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27/11/2008

LES ELECTEURS NE VOTENT PLUS LÀ OU ILS HABITENT.

Bon, je ne vais pas ajouter quelques banalités supplémentaires aux conflits intestins du PS. Tout a été dit, redit, rabâché à l’envi ! Pourtant on ne peut passer sous silence un tel schisme.
J’ai donc décidé de l’attaquer selon des angles différents. Un premier angle «méthodologique» et un second «prospectif».

Dans nos sociétés dites évoluées (en la matière on vise seulement de taux d’alphabétisation) le système de vote démocratique couramment utilisé s’avère largement désuet. Un mode de scrutin est une façon d’établir entre un ensemble de départ comprenant les candidats et un ensemble d’arrivée regroupant le(s) vainqueur(s) un lien qui soit jugé légitime par la population concernée. Or, «les élections devant refléter de préférence le voeu de la majorité et non celui des plus habiles au jeu électoral, il paraît souhaitable que tous les acteurs maîtrisent les règles de ce jeu», Charles Dodgson dixit. Le scrutin uninominal à deux tours, généralement usité actuellement, ne remplit pas cette ambition, hormis quand les opinons sont tranchés (style 40/60). Tout d’abord la manipulation de l’offre de candidat biaise le choix du citoyen. La restriction comme la multiplication avec des candidats clones (Taubira, en 2002), conditionne sa préférence pondérée. L’information recueillie par l’électeur pour la désignation du futur vainqueur n’est donc pas axée sur sa préférence stricte mais en raison du choix électoral qu’il privilégie. La nuance entre les deux n’est pas triviale. Les électeurs sont conduits à faire des choix stratégiques, de sorte que le choix pourra parfois s’éloigner largement de leurs préférences. Le vote peut être utile ou contre et non plus être un vote de conviction. Ainsi les 82% de Chirac ne sont absolument pas un vote homogène de partisans ! Les électeurs ne votent pas vraiment où ils habitent !
Le vote de valeur est un système de vote différent de celui que nous venons de citer. Le principe est simple : au lieu de voter pour un tel, et par conséquent contre tous les autres, l'électeur donne une valeur à chaque candidat, par exemple de +2 à -2. Ainsi, la question posée à l'électeur n'est plus « dites le candidat que vous préférez", mais "donnez votre opinion sur chacun des candidats » avec des « notes » : Très Favorable (+2), Favorable (+1), Neutre (0), Hostile (-1), Très Hostile (-2). Au dépouillement, on fait la somme algébrique des points attribués par tous les électeurs à chaque candidat. Celui qui obtient le plus de points l'emporte. Dans le système actuel uninominal, il est impossible :
* de différencier entre un vote par dépit ou un vote de franc soutien.
* de comptabiliser ceux qui sont hostiles à tel ou tel candidat.
Le vote de valeur, prenant en considération ces éléments, l'interprétation des résultats serait probablement plus représentative de la volonté électrice. Ce type de vote réduit les jeux politiques de ralliement contre-nature (style Fabius-DSK) et limite le sentiment des électeurs de se faire piéger par le système et par la nécessité du "vote utile". Pour ceux qui sont intéressés, Michel Balinski et Rida Laraki (chercheurs au CNRS et au laboratoire d'économétrie de l'Ecole polytechnique) ont fait des recherches, des communications et des tests intéressants sur le sujet. (Le dilemme du vote "utile" par M. Balinski et R. Laraki. Le Monde 30.03.07 ). Ainsi la pantalonnade socialiste aurait été évitée.


Second volet, quelles conséquences les errements du PS peuvent-ils avoir ? Sur ce plan, je crois que l’économie va (hélas !) bouleverser le politique. La crise financière, quoiqu’en disent les « gouvernants » ( !) et quoiqu’ils fassent en termes de milliards jetés dans « l’économie casino » actuelle, n’est pas éradiquée, loin de là. Elle génère donc des anticipations négatives de plus en plus restrictives de la part des acteurs économiques. À l’horizon du printemps 2009, l’économie réelle va subir un effet tsunami de cette onde financière que l’on commence à ressentir dans les industries « vigies » que sont l’automobile et le bâtiment. La logique systémique qui interrelie les secteurs va accentuer les effets chômage, baisse de revenu, rétraction de la consommation (finale et intermédiaire), faillites, … Ce scénario ne concerne pas que la France mais bien l’ensemble du monde (la globalisation aidant) via « l’effet papillon » cher à la théorie du chaos. Les US, la Chine, l’Europe, le Japon, les Dragons,  les émergents, les en retard, … Chez nous, les électeurs qui se retrouveront comme spoliés de leurs convictions profondes réagieront d'autant plus violemment. Et là, les digues sociales que constituent (constituaient ?) les partis politiques et les syndicats , vont-elles tenir ?

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Rien n’est moins sûr, car à force d’affaiblir les oppositions et de dénigrer les représentations syndicales, on peut craindre des mouvements « spontanés » contre ceux qui, depuis deux décennies, nous louent le libéralisme triomphant. Adossés au mur, les naufragés de la dépression vont imploser. La responsabilité des libéraux qui les ont conduits dans ledit mur, sera invoquée au tribunal de la rue et condamnée dans la rage de ceux qui auront perdu le meilleur de leur espérance. C’est vous qui nous vantiez les crédits hypothécaires, la retraite par capitalisation, l’augmentation du temps de travail, la baisse des salaires, la privatisation des services publics ? Qu’avez-vous à dire pour justifier vos fortunes impudiques, vos parachutes dorés, l’épuisement de la planète et, par-dessus tout, votre mépris ? Qu’avez-vous à mettre en place pour éviter le plus grand schisme mondial de tous les temps ? L’opposition sera-t-elle alors capable de se saisir du flambeau de la mutation impérative ?
Je voudrais avoir tort, n’être qu’un augure, voire un mauvais haruspice, au pessimisme débordant. Mais, jusqu’à maintenant je ne me suis pas trop fourvoyé.
Alors, à l’aune de cette préoccupation majeure, la brouille Ségo-Aubry et leurs épigones, risque d’être plus dérisoires encore que les différences jadis commentées entre «Guesde qui avait le front très dégagé, mais une grande barbe socialiste, alors que Blum portait moustache et lunettes comme la bourgeoisie parisienne.» Dis papa, où il habitait Léon ?

"Je ne sais plus", se lamentait-il. "Il faisait noir, je n'avais pas mes lunettes ... Ils sont venus à plusieurs; il y avait un Portugais, un président de la République, un Animateur TV, un Parachuté du CAC 40, une Madone blanchie, une Cht’i boudeuse, et puis après, une chose en amenant une autre, d'autres sont venus, des nains chinois, des papys talibans, des démocrates métissés, des noirs efflanqués ... Et puis ensuite ... Non... Oh mon dieu!..."
Silence.

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