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16/09/2006

DIS, POURQUOI ... ?

On ne parle plus de finalité. On s’étourdit de taux, de milliers, de milliards, de méga, de giga, …on se vautre dans le quantifié. A tel point que même les chiffres se banalisent dans l’esprit de chacun. Qui imagine le trou de la sécu, le nombre de morts du 11 septembre, de la guerre en Irak, du tremblement de terre de Bam, du tsunami, … ?
Notre époque se vit comme incapable de former un avenir explicite et surtout d’avoir une opinion à peu près claire et assumée quant à cet avenir. Une époque au fil de l’eau, en quelque sorte, ou chaque jour suffit sa peine. Certes cette dimension idéologique, puisque c’en est une, ne date pas d’hier. Déjà les étudiants de mai 68 revendiquaient qu’on leur dise à quoi aboutissait la société de consommation. Non seulement on ne leur a pas répondu mais, aujourd’hui encore, « on » reste évasif voire muet sur la question.
La raison pour laquelle nous agissons (nous travaillons, nous payons des impôts, nous consommons, nous faisons des sacrifices, …) s’évanouit dans l’agitation quotidienne. La chercher, poser la question, relève aujourd’hui du subversif ou du ringard. Le primat de l’économisme en détient les ressorts. « Tais-toi et consomme ! » représente l’oukase des sociétés riches et, en contre-partie, « celui qui empêche le système de fonctionner ainsi ne peut être que criminel ou débile ». Le néo-libéralisme a réussi à extirper la question de la finalité de l’action sociale. Le courant libéral traditionnel restait ancré sur une finalité de satisfaction des besoins humains via le marché permettant d’en exprimer les préférences. Même Walras, paragon adulé des théoriciens économistes, se réclamait du socialisme quand il passait de « l’économie pure » à « l’économie appliquée », voire à « l’économie sociale », prônant même les coopératives ! La gauche socialiste, par peur de son audace, n’ose pas exprimer ses options naturelles : promouvoir une démarche individuelle et collective conforme à des valeurs humaines partagées. Elle louvoie, démagogise, évite les obstacles. La droite UMP se croit obligée de mener une croisade largement injustifiée contre les services publics, de démanteler le code du travail par principe, … En fait personne ne veut vraiment débattre des vrais grands enjeux de demain … et des réponses à leur donner. Or une société qui ne débat pas (nous devrions dire délibère) devient vite imprévisible, ingérable. Pour les uns comme pour les autres. Supprimez les syndicats et apparaîtront les coordinations, supprimez les MJC, apparaîtront les bandes, supprimez les associations apparaîtront les groupes spontanés, supprimez les lois apparaîtront les vendettas, supprimez l’expression apparaîtront les hurlements ! Supprimez la contestation apparaîtront les attentats !
Nous avons tous envie de savoir pour quoi nous ferions des sacrifices, comment vivront nos enfants (ou petits enfants), qui (et comment) les soignera, les éduquera, les logera. Comme rien ne vient d’ailleurs, peut-être nous faut-il nous prendre par la main et débattre entre nous dans nos contextes et avec nos réalités vécus. C’est sans doute cela la démocratie participative !!

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