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20/06/2007

POURQUOI PAS MOI?

Je ne comprend pas ! Je suis ancien joueur de rugby, entraîneur ensuite, un accent rocailleux comme Laporte. J’ai été noir plusieurs fois lors des troisièmes mi-temps comme Yade. Gauche modérée à l’instar de Kouchner, économiste tel (soi-disant) Bresson. Comme beaucoup de monde j’ai eu quelques contacts avec la justice, sans dégâts. Je possède un sens de l’humour apprécié en société comme Santini. Ni pute, ni soumis, mon oncle est mort à la guerre, à Damas qui plus est, comme un vulgaire harki. Je suis originaire de l’Aude ce qui aurait pu représenter une minorité peu visible vue de Paris, et pratique l’occitan ce qui s’avère original.
Mais je ne suis pas jaune. Ou Homo. Pas encore handicapé.
C’est donc ça ! Donc, il ne m’a pas appelé.

J’aurais eu un réel plaisir à lui dire non!!

16/06/2007

PIERRE JALLATTE ET RENÉ GIRARD

J’ai connu Pierre Jallatte à l’IPA (Institut de Préparation aux Affaires ancienne appellation des IAE) de Montpellier. Ami du Professeur René Maury qui en était le directeur, il s’avérait le plus généreux donateur (ancienne appellation de sponsor) puisqu’il versait une dotation annuelle de 10.000 francs à l’école (éditorial de R. Maury dans la rapport de voyage d’études « Perspectives américaines » juillet 1966).
Cet homme austère comme tout bon protestant cévenol, avait trouvé auprès des universitaires l'arcane de son action : l’innovation. Maury lui avait appris Schumpeter, Saumade Emery et Trist, Robert Papin R. Marris… Lui, percolateur pragmatique de ces idées, il avait transformé un atelier de St Hyppolite du Fort en leader européen de la chaussure de sécurité. Il avait anticipé les revers de la chaussure « classique » qui fut l’une des industries les plus répandues dans la région entre et après la guerre. Ainsi les frères Riu à Limoux (Myrys), César Blasquez à Couiza, Urbain Siau à Espéraza, Antoine Canat, François Noy à Chalabre, Pierre Gamundi et René Bosc à Béziers, … (entre autres) ont été les moteurs d’un secteur particulièrement actif. Mais, la guerre des coûts aidant, les types de fabrication s’automatisant, ces « usines » périclitèrent une à une, parfois aidées dans leur déconfiture par des aigrefins peu scrupuleux (cf Canat ou Myrys).
Hormis le coup de chapeau à P. Jallatte c’est cette question que je voudrais évoquer. Que la concurrence fasse rage, que de nouveaux types de managements s’installent, que les marchés s’internationalisent, j’en convient aisément. Il serait difficile de nier l’évidence ! Mais ce qui me gêne profondément réside dans cette race de hyènes charognardes qui viennent participer à la curée. Ces pseudo-experts-repreneurs, froids comme du marbre, qui viennent sucer les dernières potentialités des entreprises « en difficulté » selon l’euphémisme approprié, et ainsi précipiter leur disparition. Ce sont des virtuoses du discours gestionnaire, managérial, financier, dont ils usent comme alibis imparables, impavides bourreaux d’entreprises qui vivent encore et qui pourraient, je vous le garantis pour la majorité, continuer à fonctionner à condition d’y consacrer les compétences et les volontés. Les élus locaux (voire nationaux selon les enjeux électoraux) se laissent souvent berner par ces baratineurs de haut-vol : « Si vous voulez sauver quelques emplois, quelques temps, il faut que vous mettiez la main à la poche ». « Et sans garantie, bien sûr, le droit ne permettant pas d’entorse à la liberté des entreprises ». Ainsi nos impôts locaux viennent améliorer le cash flow de ces groupes financiers sans scrupule. Mais que faire ? J’entends ma cousine de droite susurrer que l’on ne peut aller contre l’histoire, qu’un emploi perdu dix de retrouvés … Moi je crois que les régions, qui ont la compétence économique, devraient s’investir dans une vaste opération de conservatoire industriel, comme elles l’ont fait (ou auraient dû le faire) en matière foncière. Il serait prévu un droit de préemption industrielle donnant priorité de rachat à la collectivité sur l’ensemble de son territoire. De deux chose l’une : si l’unité en difficulté est vraiment foutue, la région en prendra acte, ni plus, ni moins. Sans cracher au bassinet. Mais si ladite unité possède encore de « la sève » (des marques, des brevets, des actifs mobiliers et humains, … ) elle pourrait être relancée par la collectivité (ou par des adjudicataires dûment choisis) et, surtout, éviter que ces richesses soient siphonnées par les holdings extérieurs.
Ceci reste une piste, mais qui pourrait permettre de rendre les marques « AOC » régionalement. Ainsi si Arena veut se délocaliser en Chine elle le pourra sans problème, … mais sous la marque Chin Man, Arena étant attachée au Languedoc-Roussillon. Jallatte ne pourrait dès lors servir de phare commercial à des godasses fabriquées en Tunisie !
Voilà monsieur Pierre qui avez lu René Girard et qui vous êtes donné en victime émissaire, offrant un miroir à ceux qui sèment le vent de l’Apocalypse, et une branche d’olivier à ceux qui agitent le mythe renouvelé de La Bête du Gévaudan, tout reste à dire et surtout, à faire.
Voilà, monsieur Jallatte, en souvenir de ce que vous avez fait pour les Cévennes et pour l’IPA, en souvenir de tous ces entrepreneurs audois, catalans, lozériens, gardois, héraultais, qui ont perdu leur entreprise filiale (au sens étymologique), je pose sur votre cercueil sacrificiel cette modeste contribution innovatrice. Ainsi soit-il !

11/06/2007

HABITUS

J’ai eu un coup de spleen ! Sarkozy plus une chambre bleue jusqu’à l’os, avouez qu’il y a de quoi craindre des lendemains qui déchantent ! Qu’écrire là-dessus ? La démocratie il faut la respecter faute de mieux. Jusqu’à ce qu’il devienne habituel que l’on fasse comme les entreprises « foot lose », que l’on se délocalise vers des horizons plus cléments pour la classe moyenne humaniste. Même si ces horizons sont aujourd’hui un peu frisquets à mon goût de méridional. Même des citadelles rouges audoises, gardoises, voire pailladines virent leur cuti ! Trahison !
A ce propos, les « trahisons » d’Allègre, Kouchner (dont je me glande) et de Gallo ou d’Attali (que je regrette) relèvent d’une seule source : le parisianisme !
Dans ce microcosme élitiste se croisent en permanence une grosse centaine de personnes, des hommes et des femmes de tous bords, de toutes obédiences, de toutes religions, … n’ayant en refus que le simple, le spontané, l’évident et durable. Ils font métier d’artistes, écrivains, dirigeants de groupes, mangent aux mêmes tables recommandées, s’esbaudissent aux mêmes spectacles branchés, débattent aux mêmes émissions télévisées, interrogés par les mêmes journalistes complices des garden parties privatives, s’éplorent aux mêmes obsèques médiatisées. Ils ont le même habitus comme dirait Bourdieu. Alors ces gens-là ne trahissent pas. Ils n’ont aucune limite claire qui trace le territoire idéologique référentiel. Et, dès lors, ils franchissent allègrement (sans jeu de mots !) cette frontière invisible pour leurs yeux, voire pour leur cœur.
C’est cela le parisianisme ! Plus La Cour. C’est-à-dire la bande de roitelets provinciaux rêvant, comme à l’époque monarchique, d’être « admis » (pas invités) à la périphérie du cercle précédent. Des seconds couteaux souvent, puisque les gens qui pèsent lourd, à l’aune du pactole électoral, sont utilement déjà enrôlés dans le premier cercle. Les Baylet, les Bresson, les Maurin, … prêts à mettre leur âme sur eBay pour exister médiatiquement.
C’est cela le parisianisme ! Plus le mépris. Pour eux on est des ploucs, des bouseux d’en bas. De temps en temps, quand le Lubéron ou la Corse sont trop cher, ils s’achètent une maison secondaire en Ariège ou dans le Gers. Ils découvrent alors que nous avons des habitudes : le pastis, la pétanque, le cassoulet (mon dieu ma chère, j’ai pris trois kilos !), les taureaux (d’une cruauté incommensurable, je vous le dis !), … Ils découvrent qu’il n’y a pas d’olivier à olives noires ! Que les chapons ne sont pas une race particulière de poulet …
Que nous sommes encore sensibles aux pauvres, aux malheureux, à une solidarité que nous ont léguée le rugby, les luttes viticoles, les réfugiés espagnols, les pieds noirs (ceux qui avaient une main devant et une main derrière et pas de beau frère haut placé). Que nous parlons encore parfois des langues aussi étranges que l’araméen. Qu’il reste encore ici quelques tribuns corpulents, truculents et turbulents pour perpétuer Ernest Ferroul, Marcellin Albert, Raoul Bayou, … Que nous gardons comme symbole des châteaux escarpés d’une hérésie dénonçant le lucre et l’oppression d’usurpateurs de foi, drapés dans leurs étoles de magistrats de l’inquisition.
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Alors sachez parisiens, que nous restons majoritairement des hérétiques à l’ordre sarkosien, et que la traîtrise de quelques barons du nord n’a pour nous aucune exemplarité si ce n’est celle de la turpitude des courtisans.