03/09/2007
« DEJA COUCHÉ, ON NE PEUT PLUS TOMBER »
Bon, c’est pas tout, il faut rentrer ! Tristounette ladite rentrée !
Je ne vais pas vous raconter le désastre socialiste. Ni celui de l’Hérault, ni celui de La Rochelle. Poignant, comme dirait l’ancien maire de Quimper!
Oh, la gauche, arrête de gémir et de crier au loup. Arrête de dire que tu détiens la vérité ! « C'est pas parce que tu es belle qu'on t'aime, c'est parce qu'on t'aime que tu belle ! ».
Essayons seulement de donner un rayon de lucidité car la lucidité est la dernière déchirure avant le soleil, comme dirait René Char. (J’ai décidé aujourd’hui de mettre quelques pensées, en souvenir de mon instit préféré).
Lucidité « a meno » c’est-à-dire à profil bas. Sarko a eu la perspicacité de jouer sur les tabous qui sont légion dans notre bonne France. Et le tabou politique majeur c’est que les Français aiment la cohabitation, ça les rassure, mais personne ne l’avoue franchement. Alors le Nicolas aux poignées d’amour, leur a concocté une cohabitation fabriquée plutôt qu’une cohabitation subie. En impliquant de lui-même quelques figures socialistes assez incontestables (je ne parle pas de Judas-Besson instrumentalisé au point qu’il n’est même pas dans la commission Attali !) il se forge un « meilleur que mieux ». Ainsi il vide le PS de sa substance, disqualifie toute critique en frustration (cf Hollande), minimise à bon compte son emprise majoritaire (cf un gouvernement beaucoup moins unicolore que possible), calme les ardeurs de ses sous lieutenants aux dents trop longues ( cf les « déçus » de l’UMP). Olé ! Dès lors, je crois qu’il faut que la gauche joue le même jeu tactique. Plutôt que de s’enferrer dans une critique dont les effets sont désamorcés « ex ante » et qui devient de facto inaudible pour le citoyen, il semble préférable de procéder à une « participation » fabriquée et non subie. La réponse du berger à la bergère ! Puisque tu me piques des fleurs, je te propose myself un bouquet. Cela s’appellerait par exemple « plateforme de gouvernance », c’est chic et sans doute plus utile que d’ergoter sur des détails ! Sans perdre son âme mais en recentrant sur l’essentiel, la « co-régulation » incarnerait réellement le modèle scandinave que tout le monde louange. Ainsi nous pourrions légitimement dénoncer après avoir tenté d’infléchir, adhérer après avoir débattu. Une bonne petite IVème République en somme et enfin efficace comme le français moyen l’aime ! Comme dit le dicton « Mieux vaut danser avec le diable que d'attendre l'ange qui peut-être viendra te tuer ». La gauche qui se dit révolutionnaire mais qui n’est en fait qu’antiréformiste, deviendrait l’arène de Besancenot et de son projet de mutualisation des « non ». En souhaitant que cette hydre puisse fournir un aiguillon crédible et inspiré.
Lucidité « a màs » implique de voir la réalité telle qu’elle est. Le socialisme ne sera plus – s’il l’a été un jour - une idéologie nationale. On ne peut plus corriger avec des instruments dérisoires des dérèglements mondialisés. « On ne traverse pas la forêt sauvage avec un ticket de zoo ». La concurrence se gère à l’OMC, la monnaie à la BCE et au FMI ! Alors mettons nous au niveau des enjeux, au niveau d’une globalisation pertinente, d’abord européenne, voire plus. La régulation indispensable à la pérennité de l’économie humanisée voilà le seul enjeu de la gauche. Qui, où, quand, comment, le chantier s’avère vaste et profond. Des chercheurs économistes se sont avancés sur cette voie. Des penseurs systémistes ont fourni les instruments méthodologiques. Il faut que les acteurs citoyens s’approprient ces avancées pour bâtir la trame de la voie différentielle qui nous sauvera peut-être, ou du moins aidera nos descendants à conserver une nature sociale. Le monde peut-il encore être sauvé par quelques-uns ? Comme disait l’autre "On n'est pas orphelin d'avoir perdu père et mère, mais d'avoir perdu l'espoir."
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