compteurs visiteurs gratuits

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/03/2007

SELON QUE VOUS SEREZ ...

Supposons qu’un quidam nommé Azziz, ou non, plutôt Pierre ou Hélios, dans un avion de ligne et pour des raisons diverses relatives au stress, à la phobie ou à l’ivresse de l’altitude se mette à peloter les hôtesses, insulter les stewards, forcer la cabine de pilotage, insulter les passagers, … si ceci se passe sur la ligne vers Johannesburg, ou fasse des allers retours incessants, apostrophe les braves gens, s’écriant « Champagne pour tous ! », si cela se passe sur la ligne vers Pointe-à-Pitre. Mauvais temps pour ce quidam, entendu par la police à son arrivée, mis en examen suite à la plainte des personnels navigants, puis condamné à une peine exemplaire par la justice qui ne rigole pas avec les trubillons.
Imaginons Martin maire sans étiquette de Troufilli les Alpages qui a eu la faiblesse de se faire repeindre sa salle de bain à un prix d’ami par un entrepreneur intervenant sur des travaux à l’école communale et utilisant des restes de laque acrylique. Il est dénoncé par un opposant récalcitrant et condamné lourdement au pénal, pour l’exemple, et privé de ces droits civiques pendant six mois.
Vous allez dire que tout cela est très normal et relève de l’application stricte des lois.
Sauf si vous vous appelez Delarue ou Sarkozy. Dans le premier cas vous « achetez » le retrait des plaintes, vous en avez les moyens avec les émoluments plantureux versés par le service public (avec nos impôts !). Dans le second cas vous terrorisez les plaignants potentiels et les juges putatifs grâce à des personnes sûres nommées par vous à des postes clés !
Selon que vous serez … La Fontaine connaissait déjà la justice à deux vitesses.
Aujourd’hui craignez la justice… surtout si vous êtes innocent, banalement citoyen et sans réseau d’influence. Non seulement c’est triste pour la France, mais c’est démocratiquement inacceptable de se satisfaire d’une justice bananière.

12/03/2007

CASSAYET SE MASSABO PAS! (1)


(1) Cassayet, (avant narbonnais de légende) ne se massait pas! Il y a quelque chose de fou dans le royaume de l’Ovale ! Ainsi Limoges qui bat ASB (j’oublie toujours volontairement le H !). Mon copain Michel D.,  ex demi d’ouverture du club limougeaud, spécialiste universitaire des précipitations aquatiques et des camions Pegaso, va jubiler à s’en faire mal au ventre. Car, à l’époque, ça ne cassait pas la porcelaine l’équipe fanion des rouges et bleus du centre ! Les Tamagnot, LLary, Delmas, Ruffat, Rabier et consors, dans leurs rêves les plus fous, n’imaginaient pas battre la machine bleue et rouge biterroise pilotée par Barthez et/ou Barrière ! Même pas l’inquiéter! Deuxio, il est sorti un bouquin  intitulé : « Le rugby pour les nuls ». Inimaginable ! D’abord, le rugby ça ne s’apprend pas, et encore moins dans des bouquins « fast learning ». C’est aussi insensé qu’apprendre la corrida en dix leçons, alors qu’il y a des gens à Séville, à Ronda ou à Arles qui passent leur vie à comprendre la magie d’une seule véronique de Curro Romero. Il faut être né à Pollestres, Larroque d’Olmes, Rieumes, Hasparren ou Coarraze-Nay pour comprendre l’origine d’un jeu qui « est une culture, une de nos ultimes manières d’être ensemble » ( Michel Serres. Genèse). Parce que les règles, si compliquées soient-elles, ne peuvent passer qu’avec un fond de graisse d’oie, un boutifare, un peu de piment d’Espelette voire un Alzinat, arrosé de Corbières, de Faugères, de Gaillac ou de Madiran. Le livre ne pourra jamais remplacer le vécu sur les genoux des anciens braillant, dans le vacarme des fanfares, l’ignominie de l’arbitre voué aux gémonies ! Un arbitre, parlons-en !
Un arbitre japonais, oui vous avez bien lu, japonais, a officié à la touche (certes !) pour un match du tournoi des six nations. Un « jap » ! Là encore le petit gallois Gwynne Walters qui arbitrait en blazer doit se resservir un ARDBEG hors d’âge pour faire passer la pilule ! Shocking ! A l’autre bout de l’Europe et des classe sociales, à la limite inférieure de l’Aude et de l’Ariège, là ou le rugby a un peu d’accent ça fait a peu près cela (cliquez):

podcast

Là les commentaires doivent être du type « Putaing-con, le chintock il va pas tenir le cassoulet pour la troisième mi-temps ! » ; Avis banal au premier degré, mais qui peut rebondir en un discours philosophique. Et c’est ainsi que les traditions se perdent ! Parce que l’on reste au premier niveau des choses. Parce que le vrai rugby est une religion « j’entends par là religion des choses oubliées depuis toujours, des choses barbares, sauvages, pour lesquelles nous avons perdu les mots et qui nous viennent de très loin, SANS TEXTE. » (M. Serres.Idem).

07/03/2007

SUBVERSIFS

Jean Baudrillard est mort le même jour qu’Yvan Delporte. L’un était célèbre internationalement (même si son décès n’a fait que trois lignes en quatrième page dans « l’excellentttt » Midi Libre. L’autre pas ou peu connu, hors du cercle des amateurs de BD, et Midi Libre n’a rien dit.
Pourtant par des chemins différents ils ont contribué à décrypter la société occidentale moderne.
Le premier a été un épigone de Marcuse, Veblen, notamment, fustigeant une économie du signe, une société de consommation devenant progressivement une société de consumation comme dirait Georges Bataille. Sociologue-économiste-politologue décrivant l’hyperréalisme de notre société (le monde dans lequel nous vivons a été remplacé par une copie du monde, nous y recherchons des stimuli simulés et rien de plus) Baudrillard fait partie de ces chercheurs foisonnants qui ne savent pas tirer un fil sans que « tout vienne ». Et comme dans tout foisonnement il y a du bon et du moins bon, ses écrits ont suscité passions et controverses. Retenons simplement cette opinion qui s’avère d’une actualité brûlante :« La culture occidentale ne se maintient que du désir du reste du monde d'y accéder. Quand apparaît le moindre signe de refus, le moindre retrait de désir, non seulement elle perd toute supériorité, mais elle perd toute séduction à ses propres yeux. Or, c'est précisément tout ce qu'elle a à offrir de «mieux», les voitures, les écoles, les centres commerciaux, qui sont incendiés et mis à sac. Les maternelles! Justement tout ce par quoi l’on aimerait les (les «racailles» ) intégrer, les materner!... «Nique ta mère», c'est au fond leur slogan. Et plus on tentera de les materner, plus ils niqueront leur mère. Nous ferions bien de revoir notre psychologie humanitaire. Rien n'empêchera nos politiciens et nos intellectuels éclairés de considérer ces événements comme des incidents de parcours sur la voie d'une réconciliation démocratique de toutes les cultures. Tout porte à considérer au contraire que ce sont les phases successives d'une révolte qui n'est pas près de prendre fin. »

Yvan Delporte,lui, fut rédacteur en chef de Spirou à la grande époque des magazines de BD et il contribua à la création des Schtroumpfs, Valhardi, … et est surtout celui qui accueillit dans ce journal de notre jeunesse, Gaston Lagaffe, l'anti-héros imaginé par André Franquin. C'est lui qui baptisa du prénom de Gaston ce garçon de bureau lymphatique et pacifique, apparu au détour du journal le 28 février 1957 et qui lutte passivement contre la société dénoncée par Baudrillard.
medium_spirou-512-couverture-1948.2.jpg Communiquant aux pages de Spirou une bonne humeur contagieuse, voire un sens de la dérision à la limite de la causticité (toujours dans le registre, « je ne dis pas mais vous comprenez ! », il a créé des rubriques, participé à un courrier très interactif, "blog" avant la lettre, dudit journal. En 1977, il a été le responsable de l'éphémère et subversif supplément de Spirou "Le Trombone Illustré", devenu culte. S’il fallait être intellectuel pour croiser Jean Beaudrillard, la plupart d’entre nous, les plus de cinquante, ont forcément rencontré l'œuvre de Delporte qui nous a instillé par voie homéopathique, quand nous étions jeunes et hyperréceptifs, le regard critique sur notre monde, via le second voire le troisième degré.
Voilà, je voulais vous dire qu’ils nous manqueront !