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31/12/2011

VŒUX 2012

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15/12/2011

LES NOUVEAUX GUEUX ENDETTÉS NE VIVENT PLUS EN DÉMOCRATIE..

Il faut arrêter de culpabiliser à mort les populations à des fins électorales. Hormis Mélenchon et Le Pen (sous des formes et des buts évidemment différents !) tous le candidats nous font pleurer sur la crise en référence à une dimension morale absolument incontournable selon laquelle quiconque ne promettant pas du sang et des larmes serait un aventurier irresponsable. Et tous prennent le risque d’entraîner d’inutiles souffrances économiques pour sacrifier au dogme. Et le président non encore candidat, fringué de noir, cravate noire tel un officiant de chez Roblot, nous tance à longueur de visite en France profonde. En Europe, l'Allemagne et son «tender*» français font la leçon aux pays endettés : rigueur salariale, coupes budgétaires, réduction des fonctionnaires. Des leçons qui sont des injonctions reprises par le Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne (BCE). Les nouveaux gueux endettés ne vivent plus en démocratie, comme l’affirment James K. Galbraith** et Aurore Lalucq dans un article du Monde qui est un modèle de lucidité et de clarté***. Or, «les erreurs du passé ne peuvent être annulées. Tout ce que l’on peut faire est d’en minimiser les coûts, puis ensuite de véritablement réformer le système de sorte qu’elles ne se répètent pas» dit Thomas Palley. Or ni l’un ni l’autre n’est en cours à mon avis !

Minimiser les coûts consisterait avant tout à protéger les avoirs réels (épargnes et biens) et à mettre en branle une réforme réelle du système monétaire international telle que soit prévu un fonctionnement viable pour l’avenir et non la conservation plus ou moins déguisée des intérêts de certains par des contorsions paradoxales «dues à des idées économiques réactionnaires, à une architecture défectueuse et à un climat politique toxique», selon les mêmes J. K. Galbraith, A. Lalucq (article cité) qui enfoncent le clou «Car en Europe, les termes du débat sont hermétiques aux idées nouvelles, la survie politique reposant sur la capacité à faire "le ménage" dans les comptes publics. Tout est fait pour ne pas affronter la réalité: la crise bancaire. Chaque réunion européenne conduit à l'adoption de sous-mesures perfides et de vraies fuites en avant. Quant au sort des plus faibles, il est au mieux considéré comme un dommage collatéral, voire comme un mal nécessaire». Fermez le ban !

bourse.jpgLe dommage collatéral se réveillera-t-il ? Peut être s’il arrive à s’extraire de ce brouillard malsain de contre vérités qu’on lui distille à longueur de journaux papier, télé ou web. Il le faudrait, car stabiliser le système financier et bancaire n’est pas suffisant. Il reste à trouver un (nouveau) moteur qui anime l’activité économique réelle. Le piètre affichage du «consommer français» (Bayrou, Sarkozy, Hollande, Le Pen, Dupont-Aignan) ne saurait convaincre le moindre quidam doué d’un peu de jugeote !

Oui, cette crise n’est pas que financière. Pour qu’une économie fonctionne, elle a besoin de crédit, mais pas seulement. Côté investissement, pour qu’une opération de crédit ait lieu, il ne faut pas qu’un prêteur, il faut aussi un emprunteur. L’emprunteur doit avoir une raison d’emprunter c’est à dire une espérance raisonnable de profit et un actif lui permettant de le faire. Pour cela il faut qu’il vérifie qu’il existe une demande solvable disposée, ou qu’il crée une demande nouvelle grâce à une innovation. Ce n’est pas (plus) le cas de la France dans beaucoup de secteurs. Il ne s’agit donc pas que des banques, ou que du pouvoir d’achat, ou que de la redistribution des revenus, ou que de l’offre globale, que… mais de tout cela ENSEMBLE. Il me souvient d’un jeu de simulation d’une économie, SIPSE, un des premiers jeux systémique que nous faisions tourner dans les années 80 avec des étudiants qui s’en sortaient assez bien. Un jour nous l’avons fait tourner avec des banquiers réels de la Banque de France et de banques privées. Les résultats furent catastrophiques et révélèrent l’incapacité à raisonner en intégrant interconnexion des décisions. Bien sûr ils furent unanimes à nier les faits et à rejeter les causes sur l’irréalisme de SIPSE. Avec le recul on a là une des explications de l’état du Monde actuel !

Que faire ? J’emprunte à Pierre Calame**** huit propositions qui me paraissent sensées :

Premièrement, nous avons besoin d’un accord mondial, un nouveau Bretton-Woods qui aborde ces trois sujets connexes: les systèmes monétaires, la régulation financière et la régulation énergétique. Ces trois points ne peuvent être traités séparément.

Deuxièmement, nous devons pour cela adopter une approche multilatérale, associant les grandes régions du monde : l’Amérique, l’Europe, le Sud-Est asiatique (la Chine et les pays voisins) et probablement l’Asie du Sud (l’Inde et ses voisins).

Troisièmement, nous avons besoin de taux de change stables entre ces quatre régions, révisés régulièrement et contrôlés par une organisation internationale, sans doute le FMI.

Quatrièmement, nous avons besoin de nouveaux mécanismes de régulation efficaces et réellement pénalisant sans possibilité de défausse organisée (paradis fiscaux).

Cinquièmement, nous devons stabiliser le coût de l’énergie et des produits de base, par  la  création  de  stocks  mondiaux.

Sixièmement, nous devons créer des quotas d’énergie négociable comme monnaie à part entière. Il est absurde d’utiliser la même monnaie pour payer le travail humain et les énergies non renouvelables. Désormais, la monnaie jouera au moins deux rôles : elle aidera à s’orienter vers le développement durable et à lutter contre le changement climatique, et elle stimulera  la  demande  en  main  d’œuvre  sans  faire  monter  la  demande  en  énergie  non renouvelable.

Septièmement, nous devons revoir les systèmes économiques et financiers de façon à encourager la réflexion à long terme et le comportement responsable.

Huitièmement, nous devons inventer un nouvel usage de la monnaie: la monnaie comme réserve stockée en vue d’une utilisation ultérieure. Le principe est assez simple: cette nouvelle monnaie permettrait de mesurer les conditions de prospérité du monde. En détenir serait le seul moyen, pour une génération parvenue à maturité de prétendre à une part de la prospérité future. L’or de demain, c’est le capital naturel, humain, matériel et immatériel de la planète. Le moyen de l’obtenir, de s’en rapprocher, reste à inventer ; mais si nous y mettions la moitié de l’énergie consacrée à la finance et à la comptabilité prétendument novatrices, nous trouverions certainement des solutions. Lorsqu’on s’engage vraiment, on trouve toujours une issue.

Notre monde est et doit être à la fois un monde d’universalité et de diversité accrues.

Pour ma part je rajouterais (en ce qui concerne spécifiquement la France) un plan d’impulsion de l’économie productive privilégiant trois ou quatre domaines dûment sélectionnés comme «porteurs d’avenir et d’emplois» et correctement financé sur cinq ans, plan ayant fait l’objet d’un débat citoyen approfondi jusqu’à adhésion large des Français.

Afin que les «nouveaux gueux» se refassent la cerise !!


*Un tender est un wagon servant à l'approvisionnement en eau et en charbon d'une locomotive.

** Il s’agit du fils de l’illustre Jonh Kenneth Galbraith inventeur (entre autre) de la technostructure.   

*** Sauvez les citoyens avant les banques

http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/12/12/1617474.html

**** Quelles solutions à la crise financière? Actes du Colloque "la crise financière, l'économie américaine et la sécurité internationale sous la nouvelle administration américaine". Economists for Peace and sécurity, Fondation Charles Léopold Mayer, Initiative Internationale pour Repenser l'Économie, Levy Economics Institute of Bard College.Schwartz Center for Economic Policy Analysis, New Scholl for Social Research, New York.Novembre 2008.

 

01/12/2011

POUR NE PAS ENTAMER L'ESSENTIEL

La semaine passée se tenait à Paris le Congrès des Maires de France. Gageons qu’au delà du manège des signatures pour l’élection présidentielle, la crise s’est invitée à la manifestation. Et pour une fois, la crise peut avoir du bon. Sans doute peut-elle amener nos édiles à mieux rationnaliser le fonctionnement de l’empilage des collectivités locales. Ne serait-ce que pour maîtriser la fiscalité qui en découle.Il y a une dizaine d’années on nous a vendu l’intercommunalité comme un gage de logique économique. Promis, juré, on allait éviter la duplication des services, des postes, des hommes et des équipements. On allait enfin pouvoir faire des investissements au bon niveau de rentabilité tant financière que spatiale.

Résultats concrets : non seulement il n’y a pas eu rationnalisation mais on a créé partout des doublons via les districts ou les agglomérations, en rajoutant une couche supplémentaire couteuse de (top)management. En rajoutant aussi une armée mexicaine dispendieuse de vice présidents bien indemnisés, ce qui permet d’anesthésier la combattivité voire la lucidité des « petits maires ». Et comme ces dépenses s'inscivent au fonctionnement qui doit être voté en équilibre (sans empunt) seuls les impôts locaux permettent la chose. Reportez-vous à votre avis fiscal et scrutez bien les colonnes!

Voyez les SCOT (Schémas de Cohérence Territoriale) qui ressemblent plus à des lettres au Père Noël qu’à un aménagement raisonné de l’espace habité. Piscines, médiathèques, plateaux de loisirs,… fleurissent au gré des enjeux politiciens spatialisés.

Les dépenses des administrations territoriales ont cru de l’ordre de 3% par an depuis une quinzaine d’années. Comme la croissance globale se traine à beaucoup moins, le recours à la fiscalité est implacable. Ou à l’emprunt avec les péripéties récentes de DEXIA et des emprunts toxiques qui ne nous rassurent pas.

Certes on peut nous rétorquer le désengagement de l’État central qui transfère massivement les missions sans toujours les finances afférentes. Mais il faut se rendre à l’évidence, nous entrons dans une période d’austérité que nous impose l’Europe, à tort ou à raison. Il faut donc raboter les dépenses superfétatoires afin de ne pas amputer celles qui sont indispensables. Chassons donc les « cathédrales d’égos » même si les architectes râlent ! Une école c’est avant tout des classes fonctionnelles. Des archives c’est avant tout un endroit sûr où mettre les documents. Une salle de sports c’est avant tout un espace aménagé pour exercer lesdits sports. Réduisons les campagnes publicitaires qui n’ont aucune valeur ajoutée collective sinon l’autosatisfaction des élus. Rognons sur les parcs automobiles, sur les missions, sur les subventions à des clubs sportifs professionnels… Evaluons précisément les coûts de fonctionnement avant de créer des équipements.

Tout cela découle de choix politiques courageux, clairs et argumentés, en lieu et place d’une manipulation du marché politique. L’effort de performance financière demandé exige une gestion innovante des finances publiques. Je dis bien innovante c’est à dire qui sortirait du mimétisme compétitif entre communes au sein des agglomérations.

L’insertion des villages dans une grande agglo fait souvent perdre la connaissance des réalités locales. A la fois par les transferts de compétences qui standardisent la façon de gérer certains services ou prestations. Mais aussi par la dissolution du maire dans le « confort » intercommunal. Or, l’exclusion, les problèmes humains, les drames sociaux,… se jouent au plus près du terrain et non dans les salons feutrés des agglomérations « hors sol ». J’appelle ces maires à être d’abord maires avant d’être vice-présidents ou conseiller généraux.

Mon propos n’est pas d’abonder dans le poujadisme anti élu ni de faire l’éloge d’une crise qui stigmatise l’échec d ‘un système. Mon propos tente de sauver la dimension inclusive des collectivités, c’est-à-dire la fonction essentielle de  maintien du lien social en excluant le moins de citoyens possibles. Car c’est là la priorité : moins de béton et plus d’humanité, moins de charges pour ceux que la logique implacable des marchés financiers laisse au bord du chemin.

Des maires utiles avant d’être des maires politiques en quelque sorte !!