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11/06/2007

HABITUS

J’ai eu un coup de spleen ! Sarkozy plus une chambre bleue jusqu’à l’os, avouez qu’il y a de quoi craindre des lendemains qui déchantent ! Qu’écrire là-dessus ? La démocratie il faut la respecter faute de mieux. Jusqu’à ce qu’il devienne habituel que l’on fasse comme les entreprises « foot lose », que l’on se délocalise vers des horizons plus cléments pour la classe moyenne humaniste. Même si ces horizons sont aujourd’hui un peu frisquets à mon goût de méridional. Même des citadelles rouges audoises, gardoises, voire pailladines virent leur cuti ! Trahison !
A ce propos, les « trahisons » d’Allègre, Kouchner (dont je me glande) et de Gallo ou d’Attali (que je regrette) relèvent d’une seule source : le parisianisme !
Dans ce microcosme élitiste se croisent en permanence une grosse centaine de personnes, des hommes et des femmes de tous bords, de toutes obédiences, de toutes religions, … n’ayant en refus que le simple, le spontané, l’évident et durable. Ils font métier d’artistes, écrivains, dirigeants de groupes, mangent aux mêmes tables recommandées, s’esbaudissent aux mêmes spectacles branchés, débattent aux mêmes émissions télévisées, interrogés par les mêmes journalistes complices des garden parties privatives, s’éplorent aux mêmes obsèques médiatisées. Ils ont le même habitus comme dirait Bourdieu. Alors ces gens-là ne trahissent pas. Ils n’ont aucune limite claire qui trace le territoire idéologique référentiel. Et, dès lors, ils franchissent allègrement (sans jeu de mots !) cette frontière invisible pour leurs yeux, voire pour leur cœur.
C’est cela le parisianisme ! Plus La Cour. C’est-à-dire la bande de roitelets provinciaux rêvant, comme à l’époque monarchique, d’être « admis » (pas invités) à la périphérie du cercle précédent. Des seconds couteaux souvent, puisque les gens qui pèsent lourd, à l’aune du pactole électoral, sont utilement déjà enrôlés dans le premier cercle. Les Baylet, les Bresson, les Maurin, … prêts à mettre leur âme sur eBay pour exister médiatiquement.
C’est cela le parisianisme ! Plus le mépris. Pour eux on est des ploucs, des bouseux d’en bas. De temps en temps, quand le Lubéron ou la Corse sont trop cher, ils s’achètent une maison secondaire en Ariège ou dans le Gers. Ils découvrent alors que nous avons des habitudes : le pastis, la pétanque, le cassoulet (mon dieu ma chère, j’ai pris trois kilos !), les taureaux (d’une cruauté incommensurable, je vous le dis !), … Ils découvrent qu’il n’y a pas d’olivier à olives noires ! Que les chapons ne sont pas une race particulière de poulet …
Que nous sommes encore sensibles aux pauvres, aux malheureux, à une solidarité que nous ont léguée le rugby, les luttes viticoles, les réfugiés espagnols, les pieds noirs (ceux qui avaient une main devant et une main derrière et pas de beau frère haut placé). Que nous parlons encore parfois des langues aussi étranges que l’araméen. Qu’il reste encore ici quelques tribuns corpulents, truculents et turbulents pour perpétuer Ernest Ferroul, Marcellin Albert, Raoul Bayou, … Que nous gardons comme symbole des châteaux escarpés d’une hérésie dénonçant le lucre et l’oppression d’usurpateurs de foi, drapés dans leurs étoles de magistrats de l’inquisition.
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Alors sachez parisiens, que nous restons majoritairement des hérétiques à l’ordre sarkosien, et que la traîtrise de quelques barons du nord n’a pour nous aucune exemplarité si ce n’est celle de la turpitude des courtisans.