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25/04/2007

L'ESCROQUERIE MÉDIANE

J’ai connu l’époque Lecanuet. J’ai connu l’époque Giscard. Je ne suis pas centriste mais j’admettais parfaitement que ces personnages, par ailleurs charismatiques, aient pu attirer un électorat nombreux.
Mais là, le coup de Bayrou, je le trouve fort de café ! Voilà un mec qui a vingt ans au moins de droite toute, avec six filles en école catho, avec label ministériel et tout et tout, qui n’a pas un poil de capacité séductrice (petit, oreillard, banal au débit hâché et à l’accent geignard, … cf « Les Guignols ») et qui, brusquement emballe les foules. Comme si Le Pen arrivait en disant « Vous avez toujours cru que j’étais un homme, et bien non je suis une femme, votez pour moi à ce titre ! ». Bien sûr il y a les indécis impénitents qui ne veulent pas choisir. Bien sûr il y a les rêveurs d’un équilibre médian merveilleux. Bien sûr il y a les élus municipaux, départementaux ou régionaux qui se sont trouvé un petit espace tranquille entre les gouttes. Mais cela ne fait pas six millions de voix, bon sang ! Je n’ose croire que les enseignants sont devenus aussi veules qu’une seule cassette évoquant le travail les indispose. Je ne veux pas penser que les jeunes sont si peu dénués de pêche qu’un centre mou les enthousiasme. Que les femmes rejettent l’idée de se voir représentées par une femme. Que les laïques n’ont pas vu la manip tentée par ce loustic lors de son passage au MEN …

Alors, réveillez-vous ô abusés de la moyenne ! L’avenir c’est autre chose que de chercher des alliages, des alliances, des alicaments, … L’avenir c’est plus noble que de voter blanc ou d’aller à la plage pour sacrifier à une idée qui n’existe même pas !
Sinon, il faudra un jour que vous disiez à vos enfants pourquoi vous avez favorisé par omission le libéralisme glouton de services publics, d’universités laïques, de petites entreprises, de petits exploitants, de salaires décents, de retraites dignes !
Pourquoi vous avez sacrifié à un fantoche de sous préfecture un espoir qui n’est pourtant pas le communisme stalinien ou le maoïsme rouge.
Pourquoi vous avez donné les clefs à un nain excité qui s’affiche avec les puissants du CAC, prêt à fourguer au plus offrant tout ce qui est nécessaire à son ambition. Mais au fait qu’elle est son ambition ? Ce serait intéressant à savoir !

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19/04/2007

LE POISON EST DANS LA DOSE.

Le poison est dans la dose. La démocratie participative c’est bien. Il en manquait très certainement. Un bon point à Ségolène pour l’avoir réhabilitée contre vents et marais … et surtout contre les professionnels de la politique. Mais là, ça déborde de partout ! Il suffit que quelqu’un est mal à son ego pour que l’on débatte longuement pour savoir si oui ou non il est légitime d’avoir mal à l’écho, où si ce n’est pas une manifestation décadente de l’ultralibéralisme ambiant !
Le poison est dans la dose. C’est peut-être utile les sondages d’opinion. Ça donne une tendance générale. Mais point trop n’en faut ! Des sondages sur des sondages qui visent à savoir si l’erreur est exogène, intrinsèque ou dirimante. Sur le second tour, avant le premier tour, et s’il y a un attentat, et si Cecilia repart et si Jospin revient… Tout le monde s’en fout, mais regarde qu’en même, comme l’horoscope du jour dans le Midi Libre. Façon people dans « Gala » ou façon savante style IOWA ou Balinski, il y en a pour tous les goûts. C’est un tsunami de n’importe quoi qui submerge les citoyens !
Le poison est dans la dose. L’opinion a découvert Internet comme médium alternatif de débat politique. Effectivement, il y a là une nouvelle façon d’échanger, de se renseigner, d’informer.
Sauf qu’il y a tellement de forums émergents que l’on trouve tout et rien. De plus on arrive au paradoxe où chacun va rechercher ce qu’il cherche, se conforter avec des coreligionnaires de penchants. Les sarkos parlent aux sarkos, les ségos aux ségos, les écolos aux écolos, les fachos aux fachos, … et le serpent web se mord la queue.
Le poison est dans la dose. Un(e) porte parole de la tendance trotskyste c’est utile. Cela permet de garder un accrochage à gauche fort et de ne pas se laisser embourber dans le centralisme mou et attrape tout. Mais trois (ou quatre c’est selon) trotskystes ça fait vraiment beaucoup pour assumer des nuances scolastiques aux marges d’un discours que la plupart des gens ne perçoivent que globalement … Et, bonjour les dégâts, même s’ils sont relativement sympas !
Le poison est dans la dose. Vouloir adapter l’université aux besoins de l’économie, c’est louable ! Je dois l’avoir entendu un millier de fois dans mon cursus. Faire en sorte que « l’employabilité » des diplômés soit meilleure, OKééé. Mais quand l’université Lyon 2 lance une licence de clown, oui vous avez bien lu, je trouve un tantinet excessif, pour ne pas dire rigolo ! Mais que non, il y a plein d’emplois à pourvoir ! Et il s’agit de procéder « à des apports universitaires portant donc sur la sociologie de la culture, notamment l'analyse des politiques et des pratiques culturelles, l'économie du secteur du spectacle vivant, la socialisation sexuée des arts du cirque, l'anthropologie des émotions ainsi que, bien évidemment, l'anthropologie du corps... » (sic). À quand une maîtrise de connerie appliquée ?
Société excessive dans le dérisoire, nos vérités restent dans la mesure et dans l’apprentissage (long), dans la vie et/ou à l’université, de ladite mesure … qui s’appelle la sagesse.

14/04/2007

Y A BON BANANIA!

PRINTEMPS 2007.
MAN (ce sont ses initiales) s’apprête à pénétrer dans la préfecture. Il fait la queue depuis six heures, il n’a pas chaud dans son costume marron, mais il est guilleret. Après onze ans de présence montpelliéraine qui lui ont permis d’acquérir successivement un diplôme d’université en informatique, un DEA de GRH et une thèse de Sciences de Gestion, puis d’exercer pendant deux ans comme ATER à l’Université, il n’a toujours pas de carte de séjour permanente. En effet il est nigérien, et … gentil. Mais aujourd’hui il est joyeux car il apporte un contrat de travail en bonne et due forme comme il le lui était exigé. Contrat écrit sur papier à entête et signé par les parties, le recrutant comme chargé d’études dans une association de recherche cinquantenaire pour laquelle il s’occupera du suivi matériel de la revue.
Vers dix heures et demie, arrivé devant dame préposée qu’il connaît pour effectuer son « suivi », madame Pâté, MAN exhibe son contrat, passeport espéré pour sa tranquillité. « Bonjour, madame Rillette, euh, … râté ! Voilà le contrat ». « Comment, dit le cerbère vindicatif, une association ? N’importe qui peut m’amener « ça » ! ». « Mais , … madame … je vous assure c’est parfaitement clean … ». « Allez, reprenez votre papier, n’insistez-pas ! Il y a du monde qui attend !! Au suivant !!! »
Cette dame, fonctionnaire contractuelle irascible a réussi, en cinq minutes, à humilier un gentil savant (du moins comparé à son niveau à elle), à mépriser une association fondée cinquante ans au paravant et à laquelle ont appartenu, entre autres, des personnalités de premier rang, bafoué la signature du président actuel, non moins respectable. Dans sa tête, elle se dit chaque fois qu’elle voit MAN, « Si on lui met une chéchia, il a la tronche de Banania ! Si c’est pas une honte ! Il y a combien de blancs qui voudraient travailler à la fac ! ».
Ce matin, MAN a replié piteusement son contrat avec des gestes un peu désordonnés, … et murmuré deux ou trois mots dans une langue ésotérique. Il est reparti à sa galère ulcéré.
Toutefois, il est fort possible (si la dame connaissait la langue de MAN, son nom l’indique) que le gentil garçon appartienne à une des familles majeures des marabouts haoussa du haut Niger. Qu’il n’en use pas d’ordinaire. Mais que là, excédé de deux ans de tracasseries administratives, il ait un peu « travaillé » l’avenir de la dame !

PRINTEMPS 2010.
Madame Pâté se ronge dans la salle d’attente de la société Krueger,entreprise australienne implantée à Grabels. C’est sa dernière chance ! En août 2007, son mari l’a quitté pour sa voisine. Comme ils n’avaient pas d’enfants et que la villa venait des parents de l’époux volage, elle s’est retrouvée à la rue. Un mois après, son contrat n’a pas été renouvelé par la préfecture, Sarko tenant ses promesses en allégeant le poids de l’Etat … par le bas ! Tous ces tracas lui ont déclenché une polyarthrite rhumatoïde qui la fait beaucoup souffrir.
Mais là, elle y croit ! Elles ne sont plus que deux candidates pour ce poste et le grand directeur des ressources humaines les reçoit ce matin pour trancher.
On appelle madame Pâté et on l’introduit dans un grand bureau design. « Bonjjj … ». Elle titube : là, derrière le bureau, MAN sanglé dans un costume gris mohair et soie, qui l’accueille avec un grand sourire. « Bonjour, madame. Madame Frincandeau, si je me souviens ! Remettez-vous ! ». Elle s’enfonce dans un fauteuil trop mou, tandis que le directeur des ressources humaines en ouvrant un dossier rose murmure « Y en a pas bon Banania ! » ……