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28/07/2006

DIX PLOME

Savez-vous que la CTI (Commission des Titres d’Ingénieur) organe on ne peut plus officiel impose désormais que pour obtenir le titre d’ingénieur (agréé par le Ministère de l’Education Nationale) le candidat doive justifier d’un niveau TOEIC en anglais ?
Ainsi, d’ici quelque temps (très peu, on y est déjà !), l’élite technologique de notre pays maîtrisera la langue de Shakespeare (ou, du moins, une pratique avérée de l’anglais, il ne faut pas rêver non plus) … sans aucune garantie qu’elle manie aussi (ou autant) sa langue maternelle, le français !
Vous allez dire, encore un réboussié (ça tombe bien !) qui nous gonfle avec de déclin de l’usage grammatical et la croissance exponentielle des fautes d’orthographe. Qui va nous bassiner avec l’inanité du langage SMS chez les d’jeuns.

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Honnêtement, je ne crois pas car j’ai toujours refusé le style ancien combattant « de mon temps, ma bonne dame, … » ! Par exemple, je crois que les SMS font partie d’un code différentiel que les gamins ont toujours renouvelé pour se créer un micro-monde à eux (zazou, argot, verlan, …). Ce jargon devrait être un plus, un adjuvant à la langue véhiculaire, le français. On échange des SMS avec les cops, mais on rédige un CV en bon français !
Non ce que je dénonce c’est l’énorme déficit de l’apprentissage de la langue maternelle. Comment peut-on arriver à bac plus deux, voire trois, (c’est la moyenne pour entrer en école d’ingénieur) avec un niveau de français largo sensu (orthographe, vocabulaire, grammaire, expression écrite) aussi pauvre (j’ai pensé nul !) ? Et chacun de se renvoyer la balle. C’est la faute à la méthode ! C’est la faute à la famille ! C’est parce qu’on ne lit plus ! C’est parce qu’on ne rédige plus ! C’est parce que les examens (ou examinateurs) sont laxistes ! …
Sauf que le constat s’avère dramatique pour la future « élite » : incapacité presque totale de rédiger un texte construit de trois pages sans « scories ». Incapacité presque totale de lire et de comprendre un texte comportant des termes sortant de l’ordinaire. Incapacité fréquente d’assimiler un énoncé formel légèrement complexe. On en arrive au point où cette carence handicape tout autre exercice demandant un décryptage, une structuration, une restitution à des tiers, soit à peu près tout le travail de conception exigé d’un ingénieur. Faillite d’un système qui a perdu progressivement du sens sous la double pression des hyper conservateurs et des hyper cogniticiens pédagogues, alternativement utilisés par les politiques en mal de réforme éponyme (cf www.apprentissage-lecture.com). Comme je ne me hasarderai pas à rajouter une pierre à ce périlleux édifice, j’en resterai à un constat brut : à ce niveau, les derniers élèves pratiquant une expression écrite « normale » sont … les étrangers francophones (malgaches, sénégalais, laotiens, … ).
Grevisse réveille-toi, ils sont devenus fous !

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