13/01/2010
MÊME PAS HONTE….
Même pas honte, la Roselyne rose du milliard et demi d’euros engloutis dans une grippe improbable ! On aurait aimé, nous les contribuables, qu’avec son look de fantaisiste sur le retour, elle nous la joue dépitée, s’excusant de son hyper principe de précaution, ou qu’elle nous rejoue « Coupable mais pas responsable ». Eh non, elle pérore au succès de l’opération, à « on pouvait pas savoir ! ». On aimerait que les ministres avouent parfois qu’ils sont humains, donc faillibles. Spontanément. Cela les rendrait plus sympathiques aux électeurs qui en
ont marre des écrans de fumées et d’encre de calamars !
Même pas honte, l’Obama nobélisé qui envisage de reporter le fameux « Discours sur l’état de l’Union », acte important s’il en est puisqu’il cadre la politique américaine pour l’année, en raison de la « concurrence » causée par la diffusion de la série « Lost » très prisée de ses concitoyens ! Ô Barak, gouverner c’est hiérarchiser les priorités, pas se ravaler au niveau d’une saga fiction !
Même pas honte, les encenseurs posthumes de Monsieur Seguin, eux qui, pour la plupart l’ont « cassé » de son vivant. De Sarkozy à Jospin, en passant par tous les stades de l’échiquier politique, lesdits politiques n’ont eu de cesse que d’empêcher ce franc tireur du gaullisme d’accéder à des postes de premier plan (la C des C s’avérant pour lui un garage de prestige).
Même pas honte, le comptable de Bercy, qui sur l’année budgétaire passée c’est allègrement trompé du simple … au triple quant au déficit budgétaire de la France ! Pourtant, le Woerth en question, persiste à donner des leçons de rigueur financière, de rigueur politique (alors qu’il est toujours aussi trésorier de l’UMP, ce qui fait désordre !).
Même pas honte, le Couderc biterrois qui se pare des vertus de gestionnaire et d’honnêteté. Quand on sait la situation financière exsangue de la cité de Riquet, l’urbanisme d’archipel dont il affuble sa ville et la paupérisation avancée qui en résulte, bonjour le management public! Quand on se rappelle que c’est grâce à la trahison du pacte électoral vis-à-vis de Cougnenc d’abord, Tressol ensuite, qu’il a accédé à sa magistrature, bonjour l’honnêteté ! Sans parler du sabordage de l’ASBH afin de pouvoir y installer des dirigeants affidés. Certes Frêche n’est pas non plus un parangon de vertu, mais faut pas prendre les électeurs pour des demeurés !
Même pas honte, le rugby professionnel, roulant millions, souvent issus du même contributeur-contribuable, qui lésine sur la fonction d’arbitrage. Quand on a apprécié la prestation du referee anglais samedi à du Manoir, sobre, précis, pertinent, professionnel en quelque sorte, on se dit que la ligue (ou la fédé ?) devrait former et valoriser (pécuniairement et socialement) un réservoir de directeurs de jeu digne d’une compétition qui se veut exemplaire. Et sortir ainsi de l’époque héroïque des siffleurs cheminots smicars, se faisant quelques ronds grâce à leurs voyages gratuits !
Même pas honte, le Lionel qui vient aujourd’hui via un bouquin, expliquer l’inexplicable ! Le pouvoir, c’est comme la corrida, c’est l’impérieuse dictature de la bonne décision : ou tu réussis ton derechazo, ou tu meurs. Foin de tertulia posthume ! Jospin n’a pas su prendre les bonnes voies au bon moment. Il s’est gargarisé d’un bilan qui s’avérait plus de droite que de gauche, il a pêché par orgueil en négligeant le premier tour, il a fui ses responsabilités après le combat. Celui qui a contribué à faire perdre une bataille quasiment gagnée ne peut rien nous apporter d’utile, sauf à produire un roman.
Même pas honte, le félon Besson lorsqu’il se glorifie d’un éclatant succès du débat sur l’identité nationale ! C’est avant tout un gadget politique. Il révèle chez certains de nos responsables politiques une absence totale de confiance dans le bon sens du citoyen de base. Ils le croient manipulable à merci par les astuces de la com. Ce n’est pas le cas. Ils le supposent animé par des passions égalitaires. Or toutes les enquêtes montrent qu’il ne confond nullement l’égalité et l’équité. Ce qu’il rejette, ce sont les inégalités injustifiées. (Raymond BOUDON). Heureusement la pluralité de l’information via le web permet de résister aux grosses manipulations. Voire de les dénoncer efficacement.
Même pas honte, … la liste serait longue ! Comment s’étonner ensuite de voir que les Français ne fassent pas beaucoup confiance à leurs élus (76 % des Français ne font pas confiance aux hommes politiques. Source : LE MONDE.fr) ? Que 78 % n’ont confiance dans aucun parti politique. Que seule l’école recueille encore “seulement” 24 % de défiance. On constate que le gouvernement représentatif porte en soi une carence démocratique qui s’est trouvée amplifiée par les évolutions sociales de ces dix dernières années. Alors que le niveau d’instruction a progressé, le fait de prendre la population pour un ensemble de débiles crédules, le fait de travestir en permanence la vérité, le fait de se comporter en détenteur unilatéral de la vérité, … s’avère la règle aujourd’hui. Certains y voient la cause du déclin de l’intérêt citoyen (abstention). D’autres, comme P. Rosanvallon (« Contre démocratie » Seuil 2006), tentent de nuancer ce mythe du « citoyen passif » en parlant davantage de mutations que de déclin de la citoyenneté avec la montée de nouvelles formes d’expression, d’implication ou encore d’intervention citoyennes. Les gouvernants de tous bords (et de tous domaines) sont en train de scier la branche démocratique sur laquelle ils s’agitent encore impunément.
Gare aux conséquences !!
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02/01/2010
BONNE ANNÉE MMX À TOUS!

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30/12/2009
RETOUR AU TRIBALISME
Il ne vous a pas échappé que la fameuse conférence de Copenhague s'est soldée par un cuisant échec. L'illustration précédente avec son doigt d'honneur symbolisait pour moi la grossièreté dudit échec.
Mais je pense que, bien plus qu'une déconvenue sur le climat stricto sensu, de l'écologie largo sensu, le monde s'est confronté là à un schisme beaucoup plus fondamental, pour ne pas dire vital ! Le retour au tribalisme !!
Mode d'organisation basée sur le sentiment d'appartenance, à un lieu, à un groupe comme fondement essentiel de la vie sociale, le tribalisme nous le comprenons ici comme communauté d'intérêt formant une entité spatiale et ethno-sociologique qui se veut (et qui se vit) comme différente des autres. Ainsi, l'opposition irréductible qui a scandé Copenhague se décrit en tribu américaine, tribu européenne, tribu asiatique, tribu indienne, tribu africaine, tribu océanienne. Opposition qui vient de l'absence d'intérêt commun comme PGI (plus grand idéal) ou PPCD (plus petit commun dénominateur) face à l'évolution à court et moyen terme de leur modus vivendi.
Sous couvert de grandes idées telles que l'avenir de la planète, le réchauffement du climat, l'écologie, la biodiversité, le développement durable, .... l'enjeu central s'avèrait l'accès ou non à un niveau de vie et à un mode de vie espéré. Hélas ce qui est la réalité pour la tribu européenne devient une contre réalité pour la chinoise ou l'indienne, un obstacle pour l'africaine ... L'idéologie capitaliste fordiste (pour faire simple) a inculqué au monde entier le désir de consommation et de confort comme première motivation durant (quasiment) un siècle. C'est à ce prix que nous avons colonisé et exploité l'Asie mineure et extrême, l'Amérique centrale et méridionale, l'Afrique entière, en promettant l'Eldorado consumériste... un jour ! Ce jour, ce lendemain qui chante, restent un leurre pour beaucoup mais devient accessible pour les chinois, indiens, argentins, brésiliens, .... Et à ce moment précis, on leur dit qu'il s'agit d'un mauvais plan, que ce n'est pas possible, que le Noël tant espéré ne sera pas fêté.
Sauf qu'aujourd'hui, la Chine n'est plus un quasi-continent arriéré mais détient presque la moitié de l'endettement américain. Qu'elle fabrique avec l'Inde la grande partie de nos équipements. Que quand elles s'assoient à une table, elles ne se contentent plus de strapontins mais occupent des fauteuils clubs. Sauf qu'aujourd'hui les pays à qui l'on expliquait que leur retard provenait du mode de production socio-communiste, veulent engranger les bénéfices de leur conversion au capitalisme. Cash, et sans qu'on leur oppose des précautions nouvellement prioritaires.
L'intérêt supérieur de la planète est un concept vide, creux, spécieux. Il n'existe aucun compromis qui puisse en faire cas. Le Monde se trouve fractionné en tribus d'intérêts contradictoires et, ce qui est nouveau, de forces équilibrées. Quand deux nations (USA, URSS) imposaient leurs ordres, les autres, toutes les autres, passaient sous leurs fourches caudines. La solution hobbesienne régnait ! Maintenant, le bloc russe est éclaté, les E.U. ne règnent plus en maître, l'Europe pas davantage, face aux mastodontes qui se sont extraits de la glaise communiste ou colonialiste. Et sans intérêt supérieur aucune régulation n'est viable.
Copenhague a marqué la fin d'une époque, celle d'une planète sous la férule d'un centre de commandement (militaire, économique, financier, sociétal) aimé ou haï ce n'était pas le problème. La tyrannie américaine laisse place à un espace tribal où se meuvent des «blocs» d'intérêts . Ces derniers n'ont que faire du But messianique à atteindre, du Projet idéal («pro-jectum»), économique, politique, social, à réaliser. Elles préfèrent «entrer dans» le plaisir d'être ensemble, «entrer dans» (« ingrés ») l'intensité du moment, «entrer dans» la jouissance de ce monde tel qu'il est*. Dès lors que voulez-vous qu'ils trouvent d'attrayant dans un discours de restriction, de raison, de régression, de régrédience, ... dont les bénéfices seraient potentiellement diffus et dissous dans un avenir long ?
Nous avons été usurpés par l'idée de globalisation qui nous a fait croire à l'émergence progressive d'un destin commun, d'une solidarité planétaire en marche aspirant à une régulation mondiale. À l'inverse, voici venu le temps d'un fractionnement tribal reposant sur des«archipels d'intérêts stratégiques»excédant largement les nations afin d'accéder à des ensembles de puissance sensiblement équivalente. Qu'adviendra-t-il du concert de ces archipels ? Cacophonie ou harmonie ? Copenhague, comme ring pionnier, a révélé un gap jugé infranchissable. La suite nous dira si un état de fait s'établit (chacun pour soi avec un discours mystificateur), si un vrai débat apparaît pour traiter au cas par cas des problèmes de coexistence, ou si, hélas, un affrontement tente de réorganiser le Monde.
On ne décrète pas l'avenir, mais on connaît la folie des hommes !
* Michel MAFFESOLI. Le tribalisme postmoderne. Constructif.N°13 - Février 2006
** l'illustration est de Barrigue, http://www.barrigue.ch/
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