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21/09/2014

LE BOOMERANG CHAUVE

Les hommes politiques sont maintenant des carriéristes forcenés. Je ne reviendrais pas sur le cas de ceux qui trainent des casseroles grosses comme des cocotes minutes mais qui en font fi pour tenter d'aller plus haut! Les détenteurs de phobie administrative par exemple! Ni sur les maquilleurs de diplômes universitaires. Ni sur les contestataires qui se donnent des limites "statutaires" afin de ne pas trop risquer quant à leur situation financière… Je voudrais évoquer l'aveuglement que génère ce carriérisme et qui, pour raison personnelle, risque de mettre à mal l'intérêt de la France.

Prenez Pierre Moscovici. Cet homme intrigue depuis un bon bout de temps pour accéder au poste de commissaire européen. Certes le postes est attrayant: un salaire mensuel brut de 24.374 euros par mois, comprenant le traitement de base, une indemnité mensuelle de représentation et une indemnité de résidence, auxquels s'ajoute une indemnité de frais d'installations d’un montant de 41.334,40 euros* bruts lors de la prise de fonction puis 20.667,20 euros lors de la cessation des fonctions… et une retraite à vie! Une telle motivation se comprend et pourrait s'avérer légitime dans des domaines comme le climat, l'environnement, ou l'agriculture. Non! Il voulait le cocotier des Affaires économiques et financières et, malgré le veto durable d'Angela, il l'a obtenu. effet-boomerang1.jpg

Mais comment va-t-il se sortir du dilemme de prôner une politique de rigueur à la Juncker alors qu'il a lui-même prêché un certain laxisme quand il était patron de Bercy ? Comment pourra-t-il faire les gros yeux à Hollande qui l'a promu, sans ressentir une petite contradiction? Pierre Moscovici est chargé de la surveillance des équilibres budgétaires, alors même que la France vient d’annoncer qu’elle ne tiendrait pas son objectif de passer sous les 3 % de déficit en 2015, comme promis à Bruxelles. Mosco va devoir tancer son successeur à propos de fautes dont il est coresponsable. Comme le dit un édito de France Inter (11/09) "Il passe de chef cuistot à contrôleur sanitaire. Et sa première mission c’est de venir contrôler les cuisines de son propre restaurant qui ne respectent pas toutes les normes".

Paradoxe? Bof, l'intéressé dit qu'il sera utile à la France pour plaider sa cause. Qu'il va surfer entre "une indulgence qui semblerait de la complaisance, et une approche purement disciplinaire". Mais Juncker rectifie in petto que le français sera étroitement surveillé par Valdis Dombrovskis**, vice-président en charge de l’euro et du dialogue social. Le discours de l'ex ministre de l'économie s'assimile à l'individu qui entre dans une secte en disant qu'il va la faire changer de l'intérieur! Et Dieu sait si Bruxelles s'assimile à une secte rigoriste et cadenassée !

La nomination de Mosco aura un avantage: il permettra de tester qui des pays ou de l'Europe commande vraiment. Certes on ne se fait pas trop d'illusion, mais que peut bien foutre un socialiste (?!?) dans une commission Juncker à droite toute? Quelle est sa marge de manœuvre dans une institution cornaquée par l'Allemagne à l'aune de son propre intérêt? Quand la Relance est confiée à l’ancien premier ministre finlandais, Jyrki Katainen, adepte de la rigueur, les Services financiers à l’eurosceptique britannique Jonathan Hill ou encore l’Energie et le Changement climatique au conservateur espagnol Miguel Arias Cañete qui, selon El País, a des intérêts dans l’industrie pétrolière… on se repose la question du Général pour l'OTAN: la chaise laissée vide par la France permettait au moins de ne pas être complice de choses qui s'avéreraient contre notre "esprit".  Même si je ne suis pas un fervent admirateur de l'homme de Colombey, je reconnais son pragmatisme, certes parfois cynique, et donne à méditer ces mots "Nous pouvons et, par conséquent, nous devons avoir une politique qui soit la nôtre. Laquelle ? Il s'agit, avant tout, de nous tenir en dehors de toute inféodation. Certes, dans des domaines multiples, nous avons les meilleures raisons de nous associer avec d'autres. Mais à condition de garder la disposition de nous-mêmes"***. Avec la présence de Moscovici à Bruxelles nous rajoutons un carcan au carcan car nous ne pourrons pas lui désobéir avec autant de facilité qu'à un autre.

On risque de se prendre le boomerang chauve en pleine gu…. !

  

* si, si, les 40 centimes c'est important!!
** ancien premier ministre letton qui a infligé à son pays une cure d’austérité encore plus drastique que celle subie par la Grèce…
*** Voir "Le 7 mars 1966, de gaulle sort de l'OTAN" par Raphaël Dargent. Espoir n°146 : "De Gaulle et l'OTAN" (mars 2006)
 

 

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