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11/07/2006

CONTRE-POUVOIRS

John Kenneth Galbraith s’est éteint, il y a quelques semaines, à quatre vingt dix sept ans. Dans la discrétion la plus totale. Pourtant cet américain pur sucre, professeur émérite à Harvard, appelait plus d’égard et aurait pu susciter plus de réflexions. Économiste n’ayant pas eu le prix Nobel, ce qui est plutôt bon signe, J.K.G. a, entre autre, montré l’importance dans la société moderne de la technostructure, c’est-à-dire les méfaits d’une bureaucratie des gestionnaires et, dès lors, l’impératif besoin des « pouvoirs compensateurs ». Cette thèse aurait pu nous aider à comprendre pourquoi notre pays dérive peu à peu vers les écuries d’Augias. On peut être révolté de voir remonter à la surface la boue des combines, la lie du lucre et les scories de l’ambition. Et l’entêtement méprisant. Mais ces choses sont, hélas, normales tant la chair est faible et les valeurs oubliées. Ce qui m’inquiète c’est le peu de personnes montrant la responsabilité des institutions. D’où le recours salutaire à J.K.G. !
La cinquième République aurait dû être un système kleenex, fait pour un usage et un seul : satisfaire l’ego gaullien. Or, il s’est maintenu bon gré, mal gré, en faisant le lit des technostructures politiciennes et des « affaires ». Et encore ! Heureusement que nous avons eu des cohabitations induisant que les protagonistes d’en haut se surveillent, à défaut de se contrôler. Car ce qui fait cruellement défaut à ce système c’est les contre-pouvoirs, vitaux pour la démocratie. Le Parlement, le Sénat ne sont plus que des chambres d’enregistrement du gouvernement, lui-même sous la férule du Président de la République. Et, lorsque les électeurs, faussement apeurés, ont donné plus de quatre vingt pour cent des suffrages à ce dernier, que reste-t-il des pouvoirs compensateurs ? Rien, et donc la technostructure régalienne (de droite aujourd’hui, de gauche hier) peut s’installer à loisir, proliférer, selon « son bon plaisir ».
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Si la gouvernance nationale a encore un sens à l’aune de l’Europe en marche (la question mérite d’être posée !), il faut très rapidement remettre en place le poids des contre-pouvoirs. Et que l’on ne me parle pas démocratie représentative opposée à la démocratie d’opinion ! Ni l’une ni l’autre ne sont idéales et c’est pour cela qu’il faut des instances capables d’empêcher, à tout moment, les dérives trop contre-nature ou les déviances trop crues.
L’un des derniers recueils de Galbraith s’intitule « Des amis bien placés », …. Toute une histoire !

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