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18/02/2007

LA SALLE À MANGER

La controverse du porte-avions m’a fait penser aux salles à manger de ma jeunesse. A l’époque, chaque foyer correctement aisé, possédait une pièce, appelée salle à manger, à peu près inutile puisqu’on n’y mangeait que quelques fois par an , et encore. Les meubles étaient cirés, les rideaux tirés, les verres alignés dans la desserte. Dans le buffet, il y avait la bouteille de muscat, la goutte et le pastis maison, parfois un peu de fine du Languedoc. Cette pièce sentait un peu le renfermé, c’était normal, et s’avérait, en fait, peu attrayante. Oui mais tout le monde en avait une « parce que ça se faisait ainsi ! » .
Le porte-avions représente la même incongruité. Il s’agit d’une pièce dont on ne se sert jamais sinon pour impressionner les pèquenots une ou deux fois par an, en faisant des rodomontades au large de quelques conflits exotiques. Cela coûte un max en fabrication d’abord, en entretien, carburant, personnels, ensuite … et, plus encore, quand il faut enfin s’en débarrasser, comme le montre la piteuse saga du Clémenceau !
Alors, oui, je crois qu’il faut devenir adulte et se déshabituer des jouets coûteux de décorum. Investissons dans de l’utile ou du rentable, voire du potentiellement rentable, tout le monde y gagnera. Écartons l’argument des chantiers navals. Il vaut mieux financier un paquebot de croisière qui rapportera ultérieurement qu’un hochet militaire stérile. Écartons l’argument de la défense contre les méchants. Un porte-avions, c’est à peu près aussi pertinent aujourd’hui en stratégie militaire qu’un dinosaure pour chasser la palombe ! C’est tout aussi mobile, discret, discriminant, … !
Alors messieurs-dames assumez ! Ne dites pas qu’il en faut un juste parce que l’autre dit qu’il n’en faut pas ! Battez-vous plutôt sur l’affectation de l’économie réalisée (pas seulement en investissement mais aussi en fonctionnement et en dépollution!). De toute façon il y a aussi des sous-marins à éviter, des missiles à bannir, des Rafales à continuer d’oublier. Parce qu’on nous tire des larmes sur le coût du moindre service public alors qu’on ne remet jamais en cause l’ineffable budget militaire aussi utile que la salle à manger de nos aïeux

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