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25/05/2009

HEU … ROPE !

Les prochaines élections européennes n'enflamment ni les électeurs, ni les politiques, ni les medias, c'est le moins que l'on puisse dire. Alors, je vous propose pêle-mêle, un certain nombre de clichés peut-être explicatifs.
Premièrement l'Europe c'est une régulation subsidiaire. En effet quand les gouvernants d'un pays n'ont pas envie (ou le courage) d'imposer quelque chose ils passent la balle  à Bruxelles. Soit en faisant réguler d'en haut, soit en «chargeant» le niveau supérieur, soit en disant que ce n'est point possible à cause de lui (cf  TVA). On nous a tout fait sur ce domaine et il n'est pas étonnant que l'Europe apparaisse comme l'empêcheur de tourner en rond.
Deuxièmement, l'Europe sert de guichet de subventions et en fait tout le monde est mécontents : ceux qui se font plumer car les subventions ne viennent ... que de l'argent des contribuables, et ceux qui touchent parce qu'ils voudraient plus, notamment en agriculture.
Troisièmement, l'Europe c'est  un trafic politique opaque. Les groupes n'épousent pas les frontières des clivages français et personne ne comprend bien les alliances et les apparentements. Avec, en plus, l'absentéisme maintes fois dénoncé des «leaders» et leur faible motivation à la candidature qui l'explique sans doute.
Quatrièmement le jeu du marché politique national  qui fait que chaque fois qu'une décision apparaît favorable elle est « récupérée » au profit d'un groupe politique interne, voire d'un homme national (Sarko n'est pas le dernier !).
Cinquièmement, le fonctionnement de l'institution européenne s'avère complexe et mal expliqué. Entre les élus, les commissions, les commissaires, la BCE, ... les gens se perdent. Comme les électeurs ne reviennent pas à l'école, ils n'ont que les maigres explications des journaux ou magazines ... qui n'en font pas des tonnes là dessus. La faible couverture des rédactions des chaînes de télé des sessions européennes ne contribue pas à des « travaux pratiques » formateurs. Il existe pourtant des sources d'informations européennes très fournies (cf http://europe.cidem.org/publications.php?theme=6)  mais hélas peu consultées.
Sixièmement, le mépris desdits électeurs que l'on a bafoué lors du vote «non» majoritaire en s'asseyant dessus, et que l'on bafoue par anticipation en prolongeant Barroso ex-nihilo, dès à présent. Le mépris des décisions prise par Bruxelles quant à la règle du déficit budgétaire par la France et l'Allemagne notamment. Le mépris de l'avis européen concernant la fameuse loi Hadopi. Et, inversement, la méconnaissance des us et coutumes locales par les eurocrates, qui irritent les tenants de traditions (chasse, corrida, pêche, gavage des oies,  vin rosé,  ...)
Septièmement, l'impression souvent juste que l'Europe n'a aucune volonté d'harmonisation des grands problèmes quotidiens qui concernent les français : fiscalité, droits sociaux, sécurité, santé, religions, traitement du chômage, justice, paradis fiscaux, diplômes, ... Or, en période de crise, c'est ces thèmes-là qui préoccupent les gens.
Huitièmement, hormis peut-être pendant la gestion de la crise (et encore cf la stratégie unilatérale de la GB), le débat européen ne présente aucune homogénéité sur la défense et les grands problèmes planétaires (la pollution, la Palestine, le réchauffement de la planète, ....). Aucun véritable projet de politique étrangère et de défense n'émerge. Les intellectuels n'y trouvent pas leur compte et se replient sur des positions nationalistes voire communautaires.Millo.jpg
Neuvièmement, l'Europe fleure, à tort ou à raison, le parfum du libéralisme ce que les Français continuent à exécrer. La crise et les milliards soudain apparus pour sauver les groupes bancaires ou automobiles n'ont pas amoindri ce ressentiment. Les faillites, les délocalisations intra ou extra communautaires qui se multiplient exacerbent l'idée que le « modèle français » est battu en brèche. Le chômage enfin, souligne la faible volonté européenne à ériger des «barrières sociales» que réclament beaucoup de syndicats.

Sans doute faut-il croire que l'Europe est un «projet générationnel». Quand les écoles, les collèges, les lycées, les facs, les stages et les Erasmus  auront permis aux générations montantes de véritablement «vivre» le concept d'union européenne alors, et alors seulement, on pourra espérer des électeurs éclairés et motivés à construire un espace de paix et de collaboration tous azimuts.

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