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01/09/2010

FOUCADE STATUFIANTE

Origène (Père de l’Eglise du IIIème siècle) soutenait que «tout homme est assisté de deux anges, le mauvais qui le pousse au mal, et le bon qui le pousse au bien». Georges Frêche ne déroge pas à cette sentence ! Je ne ferais pas allusion aux bonnes actions qu’il a suscitées depuis un quart de siècle, je  serais encore traité (à tort !) de fréchiste béat ! Mais le démon n’est jamais loin qui lui instille des comportements de mauvaise nature. Des oreillons aux sous hommes, je n’ai pas besoin de vous les lister non plus. Ce démon ne se met jamais en vacances et surgit de tout, à tout moment, générant des polémiques, maintenant nationales. Ceux qui pensent qu’il s’agit d’un marketing communicationnel savamment élaboré se trompent (souvent). Cette pulsion démoniaque s’exprime, comme «une remontée d’huile», à tout moment. Après la véronique al duende, le maestro GF croit utile de placer un adorno douteux qui agace les tendidos, pour utiliser une image d’aficion, en ces temps de féria. Comme le faisait El Cordobès au grand dam des puristes. Mais, dans l’ensemble et sur la durée, l’ange obtenait un meilleur score que le malin et le bilan fréchiste s’avérait largement positif. Jusqu’à ce que…
Vint le défi des statues. Le bon ange gentil lui a soufflé qu’il n’était pas idiot de fournir une accroche historique à un espace que d’aucuns qualifient de «carreau du Temple» (Odysseum), une sorte de contre point culturel à une mer de ludique commercial. OK, pour le parti pris urbanistique, même si on peut trouver d’autres symboles référentiels plus adaptés. Ensuite l’ange et le démon se sont affrontés pour trouver les thématiques représentables. L’ange disait «faisons allégoriques en statufiant la Solidarité, la Protection, la Justice, l’Amour… Ou bien des poètes qui restent consensuels». Mais le démon rusé a évoqué l’Histoire avec un grand H, en se faisant passer pour un bon esprit : de Gaulle, Churchill, Mao,… sachant bien que la fibre politique de Georges ne resterait pas insensible à ces «hommes forts». Le démon a gagné!
Je n’entrerai pas ici dans la polémique des tyrans ou pas tyrans. Hélas, on ne peut avoir été un personnage historique sans avoir du sang sur les mains. C’est ainsi parce que traditionnellement l’histoire est une histoire de POUVOIR et de lutte pour le pouvoir. On pourrait avoir une histoire économique, une histoire domestique, une histoire de la pensée. Non ! De César à Staline, en passant par Charles Quint, les Louis, Napoléon, Lénine,… l’élève ne se confronte qu’à des luttes guerrières pour conquérir ou garder ledit pouvoir! Et quand on lui parle de religion c’est encore de l’inquisition, des guerres éponymes, des croisades,… Il s’avère donc puéril de tenter de comptabiliser les morts pour soupeser les mérites! Il faudrait aussi établir le bilan des bienfaits, il faudrait recontextualiser les faits dans leur époque et leurs valeurs sociétales. Ne pas choisir «l’angle de vue» qui arrange.
Reste que cette foucade statufiante s’avère selon moi une erreur, d’abord, parce qu’elle est stérilement couteuse à un moment où le discours est aux économies, au redéploiement efficace des deniers publics. Ensuite erreur de goût car l’érection de monuments glorifiant les personnes, je trouve que cela fait un peu pays sous développé! Je me souviens des innombrables portraits, en buste ou en pied qui jalonn(ai)ent, la Russie, la Syrie, l’Egypte, la Roumanie, la Pologne, le Gabon, l’Algérie,… .Apollon.jpg

Et puis, surtout, il s’agit d’un signe évident de pétrification. Comme le suggère Marcuse, «cette mémoire-là transforme des faits en essences, fige des bribes d'histoire peut-être encore féconds pour en faire des absolus métaphysiques pétrifiés et fermés, qu'on ne peut plus remettre en question»; Georges Frêche, vivant dans une bulle «courtisane», devenu inaccessible à la fois par les barrières tissées par sa garde rapprochée et par une tendance personnelle à l’isolement, se fige dans un syndrome de Monségur. J’appelle ainsi l’attitude qui consiste, à l’instar des cathares, à s’enfermer dans sa raison, fut-elle une foi, de façon jusqu’au-boutiste, sans concéder la moindre parcelle de crédit aux «autres», au nom d’une vérité supérieure. Attitude intégriste, qui constitue une involution intellectuelle. Le trait commun à la plupart des fonctionnements dits démocratiques, c’est le contraste accentué entre la personnalisation spectaculaire du pouvoir et l’anonymat des véritables centres de décision. Des cohortes de professionnels de la communication mettent en scène le rôle de dirigeants acteurs, jouant gravement la pantomime sous les feux de la rampe, alors que de discrets conseils d’administration et comités stratégiques effectuent les choix et arrêtent les décisions qui déterminent les conditions de vie du plus grand nombre*. La caractéristique majeure de Georges Frêche a été de totalement renverser cette procédure en assumant HIMSELF, contre vents et marées, la majorité de ses décisions, de ses dires, de ses actes. Le voile pudique, l’édulcoration, la modération, la langue masquée, le "floutage " de l’argumentaire… des spins doctors, des conseils d’experts frileux, il n’en a toujours eu que faire, confiant qu’il était à la perspicacité de son bon ange. Mais, hélas, avec le temps, l’épée s’émousse, les cornes s’afeitent, les piques pèsent plus lourd, l’arthrose tétanise les articulations, la lucidité s’affadit. Et le spectre du bout du bout s’installe insidieusement. Leur maladie, même stabilisée, même surmontée, les grands dirigeants ne sont plus semblables à ce qu’ils furent auparavant. Ils ont franchi une frontière impalpable mais aussi impliable qu’un mur. Leur cerveau reste meurtri par la commotion violente que suscite la révélation du mal. Ce qui se traduit par des bouffées soudaines de désorientation**.

La symbolique de la statue représente soit le conservatisme le plus figé, soit la gangue dont il faut faire jaillir le potentiel d’un futur reconstruit, c’est nietzschéen***! Frêche, personnage éminemment nietzschéen, n’a cessé de briser les carcans des convenances castratrices de la politique, avec brutalité, avec efficacité, avec un anti-grégarisme dérangeant. Or, prompt hier à mobiliser les opportunités en jachère, les talents insoupçonnés et à faire éclater le cadre institutionnel comme une écorce devenue trop étroite, il tend aujourd’hui à se draper dans le marbre de son autosatisfaction statufiée.
Peut être accordai-je trop d’importance à ces dix morceaux de pierre érigés sur une place au fond d’une zone commerciale. Mais, pour moi, c’est le marqueur du déclin, de la perte de la qualité qui faisait tout passer : la gestion lucide et volontariste de l’avenir. L’édile montpelliérain a commencé le chemin à l’envers qui le conduit implacablement à s’enfermer dans le marbre de sa propre idolâtrie comme un monument commémoratif offert aux vents des censeurs qui font et défont l’histoire.

*Christian de Brie. Censurer tous les gouvernements de l’ombre. Le Monde diplomatique. Mai 1997.

**Pierre Accoce et Pierre Rentchnick,  Ces malades qui nous gouvernent, Stock, Paris, 1996, p. 66.

*** cf: Ainsi parla (ou parlait) Zarathoustra.

 

09/08/2010

CHÈRES PASSES !

Eh bien non, je ne vais pas parler de Zahia. Encore que l’envie me démange de dire que cette histoire de mineure ravissante et consentante (puisque tarifée) s’arrondissant des fins de mois avec des footeux richissimes dont on sait qu’ils ne brigueront pas le prix Nobel, me paraît un peu surfaite. Comment penser autrement quand on voit ces gens convoqués plusieurs fois chez un juge d’instruction, mis en examen, exclus de l’équipe de France (double peine !) … alors même qu’un ministre impliqué dans des affaires autrement importantes pour la France a droit à un traitement judiciaire d’une légèreté suspecte. D’un côté l’affichage judiciaire lourd, de l’autre la diversion judiciaire ultramaximum. La camisole face à la nuisette.

En fait, je voulais vous dire mon étonnement à la lecture des « contre-parties » financières obtenues par Fabien Galthié pour venir conseiller le MHRC. Rémunération (Salaire ? Prime ? Indemnité ?) de 33.000 euros par mois (ou 500.000 euros la saison, selon le site Rugby-transfert.com) et une maison d’un million d’euros pour s’établir (Midi Libre du 6). Quel intérêt de payer aussi cher F.G. lorsque l’on a déjà fait un effort pour recruter Eric Béchu ? Je crois sincèrement que F.G. est un honnête homme et un excellent connaisseur de la chose rugbystique. Je n’instruis pas ici son procès, mais on pourrait se demander combien de joueurs roumains, géorgiens, samoans, ou simplement de jeunes des centres de formation français, on aurait pu recruter pour ces sommes. Des joueurs, c’est-à-dire ceux qui courent, plaquent, poussent RÉELLEMENT sur le terrain ! Car ça fait cher la passe, le pactole de Fabien pour coacher des quasi robots. J’ai été joueur, puis entraineur et je regarde suffisamment de matches pour je rendre compte que le rugby d’aujourd’hui tourne autour de deux options (percuter ou tenter l’intervalle, différence illustrée entre Australie et New Zeland) et quatre combinaisons en attaque, trois options en défense. Strictement ! Je vous mets au défi de me trouver plus de variété hormis dans le jargon pédant des « techniciens experts». Cela fait donc cher pour « robotiser » la machine bleue et blanc afin qu’elle exécutât ces maigres consignes ! vignettepassechabal.jpg
Ah oui, mais il y a le charisme, vous allez me dire. Il faut un international pour parler aux internationaux ! Balivernes, la compétence… et les résultats font plus qu’un passé en bleu, c’est amplement prouvé. Raymond Barthez n’avait été qu’un joueur moyen et il s’imposait, comme Bru, Mélet ou Liénard.
Ah oui, mais il y a l’amitié avec Pérez diront d’autres, avocats de la cause F.G.. Une amitié chère je vous le concède !
À l’orée de cette saison, comme toujours, le MHRC est agité par des diatribes dont la plupart sont anti-fréchistes. L’histoire de ce club est riche en conflits et luttes intestines, je suis bien placé pour le savoir ! Aujourd’hui encore les uns diront que le diktat de Georges Frêche est insupportable. Qu’il règle des comptes politiques. Sauf que le maire de Béziers a fait la même démarche vis-à-vis de Nicollin il y a peu, avec moins d’échos. La turpitude des uns ne justifie pas la turpitude des autres, certes. Mais restons capable de faire une analyse objective de la situation comme le faisait J.B. Moles dans la Gazette de Montpellier. Frêche a beaucoup œuvré pour le rugby montpelliérain, il le dit et je le dis d’autant mieux que j’ai défendu, en son temps, une option radicalement opposée à la sienne, à mes dépens.
À l’hypothèse que le Président de l’Agglo se paye le gendre de Vézinhet (et le mari de sa fille qui s’est présentée contre lui aux régionales), on peut raisonnablement opposer celle du souhait d’une gestion financière (et sportive) plus transparente et plus pertinente des deniers (fortement) publics. Ceci le grand public ne le sait pas qui n’a pas accès aux rapports des commissaires aux comptes diligentés par les collectivités locales. Entre les deux interprétations je ne choisis pas. Certainement qu’un mix des deux s’avère la bonne mesure. Le club n’a rien à gagner à nourrir un remake de « Règlement de compte à OK Corral » dans lequel, quoiqu’on dise, aucun des protagonistes n’est strictement ni le Bon, ni la Brute, ni le Truand.
Et à ceux qui disent d'un ton véhément que c’est avec les impôts des agglomontpelliérains que Georges agit, il faut répondre que TOUT est ainsi : médiathèques, zones d’activités, stades, tram, festivals, … selon le principe même de la démocratie  représentative. Jusqu’aux prochaines élections !

23/07/2010

LES ÉTOILES DU CAP DE COULEUR

Il avait pourtant fait une excellente campagne, reposant sur un projet de société soluble dans Gala, habilement tissé sur les (anti)valeurs françaises inavouables : anti intello (traduction : on ne se prend pas la tête), anti chienlit (traduction:  on casse de l’afro-maghrében-beur de banlieue), anti planqués (traduction: on vire un max de fonctionnaires), anti privilèges (traduction: travail-mérite-drapeau), anti impôt (traduction:  on ne dit pas lesquels mais c’est toujours vendeur, surtout pour les gens à bouclier et les restaurateurs). Et ainsi, élections faisant, il se préparait à s’installer dans un paisible quinquennat fertile en relations, réseaux, gloire et voyages.

Et puis, crac ! Des tuiles imprévues. D’abord la crise des subprimes fomentée par ces tarés l’amerloks, puis celle des hellènes cigales, avec l’espoir de jouer Zorro sauveur du Monde Libre, mais sévèrement tacklé par Barack et Angela. Une coupe du Monde de Rugby perdue malgré l’usage abusif d’un Laporte limité. Des Jeux chinois torpillés par un moine tibétain encombrant et des athlètes français transparents. La grippe qui s’annonçait ravageuse et qui se finissait en braderie de dosettes. Une misère, je vous dis ! Une image perso passant du séducteur queutard à celui de cocu ravi, trop rapidement recyclé en amoureux de Peynet, chuchotant des mièvreries à l’oreille de l’icône spaghetti. Un look qui, de chemise dégrafée, jeans et RayBan, cool et plaisantin, se transformait, par la magie des conseils en com, en ordonnateur des pompes funèbres, sévère comme un huissier d’Argenton. Et le sportif new vawe (vélo, jogging) foudroyé par une crampe du cerveau un matin de canicule et qui vous change le champion en malade fragile, aux cheveux blanchis. Et le papa gâteau qui voulait offrir un avenir au cancre familial qui se prend une volée de désaveux !pleine-lune-L-1.jpg
Il avait pensé à tout, même à débaucher des socialos centristes pour faire consensuel. Manqué ! Les transfuges se sont tellement vite sarkozisés qu’ils apparaissent davantage comme des archétypes de traitrise que comme alibis gauchisants ! La poisse, je vous répète ! Il s’était aussi entouré de non énarques, pas trop futés pour coller à son projet de société. Patatras ! Une cohorte de Gaston Lagaffe ! Lagaffe-Havanes, Lagaffe-Avion, Lagaffe-Appart, Lagaffe-Prime, Lagaffe-Auvergnat, … sans parler du méga Lagaffe-Clair/Obscur des vieilles dames indignes ! Et les femmes fortes destinées à rassurer la ménagère de plus de cinquante balais qui se muent en taties. Tatie Vaccin (Bachelot), Tatie Hermès et bonnes manières (Lagarde), Tatie Pète-sec (Alliot-Marie), Tatie Homo Nyme (Fredo) ! Il n’est pas aidé le pauvre homme ! D’autant plus qu’il a carbonisé ses jockers, côtés AAA, Rachida, Rama, Fadela. Il faut dire que Rachida à la justice, c’est un peu comme si tu nommais Tapie aux Finances ou Domenech aux Sports! Idem pour la jolie brune à l’esprit contradicteur à qui il fallait trouver une planque à risque de dérive zéro. Quant à Fadela, sans fric à distribuer elle n’a réussi qu’à perdre son «ni» ! La guigne totale ! Ses cautions artistiques n’ont pas fait un tabac. Jonnhy a failli canner et a du révéler ses frasques, véhiculé en chariot roulant. Enrico, Barbelivien, … quasiment à la Ferme des célébrités.
Il avait utilisé tous les subterfuges d’enfumage communicationnel avec stigmatisation des burqas, des sans papiers, des caïds zonards, des soixante-huitards, des polygames beurs, des GDV (gens du voyage), des en congés de maladie, des planqués au Paradis (fiscal), des qui roulent trop vite, des qui abusent des médocs,… sans réussir à effacer la réalité de la montée du chômage et du recul du pouvoir d’achat.

Pourtant, un soir de Mai, allongé aux côtés de Carlita qui avait la migraine, dans un demi sommeil cotonneux, il avait visualisé la figure d’Anelka confondue avec celle de Zizou. Il était proche de l’extase. Car on voyait passer dans la nuit, par moment, Quelque Chose qui paraissait un ailier semblable à un ange, un ange bleu, rayonnant de lumière… et brandissant une coupe du Monde !
Mais ce n’était qu’un rêve ! Son espérance de tout laver dans un déferlement de liesse victorieuse à la mode Chirac, s’est vautrée dans une grève de collégiens du 9-3 et une incapacité à battre une quelconque formation! Et puis cette avanie de la riche héritière trop haïe, trop bavarde, trop large du chéquier ! Pourtant il avait verrouillé le Parlement, le Sénat, muselé par connivence la presse écrite, bâillonné la télé par nominations maison et virages opportunistes, circonvenu la justice par copinage. Peste, la démocratie était réapparue, comme une hydre vivante, via le Net, plus virulente et plus destructrice, tel un Sarkogate médiatique.
Assis sur un rocher, face à la mer, inlassablement, le pauvre homme recompte ses 26% d’opinions favorables. Qui peuvent-ils bien être ? Sans doute quelques restaurateurs ayant la reconnaissance de la bourse, quelques familles fortunées ayant la reconnaissance de la Bourse, quelques centaines de petits patrons naïfs qui croient encore qu’il défend autre chose que les compagnies du CAC, quelques hauts fonctionnaires pressés de grimper au cocotier, quelques vaniteux qu’il a décorés, quelques aigris continuant à haïr les fonctionnaires, trois centaines de frontistes fâchés avec le Pen, quelques lectrices des Bonnes Soirées fans de Carla, … Sœur Lagarde voyez-vous revenir la croissance ? Non, je ne vois que la dette qui poudroie et le chômage qui verdoie !
Le crépuscule descend doucement sur le Cap Nègre et les cigales se taisent, une à une, comme les espoirs qu’il a fait naître…