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21/01/2008

NOUS SOMMES TOUS DES ÉVALUATEURS.

L’idée d’évaluer les ministres, avatar managérial des jurys citoyens ségolénesques, ne saurait esquiver l’évaluation du chef de tous, Nicolas lui-même.
Sans mollir, nous proposons un « scoring » noté du président.
Pour cela trois critères d’appréciation : le tripode du pouvoir efficace depuis l’aube des démocraties: panem, circes, spes, en clair pouvoir d’achat, distraction, espérance.

En inversant l’ordre, disons que sur le discours d’espérance, la réflexion mérite du 10/20. Certes le magasin est bien choisi, car l’enseigne Edgar Morin représente à la fois la modernité, l’humanisme et la rupture. Plus un alliage d’universalisme et de parisianisme qui sied bien à un sociologue praticien et conférencier, alternant Porto Alegre et les salons rive-gauche. Avec un peu de piment made in communisme, certes de jeunesse, mais dont le goût est bien fondu, tel un tanin de Saint Estèphe. Donc un fonds de commerce haut de gamme. Hélas, on a l’impression que le produit acquis est un achat hâtif d’article en solde. La politique de civilisation made in Sarko s’avère dépareillée (il faut avoir assimilé la systémique, les principes dialogique, récursif organisationnel et hologrammatique, … pour en goûter l’intérêt), de taille un peu trop grande (n’est pas Allende qui veut), avec quelques boutons en manque (cf Pierre Haski . Edito diffusé jeudi 10 janvier sur Europe1). Mais, bon, eu égard au vide sidéral des propositions alternatives des autres leaders politiques actuels, accordons la moyenne pour encourager la tentative ! Quant aux travaux appliqués sur ce thème, nous serons plus sévère. Sans parler d’une pratique qui, en fait, ne puise aucune once d’inspiration au morinisme ci-dessus, sans même évoquer les tendances liberticides de certaines lois en cours qui ne sauraient cadrer avec un quelconque registre humaniste, rien n’accrédite des lendemains qui chantent. Les mots-concepts sonnent creux, ne trouvent pas essor dans la bouche de celui qui s’est construit un look de faiseur plus que de penseur. De la même façon que l’écrin contextualise de bijou, le personnage contextualise le mot. Sarkozy se marie mieux avec racaille, qu’avec civilisation. Lucides, les coachs ont convoqué à la hâte deux subterfuges: le développement durable et Dieu. Nous avons déjà dénoncé l’oxymore du premier bonneteau (cf Grenelle de l’environnement). Nous stigmatisons la « laïcité positive » tartinée par le président. Ce second leurre, Dieu, la religion catho, vise à flatter les rosières et les bien pensants, voire les allumés de la messe latinisée, « L’ordre les valeurs, qui se perd et c’est dommage, pas vrai m’ame Michu ? ». C’est d’autant plus pitoyable que l’icône choisie de cette religiosité ravaudée s’incarne dans J. M. Bigard prieur précoce. Donc 7/20, avec la mansuétude du jury ! Car une vraie politique de civilisation, cela commence par du structuré, du solide, du consistant. Du débattu, de l’interactif, du partagé. Pas un gribouille d’idées qui sonne creux, en écho dérisoire, dans un forum vide de sens.

Côté jeu et cirque, par contre, c’est très bien ! De l’original (angine blanche, barbecue, divorce, Carla, Kadafi, …), renouvelé avec une virtuosité de prestidigitateur. Le Hitchcok de l’actualité c’est lui, mesdames et messieurs ! Bateleur, keke, séducteur, censeur, conteur, et même chansonnier parfois habillant les malheureux spectateurs un tout petit peu réactif (pas vrai Joffrin ?) 18/20. Attention tout de même aux prochains trimestres. La qualité dudit spectacle est fondée sur la rapidité de zapping. L’agenda 2008, imaginé dans la note précédente, donne une idée de la quasi impossibilité de tenir en haleine le spectateur de façon continue et renouvelée. Cela peut lasser, ennuyer, irriter même le bon public lecteur de Gala, Voici, Match ! Les masses risquent de reprendre goût aux valeurs plus stables et plus traditionnelles qui siéent mieux à la fonction présidentielle. Il ne faut jamais désespérer … f33520d512816376f11dea6a4744fd00.jpg

Enfin, en ce qui concerne ce qui fait bouillir la marmite, le fric, le blé, plus doctement le pouvoir d’achat, la note que j’attribue s’avère une sanction : 5/20 ! Cette note est d’autant plus salée que le candidat s’était vanté de ses capacités à faire un tabac en ce domaine. Résultats : une copie inconsistante, débutant par une introduction inopportune de distribution de cadeaux à des nantis, ponctuée ensuite d’injonctions à des tiers (distributeurs), de conseils dérisoires, d’aveux d’impuissance (les caisses sont vides), de fausses hausses de revenu (plus d’HS !), de mesures en trompe l’œil … Or, m’ame Michu s’aperçoit bien, elle, que les légumes de sa soupe, les prix de ceci ou cela flambent, en même temps que le revenu du ménage s’effrite continuellement. Rien de vraiment efficace non plus pour un proche avenir qui s’annonce gris-noir en fonction du « ciseau » d’une poussée inflationniste annoncée et de difficultés bancaires masquées. A quoi il faut ajouter une ambiance récessionniste liée à la faiblesse de la croissance américaine. Seul argument avancé : « C’est la mondialisation, M’ame Michu ! On n’y peut rien ! ». Un peu court jeune homme, d’autant que les américains en cause, moins idéologues qu’économistes, se tournent vers des mesures keynésiennes pour se sauver … alors que les penseurs de Bercy considèrent ces outils conjoncturels comme diaboliques. Et que, les élections municipales se profilant, il est urgent de ne rien bousculer.

Cette évaluation sera renouvelée périodiquement. En bon censeur, je souhaite que le score s’améliore sensiblement. Ne serait-ce que parce que les retombées nous concernent en premier lieu. Si les choses se gâtaient vraiment, monsieur N.S., boosté par son passage à l’Elysée, se vendrait cher à un cabinet de conseil international, je ne me fais aucun souci là dessus ! Il n’en serait pas de même pour la grande majorité des Français, aussi bien ceux qui ont toujours pensé que cet homme était dangereux (j’en fais partie), que ceux qui ont cru – le temps d’une élection - en un personnage novateur et providentiel apte à impulser les réformes exigées et exigeantes. Ah, que nous n’ayons -enfin- trouvé celui ou celle capable d’assumer cette mission avec suffisamment d’ataraxie !

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