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05/09/2019

AH! LA VÉRITÉ!

235612_image.jpgAh, la vérité! Les dirigeants nous assènent en continu ce qui est vrai et doit être suivi, et ce qui est faux et doit être condamné. Comme si ces gens détenaient la vérité pure et dure. Qu'ils constituaient le "camp du Bien". Les religieux (prêtres ou prosélytes) faisaient œuvre de détenteurs majeurs de ce produit "En vérité, je vous le dit…". Puis les politiques s'y sont mis, puis les professeurs-experts, puis tout le monde… Ce faisant on généralise le principe d'exclusion: celui qui n'est pas de ma religion, de mon pays, de mon parti, de mon avis,… est un imbécile condamnable. Les clans se forment autour de ces croyances transformées en vérité, et les clans s'affrontent pour faire taire ce qu'ils considèrent l'anti-vérité., Allant parfois jusqu'au LBD, voire la kalachnikov en guise d'arguments ! Et les quidams s'y sont mis! Puisant dans des réseaux sociaux qui pensent à leur goût, fustigeant les autres avis, d'où qu'ils viennent, ils s'enferment dans des micro mondes sectaires, incapables de la moindre concession, fut-elle créative. Le débat, s'il existe, est gouverné par une logique d’exclusion qui repose elle-même sur la disqualification de celui qui pourrait vous contredire.
 
Ces derniers jours, dans l'émission Rembob'INA, où Anne Sinclair interrogeait P. Mendes France, on pouvait entendre un homme qui faisait l'inverse, c'est-à-dire expliquait modestement les décisions prises, les circonstanciait, justement pour leur ôter ce parfum vénéneux de vérité implacable. Mendes a inventé "le parler vrai" repris ensuite par Michel Rocard. Parler vrai, ne consiste pas à asséner des Vérités qui n'en sont pas, mais tenter de ne pas travestir la réalité en l'analysant. La même Anne Sinclair disait en parlant de ce dernier: "Il chérissait la vérité, même si elle était à contre-courant, il vénérait la franchise, même quand elle coûtait cher, il  pensait sans biaiser, il a eu souvent raison. Il fut peut-être le dernier de cette lignée". Voilà sans doute un bon résumé de l'affaire!
Pierre Bourdieu, lui, disait "Il est infiniment plus facile de prendre position pour ou contre une idée, une valeur, une personne, une institution ou une situation, que d'analyser ce qu'elle est en vérité, dans tout sa complexité.".
Cela m'a frappé notamment au moment où on voyait un Macron s'affronter avec un Bolsonaro en assénant des arguments qui ne pouvaient satisfaire que leurs affidés, arguments portant sur un problème pourtant majeur: la forêt amazonienne.
Prendre position contre Bolsonaro (même si ce n'est pas la fleur de la politique internationale) en tant que seul responsable-brûleur de la jungle, ce qui représente un début de vérité, devient un mensonge si l'on ne relativise pas avec qui, quoi, comment, pourquoi! Soit toute la complexité de la chose.
Affirmer aussi que seul le néo-libéralisme recouvre une vérité, conduit à un mensonge. En effet pourquoi l'inflation reste atone alors que l'on a déversé des milliards de liquidité après la crise de 2008? Les taux d'intérêt sont au plus bas, pourquoi les ménages épargnent-ils encore?... Dis Friedman pourquoi tu tousses? En fait, il n'y a pas de vérité intangible en économie. En économie, le parler vrai c'est, disait Raymond Barre, "Dans ce domaine, il n'existe pas une bonne décision et une mauvaise. Il y a une décision à laquelle une majorité d'individus croient et qui va réussir, et une qui, théoriquement est parfaite, mais à laquelle personne ne croit et qui va échouer".
Nous évoluons à la fois dans une culture-vérité qui est la volonté de remplacer les différentes opinions par une opinion unique que l'on a choisie comme la référence. C'est un intégrisme, c’est-à-dire refus de la diversité, et par définition, de l'Autre.  Et, en même temps, on assiste à une fabrication massive et consciente de fausses vérités (Fake News) qui brouillent en permanence la lecture et l'analyse du Monde. Bernard Stiegler avance la thèse intéressante comme quoi la Vérité serait un horizon certes inatteignable, mais qu'il serait crucial de toujours chercher à atteindre. L'enjeu ne serait plus de croire en elle, mais juste d'essayer de s'en rapprocher par les chemins du langage, du débat et de l'honnêteté intellectuelle, autant raisonnés que poétiques. Sous ce prisme, les fake news pourraient être perçues comme les révélateurs d'une information subjective par essence, dont il conviendrait de douter de la véracité avant de s'en nourrir ou non. Et apparaître ainsi comme des vaccins contre l'impérialisme de la vérité révélée.
Dès maintenant, considérez toute affirmation comme potentiellement fausse, cela vous fera avancer vers un début de vérité!

25/07/2019

TEL EST PRIS QUI….

Le libéralisme économique, le néo libéralisme surtout, défendent mordicus que la vérité se trouve dans un fonctionnement libre des marchés. Que toute entrave régulatrice de cette "vérité" aboutit à une situation moins bonne que celle découlant de la liberté.
Il fut un temps ou l'hypothèse pouvait se défendre, d'autant plus que les régimes centralement planifiés avaient périclités.
De nombreux économistes nobélisés, de nombreux politiques encensés, de nombreux philosophes aussi s'épanchèrent vantant cette solution miraculeuse de la "main invisible" qui faisait le bon boulot hors des gouvernements réduits à la part régalienne.
Certes il y eut des crises. Des crises économiques, des crises monétaires, des crises financières… mais on nous a alors dit que c'était l'envers du décor nécessaire à la bonne marche d'une société dopée à la croissance sans nuages. La poubelle nécessaire après le festin.
De fait, le groupe détenteur du pouvoir de réguler (l'État) a l'inconvénient de devoir, impérativement, mobiliser la majorité – voire l'unanimité – des opinions en sa faveur. C'est le prix de la légitimité. Pour peu qu'il soit mis en contradiction, ce que Max Weber a appelé « le monopole de la violence légitime » devient illégitime. Et les gilets jaunes de tout temps appellent à d'autres types de gouvernance.
Ainsi va le cycle alternant les phases plus libérales avec des phases plus restrictives, une sorte de "stop and go" des principes de gestion des sociétés. Mais "Le temps n’est plus à la discussion d’économistes. Il se passe autre chose, qui engage la planète et une forme de civilisation" (Lordon).
 
En effet, ce système appuyé et entretenu par un mainstream médiatique servait avant tout les riches, voire les hyper riches. Picketti et quelques rares autres, comme ceux du Club de Rome, oiseaux de mauvais augure (OMA), dénonçaient cette imposture mortifère du système du trop laissez faire.
Déjà Malthus, premier OMA, sonnait l'alarme de la surpopulation au regard des ressources. Demain nous serons confrontés à ce problème.
Pigou, autre OMA, dénonçait les nuisances ou déséconomies externes et appelait en vain le principe du pollueur payeur.
Mésarovich attirait l'attention sur l'épuisement des ressources naturelles.
…..
Le "rapport Meadows" (1972), disait qu'il faudrait mettre fin à la croissance "sans limites" si l'on voulait sauver le système mondial d'un effondrement prochain et stabiliser à la fois l'activité économique et la croissance démographique. Plus cette prise de décision sera retardées, affirmaient-ils plus elle deviendra difficile à mettre en place.
Ces alertes passèrent au panier, quand elles ne furent pas raillées par les "experts" libéraux.
 
Aujourd'hui, le monstre libéral devient ingérable! Tel est pris qui croyait prendre, le robot masqué auquel appartenait la main invisible et qui, par nature, penchait beaucoup du côté des nantis, excède maintenant toutes les possibilités de régulation:
·     Les "évènements écologiques" (réchauffement, pénurie d'eau, pollution océans,…)  sont quasiment hors maitrise en l'état actuel des choses (sauf à des coûts prohibitifs).
·     Les "évènements sociaux" (flux migratoires, terrorismes, sectarismes religieux, pandémies,…) débordent les tentatives (sporadiques) de régulation.
·     Les "évènements financiers" se heurtent à l'existence de paradis fiscaux permettant toutes des "fuites" possibles et aux puissantes banques "Too big to fail" de spéculer sans vergogne.
·     Les "évènements économiques" se confrontent aux mastodontes internationaux (GAFA, Ali Baba, plateformes chinoises, ..) intouchables.
·     Les "évènements monétaires" (bulles) font apparaître l'opportunité de monnaies privées (Libra) excédant toute réglementation voire régulation…
·     Les "événements médiatiques" se vautrent dans les gigantesques "lacs de données" de Facebook, Instagram et autres réseaux, tandis que les "fakes news" impossibles à filtrer envahissent la sphère de l'information.


K-K.jpgLe constat objectif est que ces "évènements" revêtent une dimension mondiale, ou du moins, excèdent largement l'horizon étatique. Or les politiques se focalisent sur ce dernier niveau, voire moins,… avant tout. Récemment on a vu des gens sur des ronds points exiger des augmentations de leur salaire mensuel... toute une polémique enfler pour des homards indus,… les responsables(!) fourbissent les armes pour les municipales de demain…
Les crises passées se limitaient à un pays, une zone (Amérique du sud, Afrique,..) et on connaissait (à peu près!) comment y remédier si on le désirait. Aujourd'hui les crises qui pèsent sur nous sont irréversibles et concernent toute la planète *.
Les gouvernements néolibéraux sont donc pris au piège qu'ils ont plus ou moins (plutôt plus!) progressivement construit: ils sont incapables d'exercer une quelconque emprise sur les systèmes qui se sont mis à jouer contre "le bien commun". Or, ce qui fait notre valeur et celle des autres provient dudit but commun**.
S'il faut donner une date du basculement, nous dirons 1971, soit le moment où le régulateur ultime, la convertibilité du dollar en or, a été supprimé ouvrant grandes les portes de la spéculation sans limite.
Des tentatives pour trouver des instances possédant le niveau adéquat d'intervention (G20, FMI, Accords de Paris sur le climat,…) se confrontent à des échecs patents de consensus. Alors on joue la fuite en avant dans des dispositifs encore moins régulés et régulateurs: CETA, MERCOSUR,…
Or, il s'avère tout simplement impossible que, demain, dix milliards d'individus puissent coexister sur la planète si les grands acteurs de la mondialisation persistent à pratiquer le mode de production prédateur occidental actuel.
Kant défendait la nécessité de se donner des "horizons régulateurs" permettant de donner du sens à nos actions. Le dernier espoir qui reste réside dans le pari que les deux ogres planétaires (USA et Chine) et leur puissance, retrouvent le sens de ce que nous appelons ci-dessus le bien commun… planétaire.
C'est pas gagné!
 
* Marianne Durano. L'idée de fin du Monde. Le Monde 24/07/2019.
** Ernst Bloch, Droit naturel et dignité humaine, 1961

25/06/2019

NEW MONEY TIME

L'information a envahi tous les médias comme une trainée de poudre: Facebook va lancer une crypto monnaie! Révolution! Sidération!... Le Libra (c'est son nom), s'avère en fait une monnaie complémentaire classique basée sur un "panier de valeurs".
D'emblée, pour éviter le méli mélo des médias grand public, il faut distinguer la monnaie officielle, les monnaies secondaires et les monnaies complémentaires. La monnaie officielle consiste en une monnaie émise par un organisme habilité par un gouvernement (d'État ou de Zone) comme la Banque Européenne ou la Fédéral Réserve Bank ou toutes les banques centrales du monde (Euro, Dollar, Yen,..). On dit aussi régalienne. Les monnaies secondaires sont des monnaies co-produites par une banque centrale et une banque privée autorisée (monnaie scripturale, franc CFA,…). Les monnaies complémentaires proviennent d'un système privé qui met en circulation des "bons" qu'il accepte comme paiement. Le Libra sera donc une monnaie complémentaire.
Rien de nouveau sous le soleil, car il existe depuis belle lurette des monnaies complémentaires en circulation. La plus banale s'appelle "points de fidélité" sur carte d'hypermarchés. Quand vous disposez de points sur ladite carte (chez Leclerc ou ailleurs) vous détenez de la monnaie Leclerc (ou autre). Elle vous sert à payer de futurs achats chez Leclerc… ou partout où ce bon sera accepté. La plus iconique s'appelait le Bancor proposé (et non retenu) par Keynes à Bretton Woods en 1944, monnaie internationale basée sur un "panier de monnaies" et émise par le FMI (Fonds Monétaire International). Plus tôt encore, l'assignat de Law constituait une monnaie secondaire fondée sur les terres de Louisiane, émise par la banque autorisée Law et acceptée par l'État français pour régler les impôts…. Et on pourrait citer des dizaines, des centaines d'exemples. Certains ont marché, d'autres pas. Une simple remarque: les échecs sont tous dus à la spéculation qui a déréglé le rôle transactionnel de ces monnaies.
Le Libra ne sera pas une crypto monnaie comme, par exemple, le bitcoin car cette monnaie sera gouvernée de manière centralisée par un intermédiaire désigné.
L'innovation du Libra, si innovation il y a, ne se trouve donc pas dans le "produit". Elle se trouve dans la surface de l'écosystème (réseau social) concerné. En regroupant UBER, Mastercard, PayPal, PayU, Stripe, Visa, Booking, eBay, Facebook/Calibra, Farfetch, Lyft, Mercado Pago, Spotify, Iliad, Vodafone Group, Anchorage, Bison Trails, Coinbase, Xapo Holdings Limited, Andreessen Horowitz, Breakthrough Initiatives, Ribbit Capital, Thrive Capital, Union Square Ventures, Creative Destruction Lab, Kiva, Mercy Corps, Women’s World Banking (pour l'instant), Libra mobilise d'un coup des millions d'individus contributeurs potentiels au succès de l'affaire. En effet plus large s'avère la toile de partenaires acceptant le paiement en Libra, plus cette monnaie aura une masse significative et, par effet boule de neige, risquera de prendre des proportions… gigantesques! En effet matériellement, le risque d'une monnaie complémentaire réside dans l'amorçage de la pompe: si le flux engendré s'avère puissant l'opération a des chances de réussir. Sinon elle s'éteint de sa propre mort!
Mais comme toute monnaie quelle quel soit, il existe une obligation de confiance (fiducie). L'usager potentiel doit pouvoir faire confiance au centre émetteur (État, banque ou tout autre organisme). Sinon la mayonnaise ne prend pas, ou va à la faillite (système de Law, république de Weimar, Vénézuela,…). Dans le cas de Libra, Facebook n'apparaît pas comme cet opérateur central, sans doute à cause des avatars récents ayant affectés la société de Mark Zuckerberg. C'est Libra Association, un consortium qui rassemble tous les partenaires évoqués plus haut – et basé en Suisse pour le look - qui sera chargé de prendre les décisions importantes sur les règles, le développement, les valeurs de réserve. Le pilote est coopératif : un organisme, une voix. Derrière un système puissant de block chain fera tourner les transactions.
Enfin l'intérêt d'une monnaie dépend de sa facilité d'obtention. Ainsi, par exemple, après Bretton Wood et le GES, pour amorcer la circulation du dollar, les américains l'ont rendu "facile" via le plan Marshall. Facebook a, semble-t-il, pensé à ce critère en créant le Calibra petit portefeuille simplissime de mise en œuvre des paiements.Poule_aux_oeufs_d_or_m.jpg
 
La concurrence que pourrait faire le Libra aux monnaies souveraines est évidente (le G7 va d'ailleurs s'y intéresser). Facilité, gratuité des transactions, universalité… Ceci étant, les qualités exigées de la fonction régalienne d'une monnaie (imposée par un État) dépendent de la puissance mais aussi de la cohérence de cet État. Ce dernier est censé réguler la masse monétaire en fonction de sa politique économique. Or, les banques centrales se sont grandement discréditées en créant des devises à gogo pour sauver les banques privées après 2008. Elles pêchent dans ce domaine et peinent à donner la leçon. De plus, pour les pays de l'U.E., ladite régulation a été transférée à Bruxelles ce qui rend l'argument un peu fallacieux surtout pour les europhobes.
Enfin la gestion de la monstrueuse masse d'informations financières que ce système pourrait drainer pose aussi pas mal de problèmes et d'inquiétudes.
 
La réflexion sur le Libra reste un débat "philosophique"! Celui de la gouvernance des pays, avec les deux pôles : ceux qui croient en l'État (démocratique) responsable du bien public et ceux qui croient au marché pour atteindre l'intérêt général. Les premiers commencent à hurler à l'infamie du Libra, passant outre toutes les règlementations étatiques, pour assumer son rôle de monnaie internationale "libre", les seconds saluant la libération salutaire des transactions facilitant le développement des marchés** en lieu et place de l'étatisme de mauvais augure. Éternel conflit de la centralisation et de la décentralisation…
Ainsi, l’analyse de la monnaie requiert d’aller au-delà de la seule science économique et de faire appel à d’autres sciences sociales, comme l’anthropologie, la sociologie ou l’histoire par exemple. Ainsi, les travaux des anthropologues attestent que la monnaie a un rôle de médiation sociale et constitue une des expressions fondamentales de l’appartenance des individus à la société. Elle permet de créer ou de maintenir le lien social entre les individus. Elle permet de créer un cadre commun en développant le sentiment d’appartenance à une communauté***.

Il serait prétentieux de tracer les conséquences directes et indirectes du Libra et de ses extensions potentielles. Tout et son contraire peuvent être évoqué, comme on s'en apercevoit dans la presse et la littérature actuelle. Formons seulement le vœu que  l'engagement de Libra "Nous sommes convaincus qu'une devise mondiale et une infrastructure financière doivent être conçues et régies comme un bien public"* soit tenu au pied de la lettre
 
Gageons pour notre humble part qu'il serait fou d'attendre un bien être général, né d'une mondialisation intégrée via la monnaie. Une monnaie commune ne crée de l'identité et du sentiment d'appartenance que lorsqu'il s'agit de monnaies locales crées en grande partie à cette fin sur des espaces limités, comme les SEL (Systèmes d'Échanges Locaux). Au nom de l’objectif de surveillance de l’activité économique, les États devraient contrôler ces nouveaux acteurs, ce qu’ils hésitent pourtant à faire. Mais en ont-ils le pouvoir? En ont-ils les moyens? En ont-ils les arguments?
Remarquons in fine, que la monnaie "officielle" actuelle dont on vante les vertus, est une monnaie dette. A ce titre elle ne peut irriguer que ce qui rapporte de l'argent, excluant ce qui pourrait s'avérer utile – voire vital – sociétalement parlant. Un seul exemple: la fameuse dette de l'État est constituée essentiellement des intérêts payés à des préteurs, obérant fortement la mise en œuvre d'un développement social et écologique indispensable.****
Alors, plutôt que de pérorer sur avantages et limites du Libra qui, de toutes façons, se fera, ne serait-il pas plus utile – vital – que tous les pays concoctent un VRAI Système Monétaire International pour remplacer les ruines du GES (Gold Exchange Standard)? Un Libra public mondial avec les outils modernes et compte tenu des erreurs, avatars, ignominies passés…  imposant une normativité nouvelle qui offrirait les moyens et l’occasion d’une modernisation des modes de gestion de nos sociétés… Mais je délire!
 
* Toutes les informations sur Libra sont là:https://libra.org/fr-FR/white-paper/
** Il y a 1,7 milliard de personnes dans le monde qui ne sont pas clients dans des banques, le même nombre sont mal desservies.
*** Nouvelles monnaies: les enjeux macro-économiques, financiers et sociétaux. Pierre Antoine Gailly. Avril 2015. Les Avis du Conseil Économique Social Et Environnemental)
****Certains (Lieater) évoquent même une tendance Yang (pour les monnaies régaliennes) convoquant les archétypes junguiens "guerrier" et "magicien" et Yin appelant "Mère" et "Amant" pour les monnaies mutualisées comme le Libra.  B. Lietaer. Au cœur de la monnaie.Editions Yves Michel.