26/02/2020
J'AI HONTE
Avons-nous perdu le sens de l’appréciation des faits sociaux? Les médias qui sont le miroir dialectique de l’opinion l’ont-ils à ce point bafoué qu’ils deviennent incapables de traiter avec lucidité l’impact réel desdits faits?
Ainsi voit-on la presse écrite et numérique française se répandre sur un fait divers presque sans conséquence et « oublier » un début de génocide.
Le fait sans importance consiste, pour un candidat aux municipales de la capitale, à se faire prendre en défaut par le biais d’une vidéo sexuelle à l’aune d’une démarche qui est banale pour les ados. Tous les « informateurs » parlent de grand danger pour la démocratie et en débattent à longueur d’antennes ou de journaux. Pas moins! Certes, l’intrusion médiatique dans l’intimité de chacun s’avère un problème gênant. Mais de là à évoquer la faillite démocratique, surtout par ceux qui bafouent l’expression de l’opinion via une répression pour le moins appuyée et se préparent à nier le vote contestataire normal dans le bi camérisme par l’usage d’un procédé foncièrement anti démocratique (le 49-3), il y a problème.
Grivaux chutant du piédestal arrogant sur lequel l’avait placé Macron, n’est-ce pas une péripétie banale? Certes le scénario parait accrocheur, mettant en scène le méchant anarchiste au visage buriné et à l’accent raspoutinien se présentant comme redresseur de torts, la vamp bourgeoise dévergondée mais qui endosse l’habit de naïveté, le troisième homme polymorphique qui brule sa caste… Il ne manque qu’un peu de vert écologique.
Alors qu’en même temps (l’expression est à la mode) des milliers de gens, hommes, femmes, vieillards, enfants, malades,… errent sous les bombes quelque part au nord de la Syrie fuyant vers un quelque part qui n’existe pas encore… Ou pourrissent dans des camps de réfugiés humainement indignes aux frontières de pays qui fut le leur. Dans l’indifférence de nos médias c’est grave, mais aussi de nos gouvernants c‘est plus inquiétant.
J’ai honte à la démocratie puisqu’il faut y faire référence! Une démocratie au nom de laquelle nous (la France, avec les US, la Russie et la Turquie) avons désintégré un pays qui fonctionnait avec ses turpitudes certes, mais avec un équilibre faisant que les gens ne mourraient pas sous les balles, les bombes, la faim, le froid, la maladie. Au nom de laquelle on a fait rêver des populations pour les laisser crever une fois qu’elles se sont trouvées prise au piège de la guerre.
Et ne me dites pas qu’il s’agit de jihadistes ceux qui entassent sur des camionettes hors d’âge des matelas, des cages d’oiseaux et tout un attirail de familles pauvres. Bien sûr qu’il en existe. Quel meilleur terreau que les populations déboussolées!
Ne me dites pas que nous le savions pas. Que nous ne savions pas que les Russes ne laisseraient jamais leur débouché pétrolier de Lattaquié. Que des Turcs ne voudraient jamais d’un territoire kurde à leur porte. Que l’Iran ne tenterait pas une action qui favoriserait son grand dessein. Que les intoxiqués de religions alternatives jetteraient de l’huile sur le feu. Qu’Israël….
J’ai honte de voir instrumentalisé un terme comme la démocratie à des fins de couvrir des faits divers petits bourgeois. Comment faire œuvre pédagogique par rapport à un jeunesse qui a déjà tendance à fuir la formation civique et historique en fourvoyant les valeurs républicaines au niveau du secret de la braguette!
Jaurès réveille-toi, ils sont devenus insanes!
11:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
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