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29/04/2012

COMME UN VOL DE GERFAUTS...

Comme un vol de gerfauts*,… fatigués de porter leur misère hautaine, de Palos de Moguer, routiers et capitaines… et ça s’arrête là ! Le rêve héroïque de Mélenchon s’est affaissé sur la plage des réalités. Le rêve brutal de Marine s’est brisé à quelques encablures de la côte ! Le rêve œcuménique du Béarnais a coulé dans le marais centriste. Et les routiers et les capitaines resteront frustrés de leurs espoirs de changement.

Car là se situe le propos ! Changement oui, mais lequel ? Prenons un peu de recul sur le tumulte d’agitations fabriquées et relatives à des sujets creux.  Le danger majeur de cette élection est que, quoiqu’il arrive, la France continue à pérenniser une impasse idéologique. Le choix qui nous est offert c’est le lot soldé « Copé, Bertrand, Hortefeux, Morano, Estrosi » porteur d’un libéralisme sans ressort ou le lot bradé de la saison dernière « Sapin, Lang, Fabius, Mosco, Cambadélis, Bartolome » partisan d’un réformisme tiède fondé sur une redistribution marginale. Avec une continuité différentielle de gestion de structures presque complètement obsolètes. Le modèle français, dont ils se prévalent, ne représente qu’un cache misère rapiécé de partout, parfois rapetassé, usé jusqu’à une trame qui fait apparaître par endroits une réalité insupportable pour un pays dit de civilisation avancée.

P_1383.jpgCe modèle date du milieu du siècle précédent avec le coup de canif de 68. En effet, mai 68 a été une révolte de déformalisation avec, comme hypothèse, que la formalisation bureaucratique (dite gaulliste mais certainement plus ancienne) était synonyme d’inertie et d’étroitesse d’esprit. Opérant à rebours des réglementations lourdes et/ou rigides, l’informel a alors été interprété comme une régulation sociale spontanée du bonheur. Il fallait être cool, zen, lean, ligth,… fuir la contrainte, interdit d’interdire, prôner le spontané par rapport au coincé. Souvent pour le mieux. Mais la saison des hippies ne dure qu’un moment. Le piège s’est refermé sur les déconstructionnistes car le rêve n’a pas abouti. S’il était impératif, certes, de déconstruire les blocages multiples de la société française corsetée dans des impératifs surannés… ce qui a été réalisé, il convenait ensuite de reformaliser des règles nouvelles du vivre ensemble. Or, s’il y a eu Marcuse, Heidegger, Derrida, pour théoriser la déconstruction, il a manqué un philosophe artisan des arcanes du new age. En conséquence, depuis lors, les structures se délitent : la famille, les valeurs, la religion, la politique, la justice, l’économie, la finance,… poussant l’individu à vivre de plus en plus dans son monde à soi et en laissant se mettre en place des combats latents ou violents entre factions rivales, entre « tribus » sociales.

Et ce d’autant mieux que les politiques en charge des peuples concernés ont plutôt joué le jeu des « tribus dominantes » qu’osé poser les fondements d’une recomposition des piliers sociétaux. Les deux tribus qui s’affrontent en deuxième tour représentent des défenseurs de l’ordre établi. Les deux courants qui ont largement progressé (quoique battus) expriment des besoins forts de renouvellement, incarnés par des personnes qui choisissent de défier le statut quo. Ce renouvellement se compose à la fois d’innovations sociales ou économiques et d’affirmations fortes d’idées aujourd’hui déformalisées (laïcité, liberté, famille, santé, sécurité,…)

Les dirigeants des tribus SQ (Statu Quo) sont tous (ou presque) issus d’une élite élitiste estampillées ENA, Science Po, ENS. Ils pensent qu’en rendant le jeu « libre » ils ont toutes les chances de gagner. C’est ce qu’on nomme l’asymétrie de l’information qui méprise le pôle faible. Ainsi, ils s’évertuent à briser les codes (du travail, de la consommation, des marchés, de la banque,...) pour créer des « espaces de liberté » (qui sont en fait des prisons voulues) ou pour en fabriquer d’autres qui leur sont plus favorables. Les autres, les RS (Réparer Seulement) croient qu’il suffira de pansements et de « care » pour que tout aille pour le mieux, selon l’adage anglais « If it ain't broken, don't fix it », sans risquer beaucoup.

Dès lors les innovations sociétales sont réduites à un jeu à somme nulle « les uns perdent, les autres gagnent », toute la stratégie consistant à se propulser du côté gagnant, et à tenter de convaincre ceux qui perdent que tel est le destin. Ce destin s’appelle : ceux qui nous ont précédé, crise, Europe, BCE, déficit, inflation, mondialisation, compétitivité, délocalisation,… selon les moments et les opportunités. Avec le maître mot du monde actuel qui s’appelle  ADAPTATIONaux idées sondagières.

Qui tente de penser d’abord, d’appliquer ensuite, des acquis sociaux pertinents qui ne datent pas d’un demi siècle et qui seraient, ensuite, pérennisés démocratiquement et impérativement ? Qui tente de revenir à une laïcité référente musclée comme axe de traitement du cultuel ? Qui envisage une certaine frugalité dans les investissements publics en phases avec des besoins réels et exprimés (la fin des cathédrales d’ego inutiles) ? Qui tente de dépasser le seul effectif des maîtres pour aborder au fond ce que devrait être un apprentissage de notre temps en fonction de l’usage des dispositifs potentiels ? Qui annonce que le problème majeur de demain réside dans la dépendance et son coût? Qui tente de réanimer une démocratie moignon, orpheline de parlementarisme de qualité confisqué au profit d’un homme(femme) omnipotent durant cinq ans ? … N’est-il pas évident que la liberté est bien négligeable lorsqu’elle n’est pas solidaire des conditions qui permettent d’en jouir ?

Alors, oui, reste le goût amer des fins de règnes, à l’image de ces systèmes qui se sont trainés, moribonds, pendants quelques temps en accumulant les déboires, du Bas Empire romain, jusqu’à, plus près de nous, la fin de la IIIème République avec sa litanie de scandales : Le Crédit Communal de Bayonne et l’affaire Stavisky, les ligues d’extrême droite (Action Française, Le Francisme, Défense Paysanne, Le Faisceau, Les Jeunesses Patriotes, Les Croix de Feu, Solidarité française), la grève générale, l’assassinat d’Alexandre 1er de Yougoslavie,…

En miroir, parions que demain, s’il y a changement à la tête de l’État, quelques « affaires » tenues sous le boisseau remonteront à la surface. A moins que la « solidarité de brigandage » ne se manifeste encore une fois à l’instar du deal Delanoë-Chirac.

Car d’abord, avant même le changement évoqué, c’est  à cette opération « main propres »**que l’opinion aspire depuis déjà quelques temps. Trop de choses ont été maquillées, manipulées, trafiquées avec un aplomb sans vergogne. Ledit opinion désire des dirigeants cleans et constants dans leur engagements. Le succès de Marine Le Pen vient, d’après moi, d’avantage de cet argument quelle avance que de ceux portant sur l’immigration ou l’Euro.  Et c’est ce qui « carbonise » Sarkozy qui n’arrive pas à « changer de peau » comme il le voudrait face aux censeurs multipartis. Mais aussi, pour l’autre camp,  les écoutes, les « suicides », le rainbow warrior,… Les tribus traditionnelles n’ont pas encore intégré que les réseaux sociaux pratiquent désormais le naming et le blaming consistant à dénoncer les pratiques douteuses. Rien ne peut plus être caché ou fait en catimini (panoptisme). Presque instantanément « ça fuite » sur lesdits réseaux relayés eux-mêmes par les mass media. Quelqu’un disait que la démocratie c’était l’urne et le kiosque à journaux. Aujourd’hui il faut rajouter les nouvelles technologies de communication.

En fait, là encore, il faut se dire qu’il ne suffit pas de proclamer « Démocratie ! Démocratie ! » en utilisant un système qui date, en gros, du Vème siècle avant JC. Il conviendrait de le faire évoluer selon les besoins, les moyens et les usages actuels voire futurs. « La logique de la démocratie continue est de donner la faculté de continuer à intervenir, entre deux moments électoraux, dans le processus de formation de la volonté générale … » Dominique Rousseau. La démocratie continue. Bruylant. L.G. D.J..1992.

* Extrait du poème "Les conquérants" de José Maria de Heredia. Les Trophées.
**  de Mani pulite opération anti-corruption menée à partir de 1992 en Italie

Illustration empruntée à Barrigue (Blog des dessinateurs de Presse)

 

 

 

15/04/2012

LES POLITIQUES DU 6ème ÉTAGE

Je vais vous parler de l'émission « Des paroles et des Actes » de jeudi soir qui m’a complètement écœuré. L’équipe de Pieds-Nickelés qui étaient à la manœuvre comprenaient, comme toujours, l’ineffable Pujadas, le ramasset (homme près du sol, en occitan) à qui l’on prépare les questions mais aussi les réponses et qui se noie piteusement sitôt qu’il s’en écarte. Je crois que cet homme ne réussirait pas un oral de BTS. Ensuite le souffreteux Damien Namias tellement transparent qu'il a voulu exister en posant la question qui a fâché le président ! Namias atteint la performance rare de faire regretter Arlette Chabot. Il faut le faire ! Puis, Closco-pelat (crane pelé en occitan), le désormais incontournable pédagogue tartuffe du graphe fallacieux.  Celui qui joue le rôle de l’avocat commis d’office du brigand (libéralisme financier) dont tout le monde connaît les méfaits. Ensuite Nathalie Saint-Criq,  DCP (Dior Chanel Prada), pour qui la rue du Ranelagh est déjà en banlieue et Maubert Mutualité déjà la France profonde. Mme Jouan qui essaie de faire à peu près correctement son métier malgré les quolibets de ses collègues. Enfin, le summun du ridicule, Franz Olivier Giesbert, FOG, que je préfère appeler Frog étant donnée sa ressemblance de plus en plus prononcée avec un  batracien et qui, eu égard à son incommensurable orgueil, va finir comme la grenouille de la fable, en fumant la moquette.

Cette fine équipe a décidé de mépriser les « petits candidats » ! Mais comment le CSA nous fait perdre notre temps avec ces hurluberlus (Frog ) ! Nous qui sommes de la catégorie Ducasse on nous fait goûter de la cuisine ménagère (Poutou), du ragoût roboratif de papa (Marine Le Pen), des plats exotiques trop épicés (Nathalie Arthaud), des trucs moléculaires (Cheminade), des préparations bien présentées mais dont les ingrédients sont frelatés et « nous font froid dans le dos » (Melanchon). Mais comment ose-t-on !! Il serait plus convenable de nous laisser choisir les candidats ! Tiens, par exemple le petit Hulot (Frog encore) avec qui je dîne souvent au Ritz d’une salade d’épinard au lard, beaucoup plus propre sur lui que la scandinave. La sardinade oui, mais de temps à autre et fashion, quand je descend chez Ines de la Fressange dans le Luberon.…

Quelle honte ! Quel mépris ! Mais qui êtes-vous pour juger si violemment des hommes et des femmes qui représentent l’expression démocratique ? Qui êtes vous, Frog, pour traiter un ouvrier infiniment respectable de baba-cool, vous qui trainez dans tous les pince fesses parigots ? « Il confond les chiffres, Ah ! Ah ! le nul ! ». Quand il s’agit de NKM qui se vautre sur le ticket de métro il s’agit à peine d’une méprise. « Il ne connaît pas les dossiers ». Quand c’est Nicolas Sarkozy qui s’invente un voyage fictif à Fukushima il s’agit d’une parabole…

Suivent quelques exemples de la chasse aux politiques du 6ème étage, en référence au film de Le Guay et Lucchini, les journaleux affichant le même dédain que les petits bourgeois étriqués à l’égard des bonnes espagnoles en soupente.carton-rouge.jpg

Jacques Cheminade d’abord. Un homme qui n’a pas à être jugé là, étant entendu qu’il a obtenu les 500 signatures demandées validées par le conseil constitutionnel lequel n’a pas trouvé à redire à sa vie ni à son curriculum vitae. Pourquoi donc tant de haine vis-à-vis de quelqu'un qui est sorti de HEC, qui a fait l’ENA et qui a été dans la haute hiérarchie de l’administration française ? Si ces messieurs dames journaleux ont des choses à reprocher il faut attaquer le Conseil Constitutionnel. Parce que, dans le cadre de cette émission ils ont été ridicules. Rien de ce qu’a dit Cheminade n’était faux ou idiot*. Discutable certes, mais pas bête du tout, je l’affirme. Je signale que ce monsieur est certainement l’un des premiers à avoir annoncé l’ampleur de la crise financière alors que tous les experts en cour raillaient les « Cassandres ». Concernant la dérision des projets spatiaux ensuite, rappelons à Closco-pelat que la NASA a généré des centaines d’inventions majeures, que la Russie en a fait de même avec les programmes Spoutnik et Souyouz, que la fusée Ariane existe bien…  L’acharnement à citer Larouche était déplacé dans sa violence après que Cheminade est dit « Lui c’est lui et moi c’est moi ». Le souffreteux ne s’est pas grandi en affichant la photo d'Obama affublé d'une moustache hitlérienne.

Vis à vis de Nathalie Arthaud, le mépris s’est manifesté avec autant de force. La candidate du NPA, avec ferveur et conviction, a défendu une thèse. Pourquoi faire comme si le corpus marxiste était complètement fou, détestable ? Cela m’a rappelé l’époque où Marx était un gros mot dans les facs de droit et un blasphème dans les écoles de commerce. Ce discours s’avère totalement admissible et l’on a le droit de le défendre. Alors la violence évoquée par DCP vis à vis des chefs d’entreprises niait la violence duale subie par les travailleurs et les chômeurs. Simplement on doit débattre ce que ne savent plus faire ces journaleux. A l’évidence Rosa Luxembourg, Hannah Arendt,… leur étaient totalement inconnues. Sauf que la révolution sociale évoquée par la candidate surgira peut être plus vite qu’ils ne croient (cf les Indignados). Un moment d’anthologie a consisté à la moue dégoûtée de DCP demandant à Mme Arthaud - qui je le rappelle est agrégée d’économie - si elle enseignait ÇA à ses élèves ! Jésus, Marie, Joseph quelle honte, quel blasphème, pervertir nos anges, ma chère ! Que fait la police ? Et Frog qui ricanait, et le ramasset qui prenait sa mine déconfite ! Pourquoi enfin la stigmatiser sournoisement sur la valeur sémantique du terme camp de concentration concernant Gaza? Là encore on peut débattre sereinement, sans occulter Rivesaltes, Argelès et autres**.

Enfin, vint Melenchon. Il coupa l’herbe sous les graphiques tendancieux de Closco-pelat. Il effraya Pujadas qui se tint coi. Il osa même interpeller Lenglet sur ses dires. « Alors là c’est pas du jeu ! Ici c’est nous qui posons les questions », lui fut-il répondu, comme dans un policier de série C.

Je ne parlerai pas des « Gros » candidats ! Frog a tout dit : l’excellentissime Sarkozy et Hollande, l’aigle des Asturies planant sur l’élection.  Et le béarnais réduit à être la tare qui fera pencher le fléau de la balance.

S’il fallait descendre au (ca)niveau de ces journaleux, on pourrait rappeler qu’ils sont tous sous diplômés (hormis vis à vis de Poutou) pour s’ériger en jurés experts. Que Closco-pelat est historien et non économiste. Pas plus de ces dames, pas plus que Franz, juriste ; Seul Pujadas possède une modeste licence d’économie. Comme jury d’agrégation on fait mieux ! Il reste donc un cercle parisianiste de valets de plumes, inféodés aux pouvoirs, comme on en voit en permanence à C dans l’air ou autres Mots croisés.

De plus en plus, je vais me consacrer à « Ce soir ou jamais », à Arte pour la culture et à Petitrenaud pour la convivialité sans prétention.

Je ne résiste pas pour rincer la tête de la boue  précédente de vous mettre un petit coup de René Char. « La sagesse est de ne pas s'agglomérer, mais, dans la création et dans la nature communes, de trouver notre nombre, notre réciprocité, nos différences, notre passage, notre vérité, et ce peu de désespoir qui en est l'aiguillon et le mouvant brouillard. » Les Matinaux - La parole en archipel.

* il a même évoqué justement la dette odieuse sujet de notre précédente note.

** Le terme camp de concentration désigne un lieu d'emprisonnement, où, en général, les internés étaient détenus dans des conditions très dures et sans aucune protection légale ou juridique. Voir Farcy Jean-Claude. Les camps de concentration français de la première guerre mondiale (1914-1920). Revue d'histoire, Année 1997, Volume 54, Numéro 1

 

 

09/04/2012

ODIEUSETÉ ÉLECTORALE

Ceux qui suivent régulièrement mes notes (j’en profite pour les remercier !) ont déjà rencontré Gus, le pilier de rugby, mon ami de mêlée, qui me pose toujours des questions brutalement pertinentes. Je l’ai rencontré récemment…Pilar.jpg

-       Salut l’intello ! Ça va ?

-       Bof couci couça !

-       C’est la campagne qui te déprime ? Les errements du XV de France ? Les attentats ??

-       Un peu tout !

-       Tiens, j’en profite pour te demander quicon (quelque chose en occitan). Comme je m’apprête à voter Mélenchon, y a un truc qui m’échappe…

-       Un seul, tu es sûr ?

-        Sois pas caustique comme dirait la soude ! Non, ce qui m’interroge, comme ils disent dans le poste, c’est qu’il évoque la possibilité de ne pas rembourser une partie de la dette française. « Il faudra regarder » dit-il. C’est pas un peu de l’escroquerie ça ? Comme si moi je ne remboursais pas mon banquier pour l’emprunt de ma piole !

-       Bonne question ! Tu as la franchise de la poser car il faut parler de quelque chose que tout le monde occulte, à savoir : de la dette odieuse.

-        Qué za co ??

-       Il s’agit d’un concept inventé il y a longtemps*, peut être au Mexique du temps de Maximilien C’était un monarque dispendieux qui craquait tout le fric de ses sujets en fariboles. Le peuple qui s’est trouvé ainsi endetté jusqu’au coup contre son gré et sans retour, l’a collé contre un mur et passé par les armes. Et, aussi sec, il a déclaré la dette de Maximilien odieuse et ne l’a pas remboursée.

-       Ah bon ! Mais c’est un vieux truc !

-       Sauf qu’entre temps la Russie, les USA (pour Cuba et l’Irak), l’Argentine, l’Équateur,… entre autres, l’ont pratiquée avec succès.

-       Qui étaient les préteurs ?

-       Dans les deux derniers cas c’était le FMI qui, par ailleurs, avait quasiment conduit ces pays à la faillite. C’est donc une dette odieuse qui a été effacée.

-       Si c’est le FMI, c’est pas grave ! Il s’agit du fric que DSK flambait dans les parties fines !

-       Ne nous égarons pas, Gus ! Plus près de nous, prenons le Grèce. La troïka (BCE, FMI, Commission Européenne) est en train de saigner à blanc pour une dette d’origine peu reluisante*. Certains évoquent qu’une partie de cette dette est odieuse et donc… à effacer !

-       Yes, sir ! J’ai pigé ! C’est comme si je flambais un max à la Jonquera et que Maman doive rembourser pour mes frasques !

-       Un peu mon neveu ! D’où le qualificatif d’odieuse. C’est ce que Mélenchon évoque en estimant qu’une partie des dettes souveraines (des États) européennes est indue car créée de toute pièce par le remboursement d’intérêts uniquement générés par le transfert des emprunts aux banques privées (je t’en ai déjà touché un mot)

-       C’est donc vrai que l’on pourrait faire un bras d’honneurs aux banquiers ?

-       C’est pas faux, comme on dit maintenant ! C’est à dire que c’est un peu plus compliqué qu’on pourrait le croire. Il y a des conditions d’abord. Ainsi la jurisprudence Olmos dit qu’il appartient au prêteur de démontrer sa bonne foi et l’intention légitime du contrat. Il faut donc faire un audit pour établir ce point. Ensuite il faut qu’une sorte de tribunal international se prononce pour valider (ou non) la demande d’effacement…

-       Et si tout marche, qui paie en fin de compte ??

-       Là encore c’est sioux ! Les prêteurs perdants sont couverts par des assurances (les CDS), les assureurs sont couverts par des montages financiers complexes…., au bout du bout ça se perd dans l’énorme brassage de la finance internationale.

-       Bon, j’ai la tête qui chauffe un peu ! J’aurai appris quelque chose aujourd’hui. Par contre n’en parle pas à Maman car j’ai quelques trucs qui trainent çà et là. Faudrait pas qu’elle me fasse le coup de l’odieuseté !

-       Promis ! Alors tu votes Merluche ?

-       Ouais ! C’est un mec gonflé qui me parle ! J’en ai marre des discours pour rupins qui se la pètent. Des propos qui n’effarouchent pas, qui brossent dans le sens du poil. Moi je suis un ouvrier même si le rugby m’a fait petit fonctionnaire territorial. Mon père était viticulteur et il espoudassait quand il gelait à pierre fendre. Mes gamins je les ai tenus à l’école et ils galèrent d’un CDD à l’autre ! Alors, si je ne fais pas toute la chaine d’explication entre eux et les 16 briques d’euros que s’engouffre Levy de Publicis, j’en ai marre. Super marre ! Tu me connais, je suis paisible… (je me souvenais de quelques séances de « mandales » homériques qui ne venaient pas en témoignage !) … alors, la révolution civique du Mélenchon, j’adhère ! Je suis plus rouge que rose, et jamais je n’aurais foutu le maillot du Stade Français, moi, mossieur ! Le bulletin c’est pareil ! Bon, allez, il faut que j’y aille, Maman m’attend ! Porte-toi bien et secoue-toi un peu ! M…. c’est le printemps !! Tchao et merci l’intello !

* C’est la dette qui est contractée par un gouvernement (dictature, démocratie,…) pour financer des actions contre l’intérêt de son peuple. Les créanciers savent cela et prêtent quand même. D’après la jurisprudence internationale, une telle dette ne peut pas être exigible et les créanciers complices perdent leur argent. Pour de plus amples informations voir le site http://www.detteodieuse.org/la-dette-odieuse-cest-quoi.php  qui, de plus, fournit une brochure gratuite très intéressante .