes notes, (moyenne 1500 À 2000/mois, j'en profite pour les remercier pour leur fidélité!) et qui ont fait la liaison entre "ma" monnaie franc et la monnaie complémentaire évoquée par Claude Allègre lors d'un des derniers "Salut les terriens" que ce n'est pas exactement la même chose. Le diététicien des mammouths parle d'une monnaie complémentaire du type de celle que prônent Philippe Derudder, André-Jacques Holbecq*, destinée à financer une sphère "sociétale" qui recouvre en gros ce qui ne répond pas à une logique mercantile et dont "la vocation n'est pas la recherche de l'équilibre ou du profit financier mais celle du bénéfice sociétal. Elle s'attache à la résolution, indifféremment de leur coût financier, des problèmes humains et écologiques que la seule logique capitaliste libérale est incapable de traiter par la nature même du droit des entreprises et des systèmes comptables, et d'orienter les modes de production et de vie vers un modèle soutenable au niveau planétaire." L'idée n'est pas neuve puisqu'il existe des centaines de monnaies complémentaires en cours dans le monde (Allemagne, Japon, Suisse, Canada, Belgique, Amériques…) et en France (Sol, Occitan, Abeille,..). Les monnaies complémentaires fabriquent également de la fidélisation, les hypermarchés l'ont bien compris via leur cartes dédiées.HAMBURGER.jpg

Ma proposition, elle,  vise prioritairement à créer une zone monétaire à rebours, c'est à dire en allant de la monnaie unique vers des monnaies nationales et non l'inverse comme cela a toujours été fait**. Une ZONE MONÉTAIRE est un espace constitué par les pays qui adoptent entre eux un étalon de change-devise. Les pays qui utilisent cet étalon établissent une relation fixe entre leur monnaie et une devise (monnaie centre) considérée comme un moyen international de règlement. La gestion des réserves de change des différents pays membres est alors centralisée. Le système exige la convertibilité et la transférabilité totale des monnaies des États constituant la zone et suppose d'uniformiser la réglementation des changes. Dans notre cas l'Euro ne serait plus monnaie unique mais monnaie commune. C'était le projet de François Bilger dans les années 90, fondé sur les thèses de Mundell. Les européens ont fait là le même mauvais choix que d'écarter le Bancor de Keynes à Bretton Woods (qui était aussi une opposition de monnaie commune).

La réhabilitation progressive des monnaies nationales (franc, mark, peseta,…) permettrait de ne pas affoler les marchés. En effet la "concentration" de l'Euro sur sa fonction principale de monnaie centrale garantirait, d'une part, une capacité d'intervention décuplée à un niveau où même les très gros opérateurs (spéculateurs potentiels) ne pourraient s'aligner. D'autre part la réintroduction régulée des monnaies nationales favoriserait la relance économique "ciblée" et non inflationniste. Ciblée puisqu'on "irriguerait" en francs les secteurs que l'on désire "booster", non inflationniste puisque les masses injectées sont maitrisées par les banques centrales, elles mêmes surveillées par la BCE.

En se situant un cran au dessus, des experts comme Bernard Lietaer (Professeur d'université à Berkeley, ancien directeur de la Banque Centrale de Belgique, membre du Club de Rome) expliquent que c'est seulement en changeant la nature de la monnaie que l'on changera le système capitaliste et non plus par le mode de production comme le préconisaient les marxistes. Il affirme que l'arme monétaire a été complètement mise au service des grandes machines financières et qu'ainsi, ces dernières, piègent toute velléité de changement profond. Par exemple, l'idée Too Big to Fail (Trop gros pour tomber) signifie que certaines entreprises ou banques sont devenues trop grosses pour qu'on puisse les laisser faire faillite et les états sont ainsi piégés (cf Dexia en ce moment). Regardez ce qui s'est produit en 2008. Les big spéculateurs ont mis le système financier à genoux, les États on du couvrir l'arnaque mais à part Madoff et quelques remontrances orales… rien n'a été vraiment réglé! Ce "piège idéologique" qui imprègne la totalité des élites modérées de droite comme de gauche s'assimile au hamster dans sa cage.

Ils nous promettent de la croissance comme on promet des bonbons aux enfants, comme un remède miracle mais préalable à tout. Vous aspirez à un emploi? Quand il y aura de la croissance! Vous voulez une meilleure répartition des richesses? Quand il y aura de la croissance! Vous voulez une école meilleure, une police plus efficace, une justice plus juste? Quand il y aura de la croissance! Vous expirez une énergie plus propre, un air plus sain, des médocs moins agressifs, des médecins plus nombreux? Quand il y aura de la croissance, on vous dit! En attendant, circulez, on ne peut rien ou pas grand chose, il ne faut pas nous en vouloir, c'est la crise!

Or, brave gens, sachez que la croissance c'est fini! Que grâce(!) à la productivité et à la concurrence mondialisée l'idée d'augmentation significative (5/8 % au moins) des richesses nationales relève de l'utopie ou du leurre. Il faut trouver autre chose et sans doute sortir de la cage du hamster. Le carcan monétaire constituant cette cage peut et doit être miné par des solutions différentielles permanentes compensant la rareté qui nous est imposée idéologiquement sur certaines sphères (santé, culture, bonheur, plaisir,…). 

Dès lors, dans un second temps, vous nous dites que ce n'est pas possible à cause du manque de monnaie A? Nous créons une monnaie B qui va permettre de le faire! Et ainsi de suite… Avec l'opportunité de créer des monnaies spécifiques aux usages projetés et réservées à lui. Il s'agit alors bien de monnaies complémentaires. On n'invente rien, chez les massais la monnaie réservée à l'achat des femmes d'une famille à l'autre c'est le bétail (d'ou le terme pécuniaire venant de pecus, bétail en latin). Un bouquin curieux et érudit*** nous entraine dans cette vision philosophique de la monnaie. Il faut s'accrocher mais ça vaut le détour.

Allez salut les hamsters! Je préfère inviter Lietaer qu'Allègre, c'est mon choix!

"Une Monnaie Nationale Complémentaire" (Éditions Yves Michel)

** il y aévidemment des ménagements juridiques à faire dans le traité européen.

**  Bernard Lietaer - Au coeur de la monnaie. (Editions Yves Michel)

 

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