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23/12/2013

DIVERSES FIGURES DU PÈRE NOËL

Le Man Noël. Dans les banlieues blêmes, les citées oubliées, les zones d’enfants perdus, le terme de papa est tabou. Le papa (s’il a été connu), s’est tiré vite fait (par manque d’amour, de travail, de fric ou de papiers, séparément ou de façon cumulée). Alors ici, pas de rêve de papa Noël à barbe blanche et de traineau tiré par les rennes. Ici, le seul qui porte les cadeaux potentiels, c’est le caïd, le kéké, qui glisse dans la cité au volant de sa BM surbaissée aux vitres teintées et customisée à mort. Man Noël on ne peut pas lui écrire parce que l’école n’est pas vraiment la préoccupation première. Mais chacun a été bien sage : on a chouffé, ou a dealé, terrorisé les meufs et caillassé les tires des keufs. Alors Man Noël apporte-nous les fringues streewear, la casquette Nike assortie pour faire belfam. Et plus si affinité : la Kalach pour jardiner, le Beretta pour frimer, la cagoule noire pour la jouer discretto. S’il faut une prière, faites que nous passions entre les bastos perdues ou pas, les rafles inopinées ou pas, les doses frelatées ou pas. Et même si tout cela se réalise évite-nous, Man Noël, de cramer comme barbecue dans la malle d’une caisse pourrie.

Le pépère Noël. Dans la plupart des logements ou villas banlieusardes ou rurales, vit une catégorie d’individus mal connue des gouvernants, les couillons laborieux. Des gens qui se divisent en trois grandes tribus s’adressant chacune à des papas Noël différents. La première adore le petit Nicolas, agité perdant mais non coulé, la seconde (de moins en moins adoratrice) a choisi le pépère Noël, charismatique comme un notaire de Corrèze. La troisième se range sous la bannière bleu marine du père fouettard qui, vu son âge, a donné les rênes du traineau à sa fifille. Tout ce monde a été bien sage malgré quelques manifestations, bénies pour ne pas marier les gays, en bonnet écarlate pour affirmer sa celtitude, pseudo laïcardes pour vaquer le mercredi, équines pour chevaucher léger,.. Malgré quelques différences, néanmoins tout ce petit monde voudrait bien :

1 que pépère Noël aux manettes arrête de taxer comme un malade et de zapper entre les ordres et contre ordres tel un déboussolé adepte du tango argentin.

2  qu’il fasse revenir la fée croissance qui, d’un coup de baguette magique, remplirait les escarcelles de tous les fruits juteux des trente glorieuses afin que l’on oublie un peu la dette et les déficits.

3 qu’on ne leur casse plus les pieds avec les prussiens modèles, les chinois pernicieux et les musulmans djihadistes pour s’occuper enfin des gens d’ici qui triment - ou ont envie de le faire - pour quelques euros de plus. Pour repeindre un p

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eu la façade en couleurs gaies, pour mettre un peu d’avenir dans les petits souliers des gosses !

En attendant, ces couillons laborieux résignés qui n’ont lu ni Marcuse, ni Baudrillard vont s’empiffrer de dindes frelatées, de saumons vaccinés, de foie gras industrialisés, de bordeaux sulfités pour occulter un moment la tyrannie du quotidien, le petit chef irascible, les PV pour des broutilles, les points de permis qui s’envolent, le plan social qui se dessine, des médicaments qui rendent malades, … avec en fond sonore Tino déroulant sa guimauve traditionnelle !

Le Béni Noël. Les hyper riches, familiers de Neuilly ou des Bermudes, se divisent en deux catégories. Les footeux qui ne croient plus au père Noël mais aux émirs mages apportant la myrrhe, l’encens et les millions. Pour eux, le choix cornélien se résume à trancher entre la Maserati ou la Lamborghini ! Viennent ensuite les financiers, banquiers et autres traders habitants itinérants de paradis fiscaux. Les jouets demandés s’appellent bonis, parachutes (argentés, dorés, platinés), retraites (chapi chapeau), stocks options,… Tous ces jouets dégoulinent de zéros et font briller les yeux incrédules des smicards. Mais ils ont demandé plus, les bougres ! Ils ont demandé une loi qui les blanchirait de leurs turpitudes passées concernant les subprimes, emprunts structurés mode Dexia et autres babioles tordues (pour ne pas dire escroqueries !) soit 500 milliards (dixit Karine Berger du PS en Commission des Finances) qui en ont coûté quelques 200 aux contribuables frenchies. Le cadeau fabuleux sera l’article 60 du projet de Loi des Finances 2014 qui prononcera les non-lieux implicites ou d’amnisties pour toutes les actions bancaires frauduleuses. Ça c’est un beau cadeau de Noël qui arrivera après l’Épiphanie pour plus de discrétion !

Voilà ! Mais peut-être faudra-t-il supprimer bientôt le père Noël en Europe. Sans doute que Bruxelles nous en intimera l’ordre sous prétexte que toutes ces dépenses inutiles grèvent les budgets des ménages. Que cet argent devrait rester dans les caisses des banques afin qu’elles puissent mieux spéculer ou prêter aux États pour renflouer leurs déficits. Alors, les bénis iront festoyer dans les paradis tropicaux, loin des regards des couillons laborieux à qui on aura appliquée une taxe de l’Avent (pourquoi pas ?), loin des zones interlopes qui sentent la poudre et la mort.

Joyeux Noël !

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