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31/01/2012

PRÄSIDENT DER FRANZÖSISCH REPUBLIK

Dimanche soir je me suis tapé un Abendbrot, (repas froid consommé le soir) en regardant der Klopapierhut (objet typiquement allemand, disposé à l’arrière des véhicules, le plus souvent à droite et qui cache en fait un rouleau de papier-toilettes ) de marque Sarkozy,  interrogé par der Tussi (la pétasse bêcheuse) et par der Bierdeckel  (la petite rondelle en cellulose posée sous le verre à bière, servant à éponger la mousse qui risque de déborder).

J’ai vite compris le message clé : il fallait nous mettre à la langue de Gœthe, schnell. Le petit fürher en uniforme Roblot, cravate assortie, contexte rouge, or et fastes de la République, nous l’a martelé un nombre incommensurable de fois, la France s’apprête à devenir le dix septième länder de la République Fédérale Allemande. Achtung ! Faut pas écouter les autres lustings qui promettent du socialisme ! Verboten, einen anderen weg ! Dies muß verboten werden *!

Fini le temps où les Français montraient leur mépris à l'égard des Allemands en utilisant des termes qui se référaient aux anciennes tribus germaniques : ostrogoth, wisigoth, vandale, tudesque, teuton, gothique. Ces termes péjoratifs se référaient d'abord aux invasions barbares, aux exactions supposées ou réelles des Germains, mais aussi à ce que l'on imaginait d'une absence de goût et d'intelligence. Ils étaient perçus comme des peuples brutaux et destructeurs qui s'opposaient aux peuples dits civilisés, gréco-latins et surtout gallo-romains. Bon, il faut oublier boches, verts de gris, frigolins, frisés, uhlans, chleuhs, doryphores,… et autres gâteries dont nos ancêtres affublaient les habitants d’Outre-Rhin. Désormais l’Allemand sait tout faire mieux : le travail (arbeit), la productivité, la gestion du chômage, la retraite das alte, la réduction du déficit,… der zwerg dixit.

Pour les bagnoles, on y est déjà avec Audi, BMW, Mercedes, Volkswagen, made in deutschland.

-1.jpgDe l’économie à la culture il n’y a qu’un pas, un verre ou une fourchette !

Fini le temps béni où le cassoulet ou la poule au pot régalaient les repas familiaux. Désormais la choucroute, les kartoffen, les Rinderrouladen servies avec des Knödel, l’assiette saucisses-choucroute-pommes de terre-bière, le hareng au raifort et la carpe à la betterave, vont devenir la référence du patrimoine gastronomique français. Au dessert, le Kaesekuchen et autres forêts noires (Schwarzwälder Kirschtorte), les Strudels, Bavarois, Baumkuchens, écœurants vont égayer nos fins de repas, exigeant un kirch ou un schnaps pour passer.

Fini le chardonnay gouleyant, le Sauternes, le Meursault, le Puligny-Montrachet, il faut se mettre au Gewürztraminer, au Muller-thurgau, au Riesling, tout schuss. Jawohl, d’ailleurs le mini président ne boit pas de vin.

Et ne lui parlez pas de ces escrocs de grecs, de ces primates de portugais, des nuls d’espagnols qui ont plus de chômeurs que nous. Encore moins de ces anglais qui ont tendance à le mépriser par Cameron interposé et au sujet desquels on ment en citant leur désindustrialisation alors que la part du secondaire dans le PIB est supérieur à la nôtre. De l’Allemand plein pot, Merkel meine Liebe, Angela mon amour !

Toutefois, il faudrait regarder de plus près. Il faudrait savoir pourquoi les salaires teutons sont si bas, pourquoi il existe de plus en plus de mouvements de résurgence nazie (40% des cousins germains voient des côtés positifs dans le nazisme**). En 1995, un Allemand était en moyenne 15 % plus riche qu'un Français, aujourd'hui il l'est juste autant. Et rien n'indique que l'Allemagne soit réellement mieux placée pour aborder l'avenir. Elle est déjà dans une situation critique sur le plan démographique. Un modèle qui est en train de s’épuiser selon l’avis de prix Nobel d’économie (Paul Krugman) en faisant un blocage sur la stabilité monétaire.

Pourquoi l’Allemagne comme adulation et pas les pays scandinaves ? Pourquoi certains éléments (salaires, compétitivité, retraites,…) et pas d’autres (sortie du nucléaire, forte syndicalisation,… )?

Le micro président n’a peut être pas conscience que les Französisch n’ont pas vraiment envie de tout cela. Sans doute que les méridionaux sont un peu énervés de troquer le soleil, la mer, la bouillabaisse, le rosé et les figues pour le froid, la brume, les patates et le chou. Sans doute préfèrent-ils le Barça au Bayern, le flamenco à la yole. Surement privilégient-ils la feria nîmoise ou biterroise à la fête de la bière munichoise.

Quant aux autres français, ils se disent que si Sarkozy n’a aucune politique authentiquement française pour la France, il vaut mieux qu’il change de métier ! Car, l'erreur majeure sarkozyste implique que si la France devient un länder…  elle n’a plus besoin d’un Président de la République ! Oh Nicolas, il ne faut pas avoir honte d’être français selon l’idée que la France serait « sortie de l’histoire » comme l’homme africain « n’y est pas entré » ! La France n'a pas tant un problème de coût du travail, comme l’a affirmé Sarko, qu'un problème d'innovation et de qualité perçue de son offre. C'est essentiellement en matière de R&D que la France accumule du retard par rapport à l'Allemagne depuis le début des années 2000. Et depuis 2004, l'effort allemand s'accélère alors qu'aucune véritable reprise des dépenses n'est en vue côté français***. Fermez le Bahn !

Pour finir Sarkozy n’est pas rancunier ! Outre Rhin, la publicité de la compagnie de location de voiture Sixt proclame : "Machen Sie es wie Madame Bruni. Nehmen Sie Sich einen kleinen Franzosen". Traduction : "Faites comme Madame Bruni, prenez un petit modèle français". Et en mai, Stéphane Guillon s’en va aussi !

 

* Oui, vous avez compris, il est impératif de vous acheter un traducteur français-allemand

** sondage TNS Emnid pour la Fondation Bertelsmann

*** Lionel FONTAGNE. La vraie différence France-Allemagne. Les Echos n° 20857 du 27 Janvier 2011

 

 

 

 

17/01/2012

SYSTÉMIQUE SAUMADIENNE

Gérard Saumade, dont je ne vous ferais pas l’insulte de décliner l’identité, vient de mourir à l’issue d’une vie riche et mouvementée. Saumade économiste et homme politique.

L’ECONOMISTE HÉTÉRODOXEsaumcouv 1.jpg

Gérard Saumade, l’économiste, hétérodoxe (c’est à dire ne sacrifiant pas aux dikats académiques de l’école dominante du libéralisme anglosaxon) a été victime, comme beaucoup d’entre-nous, de la chasse aux sorcières digne du maccarthysme qui a sévi dans les universités ces trente dernières années. Il fut membre à part entière de l’économie spatiale contingente fondée par Jules Milhau via le CRPEE (Centre de Recherche de la Productivité et des Etudes économiques). De quoi s’agit-il ?

Tout d’abord sur le plan théorique, Jules Milhau appelait à un raisonnement rigoureux (il était économètre) mais sans exclusive des contextes géographiques et sociaux qui le conditionnent. L’économie ne se conçoit pas comme une île dans un univers adiabatique mais comme fortement ancrée dans un territoire. Il s’agit d’abord d’une approche globale du développement qui intègre ses aspects économiques, sociaux et culturels, alors que la tendance de l’époque était de scientiser l’économie en l’isolant. Une approche spatiale ensuite où s’inscrit la contingence via les intérêts et les enjeux des communautés humaines qui y meuvent. Une approche multisectorielle aussi quand à l’époque l’accent était presque exclusivement mis sur l’industrie. Une approche communicationnelle enfin prenant en compte les déséquilibres d’information entre acteurs (F. Perroux) et de rôle prémonitoire des NTIC (Saumade a conduit un rapport sur ces technologies). Cette école prône une démarche inductive en quelque sorte, nourrie de la complexité du monde réel et destinée à le changer par l’action.  Quand on sait que G. Saumade (maire, député, président du Conseil Général), Max Lévita (Conseiller régional, Adjoint au maire de Montpellier, Député suppléant, vice président d’agglomération), Jean Ousset (Maire adjoint), Jean Pierre Vignau (maire adjoint, membre du Conseil Economique et Social), José Fornairon (membre du Comité économique et social), Claude Barral (Maire, Conseiller général), André Soulier (Délégué régional au tourisme), votre serviteur (maire adjoint, conseiller de district), …. sont des « produits » de ce centre et de cette école, on en mesure  l’impact.

Plus précisément, Gérard Saumade a été l’un des premiers montpelliérains, voire le premier, à traduire l’ambition de Milhau dans le cadre systémique. Je me souviens avoir connu l’importance de la contingence par son cours à l’IPA faisant référence au fameux article fondateur d’Emery et Trist* sur la typologie des environnements. Disciple de Montesquieu** il puisait dans « La théorie des climats », selon laquelle le climat pourrait influencer substantiellement la nature de l'homme et de sa société, l’origine de ce concept de contingence des actes sociaux.

Mais, dans ce cadre universitaire pour la première fois, Gérard a été leurré. A l’agrégation des Universités des Sciences Economiques sur laquelle il fondait beaucoup d’espoir, il lui fut préféré par le jury et son mentor un collègue. À tort ou à raison, mais cause d’une blessure qui ne se referma jamais. La rancœur l’a poussé vers l’enseignement de la gestion et une optique plus « technique »  dans le cadre des IUT naissants. Appliquant ici encore la contingence systémique il conçoit et finalise un jeu de simulation interactif d’une économie nationale (SIPSE) avec M. Senouillet, J. de Mailly, B. Filliatre, M. Lévita. Ce jeu n’a pas eu, à ma connaissance, d’équivalent depuis. Si Gérard Saumade n’a pas réalisé une carrière de chercheur très prolifique, cela tient à son investissement dans  l’administration universitaire d’abord, l’action politique ensuite. Cet investissement s’avère en conformité avec sa référence première, Montesquieu, dont il faisait son pivot de l’histoire de la science économique*** qu’il enseigna longtemps.

L’ENGAGEMENT ÉCLAIRÉ

Dans le domaine politique, Saumade est devenu un acteur majeur. Selon le principe de Milhau il fallait qu’il porte sur le terrain les thèses qu’il enseignait. Héritier d’un socialisme humaniste terrien, il va s’efforcer de réconcilier les espaces fractionnés par la modernité.  Il appliquait son credo systémique qui lui permettait de gérer la complexité de la ruralité. De comprendre la différence de contexte des hauts cantons biterrois avec la plaine melgorienne ou le littoral sétois, ceux qui étaient de la vigne, ceux qui vivaient du tourisme et ceux qui s’inscrivaient dans une modernité tertiaire. Partisan d’un aménagement du territoire concerté plus qu’imposé, pratiquant une politique plus inclusive qu’excluante,  il a pétri en permanence une « vie locale » pour l’amener à faire émerger une valeur ajoutée selon l’optique de Jules Milhau. Forcément les limites d’un parti s’avéraient un obstacle à cette volonté d’adaptation aux réalités. Sa culture et son franc parler l’ont conduit à une idylle intellectuelle avec François Mitterrand. Une promenade célèbre sur les chemins du Pic Saint Loup avec Rocard à la remorque affublé d’un imper trois tailles trop grand, lui fit espérer ardemment un portefeuille ministériel. Ici encore il fut dupé, le président se servant de lui comme d’une muleta pour leurrer le taureau fréchiste. La blessure n’en fut pas moins mordante et l’entraîna à se concentrer sur le terroir héraultais où il s’affronta durement avec l’ogre clapasien en nourrissant une haine réciproque. Il garda toujours l’idéal républicain au cœur comme un credo, mais dût sortir du cercle PS qui lui imposait des voies auxquelles il n’adhérait pas. Libéré de ces entraves son savoir faire s’épanouit et l’aménagement du territoire profita de cette « disponibilité ». Les aspects importants du parti pris d’une action contingente inclusive sont: la création de  réseaux, de partenariats, de relations et compréhensions mutuelles, l’identification à des terroirs,… Le processus tente de créer une dynamique positive entre les acteurs sensés travailler ensemble, en excluant le minimum de personnes des retombées socio-économiques. Bailleur de fonds jusqu’au village le plus reculé du département, le Conseil Général saumadien a ainsi appliqué la thèse de son président. La vulnérabilité de certains espaces ruraux et de certaines personnes fragilisées a toujours mobilisé ce processus d’une façon structurée sans céder à la « politique de guichet ». Le maintien de masses critiques afin d’éviter la désertification d’un côté, la saturation de l’autre à présidé à la stratégie saumadienne selon les arcanes que prêchait Jules Milhau. Bien sûr les choix laissent toujours des insatisfaits ou des grincheux. Mais il fut reconnaître que Gérard Saumade a tenté de pratiquer cette contingence inclusive au mieux des contraintes nombreuses qu’il a du gérer.

Au total, une approche territoriale du développement où priment les intérêts et les enjeux des territoires via l’attractivité et l’authenticité des communautés humaines qui y sont implantées. La recherche d’un équilibre équitable entre pôles urbains centrés et pôles éclatés ruraux avec l’obligation d’une écologie raisonnée. Sur ce dernier point, Gérard Saumade s’est avéré également précurseur puisqu’il introduisait cette contrainte « verte » dès les années soixante dans ses enseignements.

Gérard Saumade à donc été, à l’instar de son modèle, Montesquieu, un penseur de l'organisation politique et sociale des sociétés modernes, et l’édile éclairé que la démocratie locale réclame et dont il est dommage que la démocratie nationale n’ait pas cru bon e fadire usage.

 

* F.E. EMERY ET E.L. TRIST. The casual texture of organisational environnements. Human Relations, 1965, n°18.

** Keynes affirma que Montesquieu était le plus grand économiste français

** Montesquieu économiste, par J. Lajugie. Révolutions en Aquitaine de Montesquieu à Frédéric Bastiat. Actes du XLIIe Congrès d'Etudes régionales de la Fédération Historique du Sud-Ouest. Bordeaux (29-30 avril 1988). Préface de Robert Etienne. Et B. Blancheton. Montesquieu économiste, Cahier du GRES. N° 2005-24. Décembre 2005

 

16/01/2012

LA QUALITÉ NE PAIE PAS

Jean Luc Mélenchon (JLM), est un candidat de qualité. Cultivé tant à l’écrit qu’à l’oral son analyse est d’une perspicacité rare aujourd’hui. De plus, connaissant parfaitement les arcanes du système des mass media il ne se laisse pas balader par des journalistes qui font plus acte de manipulation que d’information. Sa prestation à « Des paroles et des actes » peut être citée en exemple de ce que devrait être une intervention politique, si toutefois on gomme les petites attaques inutiles intuitu personæ (comme vis a vis de Valérie Trierweiler).

Donc le candidat parfait allez-vous dire ? Eh non !

Primo, c’est dommage mais ces diverses qualités que je viens d’évoquer « parlent » à une cible réduite (certainement un peu moins de dix pour cent des électeurs). Soit des individus ayant un niveau d’études égal ou supérieur au bac, ayant de bonnes connaissances en économie, s’informant sur des sources diverses (dont internet) et possédant une capacité d’analyse politique relativement libre (c’est à dire non strictement inféodée à un parti). Donc ça ne fait pas des masses ! On touche ici, hélas au fameux principe du Public Choice (Théorie des choix publics) utilisée par les « grands » partis qui se fonde sur la gestion du « marché de voix ». L'électeur basique ne dispose que d'informations parcellaires et insuffisantes sur l'état de l'économie, sur les options proposées par les candidats et leurs conséquences, etc. Il va donc se positionner selon des a priori partisans, selon lesquels même les avantages qui lui sont annoncés seront rejetés comme inopportuns car venant d’un candidat « de l’autre bord ». Ainsi l’augmentation du SMIG aura été reçue comme inopportune… même par les salariés de droite ! Alors que JLM explique des options cohérentes il n’est pas plus écouté que lorsque Morano dit des énormités sur la TVA. Il faut quand même dire que la réticence des électeurs est due aussi aux discours démagogiques la plupart du temps non réalisés ou non achevé des uns et des autres. Les sarkozystes citent Jospin, les socialistes se régalent avec le bilan de Nicolas, les frontistes rappellent les deux carences. « Dans nos sociétés modernes, l’ensemble de la population habite un univers factice composé de  stéréotypes. L’individu moyen de ce début de siècle, vit de plus en plus par procuration (identification à telle ou telle « vedette ») et dans un « pseudo-environnement mental » que les médias institutionnels se chargent pour eux d’organiser ; déformant, simplifiant la réalité, à l’extrême »*.AA+.jpg

Deuxio, aujourd’hui, les électeurs raisonnent prioritairement « perso ». Or le fait pour un candidat de considérer que le jeu de la répartition est à somme nulle (ce que gagnent les uns est strictement fonction ce que perdent les autres) comme l’a fait JLM est contre productif. En effet, hormis (les experts et) ceux qui sont dans l’exclusion ou dans la précarité (et qui souvent ne votent pas ou à l’extrême) tout le monde pense à ne pas perdre. L’enfer des privilèges c’est les autres : fonctionnaires pour les privés, syndiqués pour les non syndiqués, cadres pour les employés, cadres supérieurs pour les cadres, étrangers pour les français, … Dans ce monde apparemment déhiérarchisé chacun se croit défavorisé et espère arracher à l’autre les bribes de son mieux vivre. Alors quand JLM dit qu’il va prélever plus, confusément l’individu lambda ne pense pas aux CAC mais craint pour sa bourse, même s’il y a peu de chance d’être concerné. D’où les contorsions d’Hollande avec son quotient familial ! Quand JLM dit qu’il faut travailler avec l’Algérie, confusément chacun pense à son « mauvais arabe », car tout le monde a son bon et son mauvais exemple. La culture dominante a instillé dans les cerveaux ce « petit bout de la lorgnette » qui empêche la réflexion au delà de son 4x4, son jardin et ses congés. Le raisonnement macroéconomique ne fait pas recette. La plupart des classes moyennes n’espèrent qu’à côtoyer les puissants et obtenir l’obole de leur sujétion. On semble revenu à une époque féodale où les serfs n’avaient qu’une attitude, devenir favori du comte ou du marquis pour profiter d’un perdreau ou d’un lièvre de rabe. Ce sentiment de vassalité coupe le rapport aux oligarchies exploitantes que les asservis considèrent comme intouchables (par le rapport de force ou par l’évasion) et fait qu’on n’imagine pas partager le même gâteau, mais deux gâteaux différents, celui des hyper… et le nôtre. Résultat, le discours juste de JLM ne fonctionne pas car lui traite d’une même tarte !

Le passage sur la réindustrialisation verte, planifiée et très coopérative représente ce que j’ai entendu de plus intéressant depuis longtemps. D’ailleurs M. Beffa n’a pas eu l’air de rejeter le projet. Car c’est bien joli de parler toujours de croissance ex nihilo mais pas grand monde ne s’attaque au comment. Car changer le monde c’est d’abord changer le mode de production ! Marx ne disait pas autre chose et, pour l’instant, rien ni personne ne l’a démenti. Ainsi le problème de la chimie du médicament est à la fois un sérieux problème et un défi. Comment soigner mieux, ou au moins aussi bien, en réduisant les dangers d’effets secondaires, d’addiction, de renforcement-mutation des virus,… ? Comment se glisser hors des griffes des grands groupes agro alimentaires qui sont partie prenante dans ce système médicamenteux ? Ce petit exemple pour faire toucher du doigt la difficulté à argumenter sérieusement, qui plus est, houspillé par les journalistes qui veulent du scoop et du croustillant. Comment s’attaquer au projet de mutation économique et sociétale en quelques minutes face à des téléspectateurs disposant d’un imaginaire fortement charpenté par l’économie de marchés contestables ? Déséquilibre d’information dirimant !

Conclusion, JLM a fait, selon moi, une prestation de grande qualité. Il n’aura sans doute gagné que quelques voix, laissant en suspend sa prophétie : l’affrontement différé entre les classes qui n’auront pas été entendues par les candidats "majeurs" ayant la tête ailleurs.

L’UN POUR GAGNER, L’AUTRE POUR NE PAS PERDRE ! A TOUT PRIX!

* Ou l'art subtil de la manipulation des foules... par Pascal Hubrechthttp://www.primo-europe.org