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26/08/2008

HEUREUX LES EPIS MURS ET …

Je n’ai jamais pu encadrer Charles Peguy à cause de cette métaphore poétique !
Elle m’est revenue à l’esprit en écoutant les parents éplorés de       , un gamin de vingt ans, tiré comme un lapin dans une gorge poudreuse d’ Afghanistan. Les beaufs diront "Il s’était engagé, c’était son métier, …". Les gradés, aux médailles aussi nombreuses que leurs années de service, avanceront qu’il avait été averti du caractère mortifère de sa mission, qu’il avait reçu un entraînement idoine pour ces opérations guerrières. Les conseillers du Prince pesteront que les responsables «terroristes» ne sont pas afghans, comme si ça changeait quelque chose à la dangerosité des balles.  Foutaises !! Tout cela me fait froid dans le dos !

Fauch.jpegEn effet, monte en moi une analogie dramatique. J’ai un oncle qui est mort à la guerre à vingt ans. Engagé à dix-huit, suite à une déception amoureuse, tué en Syrie par les Druzes dans le désert éponyme. Imaginez un gamin de la Haute Vallée de l’Aude embarqué dans un conflit improbable, aussi vulnérable dans cet environnement qu’un lièvre traversant la pelouse du Parc des Princes lors d’un Congrès de chasseurs ! «Heureux ceux qui sont mort dans une juste guerre» dixit Peguy. Cherchez sur Internet «Guerre contre les Druzes». Vous ne trouverez (presque) rien de ce conflit oublié, aux confins de la Jordanie, destiné à mater une rébellion religieuse que nous avions (avec les Anglais) largement suscitée!

L’ Afghanistan ce n’est pas mieux en tant que « paysage » qui est pour l’essentiel couvert de montagnes, qui n’a presque pas de routes, est très peu urbanisé et entouré de pays dont la sympathie pour nous s’avère plus que douteuse. Pas un désert mais presque, avec des canyons partout, bonjour le couloir du Parc des Princes ! Pas mieux en tant qu’opportunité guerrière puisqu’il s’agit d’une guerre éminemment religieuse. Nous nous battons, via l’OTAN il ne faut pas l’oublier, contre les Talibans, autrefois soutenus par les américains, afin de contrecarrer les russes. Talibans soit, par définition, «étudiant» ou «chercheur» qui adhère à un mouvement fondamentaliste musulman sunnite. Même si l’agité de l’Elysée nous explique, en ricanant, que nous défendons, dans cette région, la liberté du Monde, permettez-moi d’en douter. Il n’a pas osé «l’axe du mal»  mais presque, le petit-bush-du-pauvre ! Son secrétaire, lui, n’a pas hésité dénonçant «une sorte d'internationale du terrorisme islamiste». Le destin du Monde ! Faut pas déconner !
"On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour des industriels", somme toute, je préfère largement Anatole France à Péguy.
Faut pas chercher des leurres lointains pour faire passer la pilule locale, à l’instar de la stratégie des dictateurs les plus éculés.
Surtout quand la vie de gamins de vingt piges est en jeu !

20/08/2008

BRÈVES DE VACANCES

Pratiquement TOUS les indicateurs économiques de la France sont mauvais. En même temps des postes sensibles de la demande des ménages subissent une hausse programmée (gaz, électricité, essence, …) de même que certains prélèvements. Si un gouvernement de gauche affichait un tel désastre, les « acteurs principaux » hurleraient à s’en péter les cordes vocales à l’incurie idéologique. Or, que voyons nous ? Une équipe Fillon qui se défausse sur la conjoncture européenne (voire mondiale), qui la joue « volontariste » (Nous prenons les choses en mains !???!)en trompe l’œil pour ne pas dire en trompe couillon. Une opposition flasque et pointilliste qui semble hésiter entre la « collaboration » et la personnalisation. Les sondages révèlent sans surprise que l’opinion sanctionne les socialistes de cette mollesse coupable. Mais dans quelle époque vivons-nous ?

La crise financière mondiale fait remonter à la surface un nouvel « avatar » : les ARS. Les obligations ARS - "auction-rate securities" - sont des produits financiers qui avaient été vendus à des investisseurs comme des titres facile à négocier. Mais ces placements ont été bloqués par la crise financière et plusieurs dizaines de milliers d'investisseurs ne parviennent plus aujourd'hui à revendre ces obligations, un marché évalué à plus de 300 milliards de dollars par les analystes. Les autorités reprochent aux banques d'avoir trompé les investisseurs sur la nature des ARS et ont imposé un accord. L'accord prévoit le rachat de 8,3 milliards de dollars de titres ARS aux clients individuels et 10,3 milliards aux clients institutionnels. Il s'accompagne de 150 millions de dollars de dédommagements, dont 75 millions pour la Justice de l'Etat de New York, et le reste pour les autorités impliquées. C’est autant de liquidités, déjà largement raréfiées, qui vont être ponctionnées sur les banques … réduisant encore les possibilités de crédits.

La guerre d’Ossetie réveille les vieux démons de la guerre froide. Il est de bon ton, chez nous, de stigmatiser l’agressivité de la Russie. Certes je ne donnerai pas un blanc seing au Kremlin.  Mais le jeu des USA consistant à monter des bases quasiment aux frontières russes (Pologne, Georgie, Ukraine, …) est de nature à énerver, voire exaspérer les poutine-boys. Qu’arriverait-il si ces derniers faisaient de même à Saint Pierre et Miquelon, à Haïti ou à la Barbade ? Ensuite, il ne faut pas avoir la mémoire sélective. Les russes refont aux américains le coup qu’ils avaient joué au Kosovo (dans le rôle de l’Ossétie) vis à vis de la Serbie (dans le rôle de la Georgie). L’assaut donné par le gouvernement pro-occidental de Géorgie contre les indépendantistes ossètes alliés des Russes a placé Moscou dans le même rôle que celui de l’OTAN quand les Serbes ont attaqué les Kosovars. Les russes sont de bons joueurs d’échec !

Chapeau, en passant, à Claude Saurel entraîneur actuel de l’équipe de rugby de la Russie, pour sa prise de position franche contre l’intervention de ce pays en Georgie (qu’il a entraînée pendant plusieurs années) en démissionnant de ses fonctions. Comme le courage des sportifs n’est pas une denrée courante en ces périodes de JO, saluons celui du biterrois qui honore le rugby en démontrant qu’il n’est pas que le repère de « bourrounes » hydrocéphales.

Il n’est point besoin d’aller en Chine pour voir la censure s’exercer sur le Net ! Chez nous, en France 2008, un site exposant les relations entre Sarkozy et la CIA, « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française » (http://www.voltairenet.org/article157210.html.  Error 404). Vrai ? Faux ? Ce n’est pas le problème, il y a des lois pour cela (diffamation). Le problème réside dans des pratiques d’un autre temps, d’un autre monde !

L’arnaque du libéralisme mondialisé et financiarisé est parfaitement démontée par l’économiste Samir Amin dans Marianne2.fr, le site de l’hebdomadaire Marianne. La pédagogie de ce chercheur, mondialement connu et respecté depuis une trentaine d’années, vaut le déplacement. Sans faire redondance, je citerai ces chiffres de Morin (Le Nouveau Mur de l'Argent, Seuil, 2006) qui mettent en exergue le caractère « irréel » de l’économie (ou plutôt de la finance) internationale. Seuls une trentaine de malheureux milliers de milliards de dollars correspondent à de la vraie transaction pour les besoins humains (dont une grande partie en services) comparés à un millier de milliards de « mousse  spéculative ». Cette dernière étant, de plus, agitée par moins d’une dizaine de banques. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

 

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Les jeux olympiques se déroulent dans la liesse mondiale. Les records tombent comme à Gravelote. Entraînement ou technique ? Combinaison ou équipement ? Ou bien … des dopes qui ne sont pas encore détectables ? Ainsi le GW1516, testé depuis 2004,  augmente artificiellement l’activité d’un gène qui contrôle la croissance cellulaire dans les muscles, tout en inhibant le stockage des graisses. Administrée à des souris, cette substance « a transformé ces dernières en marathoniennes, en l’espace de 4 semaines » constate le Dr Ronald Evans de San Diego, en Californie. Les "super souris" ont augmenté leur endurance de 70%, comparées à des congénères sous placebo. Et leur performance à la course donc, a été améliorée de 68%. Bon, allez, on ne va pas vous gâcher le plaisir !

08/08/2008

RUGBY DE TAUPES

Avant l'avalanche pékinoise, la logorrhée olympique qui va nous submerger, je me suis régalé avec mes matches des tri-nations. Que du bonheur, du jeu, du jeu, encore du jeu!
Alors j'ai observé et j'en ai tiré quelques enseignements pour faire en sorte que le rugby français ne tombe pas dans les mêmes ornières que le foot du même pays: autosatisfaction et défaite récurrentes.
Première différence majeure entre jeu du nord et du sud: la recherche de l'intervalle. Les joueurs du sud, dans la plupart de leurs actions tentent de pénétrer ENTRE les adversaires, là ou peut exister une faiblesse potentielle, et non, comme nous le faisons, à percuter frontalement le joueur opposé. Il arrive ainsi de voir des percées, des ouvertures, ... et beaucoup moins de "petits tas" hideux et sans intérêt véritable. En effet, hormis pour fixer l'adversaire de temps à autre, les percussions mauls, voire pick and go, n'apportent pas grand chose, sauf lors d'une domination outrancière, ou d'une protection de résultat en fin de match. Et le spectateur s'ennuie mortellement!
Cette recherche d'intervalle va de pair avec la ligne d'avantage. La percussion sur l'homme se traduit rarement par un gain réel de ce point de vue. Même pour les fameux "impacts players"! Via l'intervalle, avec en sus un passage de bras, la progression est significative et l'on joue sur un adversaire contraint de reculer.
Seconde différence: la libération rapide du ballon et une transmission volontariste vers l'aile afin de tenter la percée au point opportun. Chez nous, ça commence par un ballet de politesses derrière les tas: je le prends, non, pas encore, tu le veux, non toi, ou peut être un plus gros...,  la transmission s'avère ensuite laborieuse, avec des appuis de demi de mêlée peu maîtrisés qui obligent à faire un ou deux pas avant la passe, et des cadrages approximatifs, toutes choses qui rendent caduques la plupart des tentatives d'ouverture.
Troisième différence: la polyvalence des acteurs. C'est-à-dire que les quinze joueurs sur la pelouse sont capable d'exécuter les mêmes cinq ou six "gestes" fondamentaux. Il ne faut pas confondre! Il ne s'agit pas de demander au pilier de se muer en trois quart aile ou inversement, mais de permettre à ce pilier de prendre un intervalle, de passer les bras, de taper au pied, ... et à ce trois quart de créer un maul, de percuter, de pousser, ... selon les besoins de l'action et leur positionnement. On appelle cela la variété requise. La tendance va donc dans le sens de quinze joueurs semblables "costauds, rapides, agiles, adroits au pied, bon plaqueurs" et dotés d'un bagage de gestes égal. Or, nous sommes en train de retomber dans des spécialisation par poste comme d'antan! Des piliers ventrus, des demis fluets, ...
Dernière différence, et elle est de taille, la qualité de l'arbitrage. Les arbitres du sud (du moins la majorité) tentent de "tirer le maximum de jeu" selon l'expression de Félix Lacrampe. Ils font la part entre fautes vénielles et fautes dirimantes, passent sur les premières et sanctionnent les secondes. C'est cela un directeur de jeu. Ils ne parlent pas, ne hurlent pas, ne commandent pas aux joueurs, ne hachent pas la partie. Nous, nous supportons la prétention de personnages qui veulent avoir la vedette, monopoliser la caméra pour que leurs petits neveux les voient bien à la télé, donner des ordres aux joueurs en cours de jeu alors qu'on leur demande, seulement, d'arbitrer sobrement.
L'ensemble de ces différences contribue à un jeu rapide et continue. N'est-ce pas aussi une question de capacités physiques qui ne nous permettraient pas de tenir ce rythme? Les petits tas, les ralentissement par le sol, les percussions de un mètre cinquante, ... sont plus propices à une dépense d'énergie ... moyenne!
Enfin, ce n'est pas une différence mais une remarque, arrêtons de faire coacher des obscurs. Je ne sais plus qui disait "on de fabrique pas des morceaux de ciel bleu avec des taupes!"arton2 1.jpg